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[CRITIQUE] : Dope

 

Réalisateur : Rick Famuyiwa
Acteurs : Shameik Moore, Tony Revolori, Kiersey Clemons, Zoë Kravitz,...
Distributeur : Happinness Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h43min.

Synopsis :
Malcolm, jeune geek fan de hip-hop des années 90 vit à Inglewood, un quartier chaud de Los Angeles. Avec ses deux amis Diggy et Jibs, ils jonglent entre musique, lycée et entretiens pour entrer à l'université. Une invitation à une soirée underground va entrainer Malcolm dans une aventure qui pourrait bien le faire passer du statut de « geek » à celui de mec cool, un « dope ».



Critique :



Comme tout phénomène made in Sundance qui se respecte, Dope a fait le tour des festivals du monde entier avant de débarquer sur le tard dans l'hexagone, à la différence prêt que celui-ci s'est vu auréoler par la chance de ne pas avoir été balancé sur la toile entre temps.

Car c'est une véritable aubaine de pouvoir découvrir le film sur grand écran tant le nouvel essai de Rick Famuyiwa (le sympatoche Our Family Wedding) est de ses péloches qui mérite d'être mirer dans des conditions exemplaires, celle-ci imprimant durablement la rétine pour ne plus jamais la lâcher encore longtemps après vision.


Dope, c'est l'histoire de Malcolm, qui fait tout pour survivre dans l'un des quartiers les plus chauds et défavorisés de Los Angeles, Inglewood.
Grosse tête profondément geek dans l'âme (il est accro à la culture des années 90), élevé seul par sa mère après le départ de son père, le quotidien de ce jeune adolescent ambitieux et débrouillard jongle entre virées avec des potes tout aussi geek que lui et les inscriptions/entretiens pour entrer à Harvard .

Car si pour un noir du ghetto à L.A., seul le sport et le rap incarnent une porte de sortie, lui veut réussir par la force de son savoir et les études tout en ne fréquentant aucun gangs.
Mais une invitation à une soirée underground va l’entrainer dans une aventure qui pourrait bien le faire passer du statut de « geek » à celui de mec cool, un « dope », pour finalement être lui-même...

Croisement aussi improbable qu'intelligent du cinéma déjanté de Tarantino et de celui plus social de l'inestimable Spike Lee (le film aurait très bien pu être signé par le cinéaste New-Yorkais à ses débuts), Dope est sans conteste l'une des sensations de la pourtant riche année ciné 2015; un pur moment de drôlerie acerbe (les punchlines assassines sont légion) au capital sympathie tout simplement énorme.


Pur héritier du cinéma des 90's (Menace 2 Society et Do The Right Thing en tête) rythmé à cent à l'heure, énergique et dynamique grâce à un montage des plus malin, le métrage de Famuyiwa capte autant l'énergie nostalgique d'une époque révolue (les 90's donc) que l'essence même de la communauté noire - sans ne jamais être entièrement communautaire -; au sein dans une chronique follement accessible du passage à l'âge adulte d'un héros aussi candide qu'attachant, qui comprendra par la force du destin que la personnalité se forge également par son lieu d'origine, même si l'on s'y sent étranger ou différent.

Produit du bitume de la cité des Anges (et du pays de l'Oncle Sam tout court) débordant de vie, hilarante et dopé à la coolitude, se jouant constamment des pires clichés/stéréotypes du genre et de la simplicité évidente de son script tout en alignant une pluie de situations abracadabrantes - mais constamment vraisemblables - pour mieux alimenter son tempo endiablé; Dope est une réussite miraculeuse ou l'ironie et la légèreté masque juste ce qu'il faut le danger dramatique et la violence presque inhérente (et jamais très loin ici) au cadre des ghettos ricains.

Jamais moralisateur malgré son propos puissant, lumineux et inventif, il est également le terreau parfait pour qu'une pluie de jeunes comédiens prometteurs exposent leur talents naissants à la face du spectateur.


Si Tony Revolori confirme tout le bien que l'on pense de lui depuis le merveilleux The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, et que Zoë Kravitz ne cesse de séduire ces derniers mois (on oublie la saga Divergente et sa prestation limité dans Mad Max : Fury Road, elle est convaincante aussi bien dans Good Kill que dans le très beau The Road Within); c'est avant tout et surtout Shameik Moore qui en impose le plus dans la peau de Malcolm.

Futur next big thing du cinéma US, il éclabousse la péloche de sa prestance et on crève déjà d'envie de le revoir dans un avenir proche.
Lui et ses petits camarades de jeu sont décemment les plus grandes forces de ce pur mélange des genres et des cultures, un incroyable vent de fraicheur aussi séduisant que positif et nécessaire.

Sans hésitation aucune l'une des plus belles et enthousiasmantes surprises sur pellicule de la riche année ciné 2015.


Jonathan Chevrier


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