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[CRITIQUE] : Spotlight


Réalisateur : Thomas McCarthy
Acteurs : Mark Ruffalo, Michael Keaton, Rachel McAdams, Liev Schreiber, Billy Crudup, Brian D'Arcy James, John Slattery, Stanley Tucci,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Thriller, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h08min.

Synopsis :
Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe – couronnée par le prix Pulitzer – qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Eglise Catholique. Une équipe de journalistes d’investigation, baptisée Spotlight, a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde. L’enquête révèlera que L’Eglise Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier.


Critique :


Depuis son intronisation saluée au sein du Marvel Cinematic Universe dans la peau du géant vert sauce musclor destructeur Hulk, force est d'avouer que la carrière de l'excellent Mark Ruffalo a connu un second souffle des plus salvateur.

Un nouveau rebond auquel on peut ajouter deux, trois succès commerciaux et critiques remarqués (Insaisissables, New-York Melody, The Normal Heart et le récent Foxcatcher), qui ont définitivement installé le comédien comme l'un des talents les plus en vues du moment au sein du septième art ricain.

Si nous l'avons apprécié dans le pétaradant Avengers : L’Ère d'Ultron, mais surtout le bouleversant Daddy Cool - ou il est époustouflant en père de famille bipolaire -, le voilà déjà de retour en 2016 avec l'un des films les plus alléchants de la course aux statuettes dorées de l'année, Spotlight de Thomas McCarthy (The Visitor, l'inédit The Cobbler avec Adam Sandler).


Porté par un casting tellement bandant que s'en est indécent (Ruffalo donc mais également Michael Keaton, Rachel McAdams, Liev Schreiber, Billy Crudup, John Slattery, Brian D'Arcy James et Stanley Tucci), le film veut s’inscrire dans la droite lignée des grandes fresques d'investigation du cinéma ricain (Les Hommes du Président, Révélations ou plus récemment Frost/Nixon) en s'attaquant à l'un des faits divers religieux les plus bouillants de ces vingt dernières années.

En effet, Spotlight retrace la polémique et  fascinante enquête du Boston Globe – couronnée par le prix Pulitzer – qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Eglise Catholique. 
Une équipe de quatre journalistes d’investigation - baptisée Spotlight  justement -, a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde.
L’enquête révèlera que l’Église Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier...


Charge glaciale mais mesurée contre l’Église Catholique - ici (presque) présentée comme une figure politique complexe et non comme le vilain facile de l'histoire -, jamais pesant et tout en retenue malgré son récit difficile, Spotlight est thriller coup de poing sous couvert d'un hommage vibrant au journalisme d'enquête, et même au journalisme papier tout court, un " quatrième pouvoir " malmené depuis l’avènement d'internet.

Prenant, honnête et nécessaire, bourré jusqu'à la gueule de dialogues aussi fascinants que vrais, magnifié par un scénario sans fioritures se reposant uniquement sur la puissance de son sujet et sur une galerie de personnages tous finement croqués; le film offre une représentation réaliste des faits (dénué de tout pathos de supermarché malgré les nombreux témoignages de victimes), jamais tape à l’œil et s'échinant scrupuleusement à respecter tous les codes et passages obligés du film journalistique.

Au petit jeu des performances, si la belle Rachel McAdams (convaincante) et Liev Schreiber (tout en sobriété) en impose, et que le trop rare Stanley Tucci démontre - si besoin était - qu'il est clairement l'un des meilleurs seconds couteaux de l'histoire du cinéma US; ce sont finalement surtout Michael Keaton et Mark Ruffalo - impériaux -, qui tirent leur épingle du jeu, tant il semble totalement habités par leurs rôles.


Avec une mise en scène aussi discrète que fiévreuse, Thomas McCarthy pointe du doigt l'horreur révoltante (le manque de réponse de l’Église face à une pédocriminalité connue et volontairement masquée), renoue avec l'essence même du genre et signe une œuvre juste, intègre et follement divertissante malgré son histoire tragique et émouvante qu'il expose sans filtre.

Bref, une belle idée du divertissement sobre, racé, généreux et intelligent que peut nous pondre le cinéma ricain en pleine saison des récompenses.
Sans contestation possible, le gros favoris des oscars avec Room et The Revenant.


Jonathan Chevrier


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