[CRITIQUE] : Alice De L'Autre Côté du Miroir
Réalisateur : James Bobin
Acteurs : Mia Wasikowska, Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Anne Hathaway, Sacha Baron Cohen, Alan Rickman,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Fantastique, Aventure, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Les nouvelles aventures d'Alice et du Chapelier Fou. Alice replonge au pays des merveilles pour aider ses amis à combattre le Maître du Temps.
Critique :
Si le 1er opus souffrait de plusieurs maladresses, Alice de l'autre Côté du Miroir les accumule avec une frénésie effarante. We miss you Tim— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) May 30, 2016
Première pierre à l'édifice de plus en plus massif des adaptations live des dessins animées cultes made in studio aux grandes oreilles, Alice aux Pays des Merveilles de Tim Burton était bien loin de faire l'unanimité auprès des cinéphiles les plus endurcis au moment de sa sortie, il y a déjà six ans tout rond.
Sans aucun doute l'un des Burton les moins inspirés de sa pourtant riche filmographie (on y retrouve son obsession pour la figure paternelle, et les guides de " substitution ", même s'il abandonne littéralement sa passion pour les freaks, relégué au second plan), cette version revisitée d'Alice stylistiquement sidérante (des cadres aux compositions, tout transpirait la maitrise même si le tout piquait souvent les yeux) avait le bon gout d'offrir une suite au dessin animé de 1951 tout autant qu'il accumulait les maladresses et les fautes de gout flagrantes (la morale douteuse et le final complétement ridicule - Alice devenant femme d'affaire - en tête), reniant complétement l’œuvre phare de Lewis Carroll.
Débarrassé du génie de Burbank (dont le mojo semble petit à petit revenir) mais avec le papa des Muppets - le très demandé James Bobin - derrière la caméra et le même casting devant, Disney s'acharne donc à franchiser l'improbable pour faire renaitre de ses cendres la légendaire Alice Liddell pour une seconde aventure (1 milliard de recettes, ça fait réfléchir plus d'une major), De l'Autre Côté du Miroir; plus ou moins adapté une nouvelle fois, du roman éponyme de Lewis Carroll.
De retour aux pays des merveilles après avoir éconduit son prétendant et être devenu capitaine de navire (pour poursuivre la tradition paternel !), la belle blonde revient donc sauver un Chapelier Fou qui se meurt.
Le seul moyen de l'éviter de sombrer définitivement dans la dépression, est de remonter le temps pour empêcher la Reine de Cœur de liquider ses parents.
Pour se faire, Alice va demander de l'aide au Temps, mais face à son refus, elle va lui voler sa Chronosphère pour retourner dans le passé...
Dégoulinant de fonds verts et de CGI pas toujours maitrisés/beaux (le film est plus fauché, et ça se sent), simpliste à souhait malgré une volonté de Bobin à rendre le tout faussement complexe, saccageant dans les grandes largeurs sont matériau d'origine tout autant que les bons points du premier film; De L'Autre Côté du Miroir réussit la prouesse effarante d'être encore moins bon que le métrage précédent, en incarnant une suite aussi maladroite que futile et artificielle.
Dénué de toute fulgurance d'un point de vue mise en scène et scénaristique, prévisible et cousu de fil blanc tout du long, grotesque tout autant qu'il est divertissant sans avoir pourtant une once de scène marquante (là ou Burton, finalement regretté ici, offrait quelques tableaux fantasmagoriques du plus bel effet), porté par un casting en surjeu constant (Depp et Bonham Carter cabotinent comme jamais, Sacha Baron Cohen, génial, est trop peu présent); la péloche accumule les mauvais points pour incarner une fable inoffensive et informe sur les griefs familiaux qu'il faut absolument résoudre.
Une entreprise de destruction massive au cynisme gerbant, qui risque pourtant de trouver son public au sein d'un été des blockbusters ayant déjà trouvé son rythme de croisière...
Jonathan Chevrier