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[CRITIQUE] : Regression


Réalisateur : Alejandro Amenabar
Acteurs : Ethan Hawke, Emma Watson, David Thewlis, Aaron Ashmore,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Espagnol, Canadien.
Durée : 1h47min.

Synopsis :
Minnesota, 1990. L'inspecteur Bruce Kenner enquête sur un crime révoltant dont la jeune Angela accuse son père, John Gray. Lorsque John avoue sa culpabilité de façon tout à fait inattendue et sans garder le moindre souvenir des faits, le docteur Raines, un célèbre psychologue, est appelé à la rescousse. Il va devoir aider John à retrouver la mémoire, mais ce qu'ils vont découvrir cache un terrifiant mystère qui concerne le pays tout entier...


Critique :


On ne reviendra pas sur la déconvenue proprement injuste qu'aura rencontré le merveilleux Agora d'Alejandro Amenabar, ambitieuse fresque sombre et antique sur la brillante astronome Hypatie (campée par une sublime Rachel Weisz), péplum boudé aussi bien par les critiques que le public il y a déjà cinq ans.

Pas franchement enclin à tourner, à l'instar de Woody Allen, une péloche par saison, Amenabar est de ces cinéastes qui prennent leur temps pour cornaquer leurs péloches, pas un mal en même temps vu la qualité de la filmographie du bonhomme (Tesis, Ouvre Les Yeux, Les Autres); même si il est vrai que son cinéma a un peu perdu de sa superbe à l’orée des années 2000.


De retour au genre qui a fait sa renommée - le thriller psychologique et manipulateur à twists -, Regression incarnait sans l'ombre d'un doute l'une des attractions les plus attendus dans les salles obscures en ce dernier trimestre de 2015, que ce soit par la force de son pitch sacrément accrocheur sur le papier, ou la qualité évidente des talents impliqués (le génial Ethan Hawke, la so cute Emma Watson et l'excellent David Thewlis).

Dans une année ciné qui n'a connu que trop peu de vraies péloches d'épouvante (It Follows, et dans une moindre mesure Insidious - Chapitre 3 et Sinister 2) et qui semble se rattraper comme une dingue à l'approche d'Halloween (The Visit, Crimson Peak), le nouveau Amenabar avait donc tout pour conquérir le cœur des cinéphiles amateurs du genre.

Regression donc, ou l'histoire dans les 90's, de l'inspecteur Bruce Kenner qui enquête sur un crime révoltant (le viol et la soumission à des actes sataniques) dont la jeune Angela accuse son père, John Gray.
Lorsque John avoue sa culpabilité de façon tout à fait inattendue et sans garder le moindre souvenir des faits, le docteur Raines, un célèbre psychologue, est appelé à la rescousse.
Il va devoir aider John à retrouver la mémoire, mais ce qu'ils vont découvrir cache un terrifiant mystère qui concerne le pays tout entier...


Si il y a une chose que l'on ne pourra pas reprocher à Amenabar à la vision de son dernier long en date, c'est qu'il n'a décemment rien perdu de sa superbe pour dépeindre une atmosphère anxiogène, servant ici l'intrigue tortueuse d'un thriller manipulateur parsemés d'éléments surnaturels sataniques qui décortique autant les fondements de la paranoïa et de la peur que l'image commune des sectes dans la psyché collective.

En revanche, le fait est que le bonhomme semble avoir délaissé depuis trop longtemps le genre (Les Autres date de 2001), tant il ne parvient jamais vraiment à impliqué le spectateur dans son enquête certes tendu mais pas franchement original et surtout manquant cruellement d'intérêt dans son accumulation de fausses-pistes accouchant à un twist final efficace sans pour autant en être réellement un.

Poussif, prévisible et de surcroit très (trop ?) explicatif, plombé par un score écrasant et les prestations mitigées d'un casting pourtant impliqué, Regression est sans nul doute une victime aussi bien de l'attente colossale des cinéphiles à son sujet que de l'envie de (trop) bien faire de son cinéaste qui, à la différence de M. Night Shyamalan, n'a pas réussi son comeback vers les origines de son cinéma.


Loin du hit troublant espéré malgré quelques séquences bien foutues, le film, peu convaincant au demeurant, est à gentiment ranger aux rayons des déceptions notables de cette fin d'année, aux côtés de Knock Knock, Le Labyrinthe : La Terre Brûlée ou encore - dans un registre assez différent - Pan.


Jonathan Chevrier