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[CRITIQUE] : Projet Almanac


Réalisateur : Dean Israelite
Acteurs : Jonny Weston, Sofia Black D'Elia, Michelle DeFraites, Allen Evangelista,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h47min.

Synopsis :
Et si vous aviez une seconde chance… Que feriez-vous ? Que changeriez-vous ? Jusqu'où iriez-vous ? Quatre adolescents font une découverte qui va changer leur vie : une machine aux possibilités infinies… mais aux conséquences parfois irréversibles. Serez-vous prêts à vivre et revivre l'expérience de votre vie ?


Critique :

Depuis son avènement grâce au précieux [REC] mais surtout par la faute de la piteuse franchise horrifique (ha, ha, ha) Paranormal Activity, force est d'admettre que l'on aura bouffer du found footage à toutes les sauces dans les salles obscures ses dernières années, du teen movie foutraque et délirant (Projet X) au film de super-héros dramatique (Chronicle) en passant par la SF d'anticipation (Cloverfield).

Même le cinéma français s'est mis à tâter du genre l'an dernier, avec le très (très) réussi Babysitting.

Alors voir le genre squatter de nouveau nos salles en pleine vacances de février, n'a finalement rien de bien étonnant, surtout que ce Projet Almanac a tout du pur produit racoleur pour adolescents en manque de péloches, en bon teen movie qui se respecte.


Parce que oui, le film de Dean Israelite pioche allégrement aussi bien dans le giron des séries B comiques pour ados type Projet X/American Pie, que dans la savoureuse nostalgie des productions made in 80's du studio Amblin (War Games et Explorers en tête), pour traiter du thème rebattu de la seconde chance et du voyage dans le temps.

Genre tellement magnifié par Robert Zemeckis dans sa fabuleuse trilogie Retour vers le Futur, que l'on viendrait presque à considérer toutes les péloches pondues depuis et lorgnant abusivement sur le classique La Machine à Voyager dans le Temps de H.G. Wells, comme de vulgaires sous-produits du genre.

Sans surprise, le film joue pleinement la carte du found footage - la seule vraie originalité qu'il détient - pour se démarquer de ses petits concurrents et offrir un brin de fraicheur (quitte à manquer cruellement de logique dans son traitement) à cette histoire trop palote pour vraiment convaincre, hésitant trop de tout son long, entre le divertissement fun et léger et la chronique aussi sérieuse que dramatique.


Prenant son temps avant de - justement - bondir dans le temps (dit voyage qui ne dépasse pas quelques semaines en arrière), se voulant réaliste avec sa mise en scène saccadée " au caméscope " (qui provoque très vite le tournis d'ailleurs), pêchant lourdement dans le traitement de ses personnages, tous dénués de charismes et follement antipathiques, Projet Almanac suit tristement le destin de héros stéréotypés profondément puérils et égoïstes (David, qui ne se sert jamais de la trouvaille de son défunt père pour prendre contact avec lui), aux fantasmes de seconde chances assez sage, et ne pensant qu'à s'éclater, se venger et faire la teuf pour mieux se payer une réputation de jeunes " In ".

Encore une fois, Projet X (dont le titre est quasiment similaire) n'est donc jamais loin, même si les fameuses fêtes font ici sacrément pâle figure comparé à celle complétement démente du film de Nima Nourizadeh.

Jamais vraiment drôle comme un Vrai teen movie, rarement sérieux comme toutes les péloches ayant tâté du voyage dans le temps mais surtout salement plombé par un placement de produit maladroit ainsi qu'un traitement superficiel des conséquences des allers-retours temporels et des modifications du temps (le fameux effet papillon, complétement survolé jusqu'à un final loupé), Projet Almanac est une belle occasion manquée de cornaquer une chronique intelligente et survolté des ados d'aujourd'hui.


Dommage par ailleurs, qu'il ne se penche pas plus en profondeur sur sa métaphore - en filigrane - plus que pertinente de la dépendance (aussi bien aux drogues qu'à l'alcool).

Reste que le fun et la légèreté qui l'entoure, peut pousser la majorité de ses spectateurs à lui offrir une seconde chance.
Les autres, moins indulgent, le placeront en haut de la pile des péloches found footage sans grand intérêt.


Jonathan Chevrier