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[CRITIQUE] : La Tour 2 Contrôle Infernale


Réalisateur : Eric Judor
Acteurs : Eric Judor, Ramzy Bedia, Philippe Katerine, Marina Foïs, Serge Riaboukine, William Gay, Grégoire Oestermann,...
Distributeur : Légende Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h28min.

Synopsis :
Octobre 1981.
Ernest Krakenkrick et Bachir Bouzouk sont deux brillants pilotes de l’armée française. Suite à une malencontreuse erreur au cours d’un test de centrifugeuse, ils perdent une partie de leur potentiel intellectuel. L’armée voulant les garder dans l’aviation, on leur trouve un poste de bagagistes à Orly Ouest. Et là ...
La genèse des aventures de nos deux laveurs de carreaux de La Tour Montparnasse Infernale.


Critique :


Force est d'avouer que dans la catégorie " humour plus con tu meurs ", le duo Eric et Ramzy aura régné en maitre pendant de longues années à coups de péloches aussi jouissives que régressives.
Il y a des réfractaires à la chose, et des clients - comme nous -, bien plus nombreux.

Reste que les deux trublions, qui ont fait leurs gammes sur la scène et le petit écran avant d'envahir le grand, on bien murit depuis le cultissime La Tour Montparnasse Infernale, parodie loufoque (pour être poli) et totalement assumée du chef d’œuvre Die Hard - Piège de Cristal par chez nous -; dont ce La Tour 2 Contrôle Infernale est une sorte de suite/prequelle incarnant là aussi, une parodie d'un opus de la franchise Die Hard (le second opus, 58 Minutes Pour Vivre).


Car si Ramzy Bedia est devenu l'un des comédiens les plus présents de la comédie hexagonales (on ne compte plus les succès auxquels il est associé : Neuilly sa Mère, Le Concert, Il reste du Jambon ?, Les Seigneurs, Les Kaïras,...); Eric Judor lui, a peu à peu affirmer sa fibre cinéphile décalé en participant aux délires cinéphiliques du singulier - mais génial - Quentin Dupieux, mais surtout en créant la précieuse série Platane, habile satire du show-biz dont il est également la vedette.

Mais le duo était appelé à se reformer sur le grand écran, et quatre ans après le désopilant Halal, Police d’État et même quinze ans (déjà) après La Tour Montparnasse Infernale, ils ressortent leur panoplies des plus grands abrutis de l'histoire du septième art hexagonale, pour signer une suite que l'on attendait plus (voir même pas du tout); un retour aux sources de la connerie - volontairement - intersidérale dont ils seront les seuls maitres à bords.

Et - miracle -, si il est certain que le film ne caracolera pas en tête des meilleurs péloches de cette riche et prometteuse année 2016, La Tour 2 Contrôle Infernale n'en est pas moins une délirante épopée comique aussi nostalgique qu'elle est franchement barrée; un sommet de pitrerie qui se paye le culot de taquiner du bout du nez (rouge) la grosse artillerie du divertissement made in America tout en offrant un vrai spectacle humoristique qui plaira aux puristes du duo, mais pas du tout à leurs détracteurs...


Partant sur un concept de prequelle totalement bancale puisque les deux bonhommes ont pris de la bouteille physiquement, on suit donc les aventures d'Ernest Krakenkrick (Eric) et Bachir Bouzouk (Ramzy), deux pilotes d’élite de l’armée française dont la capacité intellectuelle va vite être réduite au néant après un test de centrifuge complétement manqué.
Décérébré comme ce n'est pas permis, les deux futurs laveurs de carreaux vont devoir pourtant sauver l’aéroport d’Aurly (!) d’une menace terroriste assez particulière, le gang des " Moustachious "...

Totalement décomplexé avec son humour (très) lourd et ses runnings gags à rallonges - et le mot est faible -, le tandem Eric et Ramzy ne cache plus ses références et semble directement régler ses pas sur les inestimables Monty Python et ZAZ (Zucker, Abrahams & Zucker hein, pas la chanteuse), en poussant le bouchon plus loin que l'indécence du bon gout, quitte à éreinter férocement son auditoire dont les nerfs seront clairement mis à rude épreuve.

A première vue, c'est de la pure connerie à son paroxysme façon one man show géant (comme le film original), alignant une pluie de clins d'oeils au premier opus.
Mais en y regardant de plus près, La Tour 2 s'amuse autant du cinéma d'action US que de la parodie elle-même en singeant à l'extrême les traits de caractères - et même les noms - de personnages plus finement croqués qu'ils en ont l'air - mention au Colonel Janouniou campé à la perfection par Philippe Katerine.


De la comédie auto-réflexive comme... Platane, déjà dirigée d'une main de maitre par Eric Judor qui en rajoute une couche ici sans pour autant dénaturé d'un chouïa la dynamique phare du duo, qui n'a pas perdu une ride.
Mieux, si il ne se met pas complétement en avant (histoire de ne pas monopoliser l'histoire comme sur La Tour Montparnasse Infernale), il offre à sa première réalisation solo sur grand écran - il a co-réalisé Seuls Two avec Ramzy - une facture convaincante avec une belle maitrise du cadre.

Alors oui, La Tour 2 Contrôle Infernale est très, très (très) con, oui il rend un hommage vibrant à la débilité sous toutes ces formes mais il est surtout très drôle et mise en boite par des acteurs qui sont bien loin d'être de simples débiles.

Pour les amoureux du duo (dont nous), c'est un joli millésime qui enivre dès la première bobine; pour les autres, mieux vaut prévoir les sacs à vomi...


Jonathan Chevrier



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