[CRITIQUE] : Tous en Scène
Réalisateur : Garth Jennings et Christophe Lourdelet
Acteurs : avec les voix françaises de Patrick Bruel, Jenifer Bartoli, Laurent Gerra,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : 75 000 000 $
Genre : Animation, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min.
Synopsis :
Buster Moon est un élégant koala qui dirige un grand théâtre, jadis
illustre, mais aujourd’hui tombé en désuétude. Buster est un éternel
optimiste, un peu bougon, qui aime son précieux théâtre au-delà de tout
et serait prêt à tout pour le sauver. C’est alors qu’il trouve une
chance en or pour redorer son blason tout en évitant la destruction de
ses rêves et de toutes ses ambitions: une compétition mondiale de chant.
Cinq candidats sont retenus pour ce défi: Une souris aussi séduisante
que malhonnête, un jeune éléphant timide dévoré par le trac, une truie
mère de famille débordée par ses 25 marcassins, un jeune gorille
délinquant qui ne cherche qu’à échapper à sa famille, et une porc épic
punk qui peine à se débarrasser de son petit ami à l’égo surdimensionné
pour faire une carrière solo. Tout ce petit monde va venir chercher sur
la scène de Buster l’opportunité qui pourra changer leur vie à jamais. Critique :
Fédérateur, entrainant à mort et définitivement trop court, #TousenScène ou un beau film d'animation choral, aussi original qu'attachant pic.twitter.com/MzBLOaH97r— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) January 16, 2017
Force est d'avouer qu'en dehors de la (très) fructueuse franchise Moi, Moche et Méchant - dont un nouvel opus atterrira l'an prochain dans nos salles obscures -, la branche animation d'Universal - Illumination - ne semblait pas avoir de quoi réellement batailler durablement avec une concurrence de plus en plus solide, dominée par Disney (Pixar et le studio aux grandes oreilles himself) ou encore Dreamworks.
Conscient de l'aspect limité de sa production, les voilà qu'il nous balançait cet été dans les salles obscures, le très sympathique Comme des Bêtes, produit pour pas grand chose (75M$) et avec pas grand chose (le film pioche allègrement dans tout ce qui a été produit ses quinze dernières années dans le cinoche d'animation), mais dont le carton international fut sans précédent (875,6M$ !).
Titulaire d'une méthode plus que fructueuse, Illumination persiste et signe en ce début d'année 2017 avec le prometteur Tous en Scène, produit pour le même budget que Comme des Bêtes, et qui plie tout comme ce dernier un B.O US totalement acquis à sa cause en quelques semaines seulement (+ de 100M$ en trois semaines).
Jonglant habilement avec la folie du moment, les émissions de télé-crochet qui pullulent sur notre petit écran, le nouveau long métrage de Garth Jennings (le papa du culte H2G2 - Le Guide du Voyageur Galactique !) use encore une fois des animaux pour mieux pointer du doigt, avec une pincée d'autodérision, les travers de notre société contemporaine, par le biais du destin de Buster Moon, un koala qui dirige un grand théâtre, jadis illustre, mais aujourd’hui tombé en désuétude.
Éternel optimiste et prêt a tout pour sauver son précieux théâtre, il va organiser une compétition mondiale de chant.
Film choral singeant The Voices ou encore La Nouvelle Star, reprenant à son compte les points forts de ces shows (des auditions cocasses et improbables aux découvertes de véritables talents) et les codes de la comédie musicale tout en plaçant son intrigue dans la cité des rêves, Los Angeles; Tous en Scène est une intelligente et délirante bande animée, aussi drôle et attachante qu'elle est fine dans son envie d'accrocher du bout de la pellicule, la folie très contemporaine du " star system " à tout prix, essence même, au fond, de l'American Dream.
Réaliste et visuellement somptueux, porté par des personnages finement croqués et allant plus loin que leurs simples caractéristiques animalières (une des limites de Comme des Bêtes), le métrage redistribue complètement les cartes pour mieux surprendre un public aussi bien surpris par son fond, que son excellente bande originale bourrée jusqu'à la gueule de tubes; tous chantés par un casting vocal original littéralement à tomber (Matthew McConaughey, Seth MacFarlane, Scarlett Johansson, Reese Witherspoon, Taron Egerton, John C. Reilly et Tori Kelly), et qui tient une grande part dans la réussite du film.
Fédérateur, entrainant à mort et définitivement trop court, Tous en Scène est de loin le métrage d'animation le plus enthousiasmant de ces dernières années - avec Zootopie -, un beau film choral original et à la moral séduisante (tout en subtilité, il prône la confiance et le dépassement de soi, l'espoir, l'amitié et l'entraide) qui démontre qu'Illumination a pleinement sa place aux côtés des papes Hollywoodiens Dreamworks et Pixar.
Jonathan Chevrier