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[CRITIQUE] : Annie


Réalisateur : Will Gluck
Acteurs : Jamie Foxx, Quvenzahné Willis, Cameron Diaz, Rose Byrne, Boby Cannavale,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Comédie Musicale, Familiale.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h57min.

Synopsis :
Alors qu’elle était bébé, les parents de la petite Annie l’ont laissée en promettant de revenir la chercher un jour. Depuis, Annie garde espoir, même si la vie dans le foyer d’accueil de la méchante Miss Hannigan est loin d’être facile. Sa rencontre avec Will Stacks, homme d’affaires impitoyable et candidat aux élections municipales à New York, va tout changer. Sur les conseils de Grace, sa brillante vice-présidente, et de Guy, son directeur de campagne prêt à tout, Stacks recueille Annie d’abord parce que c’est un excellent argument électoral… Stacks se voit comme le bienfaiteur et l’ange gardien de la fillette, mais grâce à son assurance et à son inébranlable optimisme, Annie pourrait bien inverser les rôles…


Critique :


Dans la catégorie " film à la campagne promotionnelle tellement inexistante que s'en est indécent ", le remake d'Annie signé Will Gluck et porté par une major encore douloureusement touchée par ses récents problèmes internes (Sony et sa violente cyber-attaque), se pose bien-là, pire encore que le récent Mortdecai de David Koepp.

Un comble quand on se penche un minimum sur le casting pétri de talent (Quvenzahné Wallis, Jamie Foxx, Cameron Diaz, Rose Byrne et Bobby Cannavale, what else ?) et les producteurs (Will Smith et Jay-Z) de ce remake un peu improbable de l'un des musicals les plus importants et imposants de l'histoire du cinéma US, qui a toujours eu une histoire d'amour fructueuse avec le genre.

Voulu comme un hit façon conte de fées pour les fêtes de noël totalement ciblées pour nos petites têtes blondes qui lui ont finalement préféré (et à raison) Les Nouveaux Héros de chez Disney, Annie puait le four et la mauvaise presse dès ses premières images balancées sur la toile, qui laissait présager un divertissement méchamment cheap et rose bonbon, porté par des acteurs qui croyaient encore moins au film que son metteur en scène, avec sa mise en scène à peine plus profonde et stylisé qu'un téléfilm de luxe pullulant chaque après-midi sur la sixième chaine.


Pourtant l'histoire très Charles Dickens de ce musical culte de Broadway a tout en lui pour faire pleurer dans les chaumières et fédérer le public, avec sa petite héroïne au destin difficile, qui se verra pourtant offrir une seconde chance par l'intermédiaire d'un samaritain au grand cœur.

Annie donc, ou le récit d'une petite fille du même nom, qui vit au sein d'un miséreux foyer d'orphelins tenu par une odieuse gardienne, Miss Hannigan.
Tout ce qu’elle sait sur ses vrais parents, c’est ce qu’il y a d'écrit sur la note qu’ils lui ont laissé, et chaque vendredi soir, elle les attends devant le restaurant ou ils l'ont abandonné dix ans plus tôt.
Un jour, alors qu'elle manque de se faire écraser par un camion à force de courir partout, un homme lui sauve la vie.

Mais cet homme n'est pas n'importe quel homme, c'est Will Stacks, un entrepreneur milliardaire qui brigue en prime, un mandat à la mairie de New-York.
Son sauvetage a été filmée et fait même le buzz sur internet au point de lui faire gagner de manière inespéré, une certaine popularité pour sa campagne.

A partir de là, chacun va plus ou moins se servir de l’autre pour arriver à ses fins...


Si il est d'apparence plutôt léger (et de facto, dénué de tout réalisme), un brin cynique (il s'amuse, à juste titre, des campagnes politiques des politiciens) et bien rythmé, ce remake d'Annie incarne pourtant une sacré débâcle sur pellicule.

Basé sur un script aussi classique que foutrement prévisible jusque dans ses moindres rebondissements et dialogues (quand le cinéaste ne préfère pas aligner les numéros musicaux pour ne pas avoir à se concentrer sur son histoire), sentimental et sirupeux à l'excès, il incarne un divertissement sirupeuse, partiellement efficace dans sa relecture contemporaine, pas forcement bien chorégraphié - et le mot est faible - et aux placements de produits proprement abusif (Microsoft si tu nous lis...).

Pire, côté casting vedette, Jamie Foxx, décidément bien maladroit dans ses choix depuis sa renaissance grâce au Django Unchained de tonton Tarantino, cabotine un max dans la peau du wannabe politicard arrogant, allergique au microbes et aux contacts humains.

Même Cameron Diaz, pourtant jouissive en professeur WTF dans Bad Teacher, peine à convaincre - même si elle arrive à nous tirer plus d'un sourire - dans la peau pas si éloignée de Miss Hannigan, la cupide et odieuse gardienne d'enfants en quête, elle aussi, d'un bon parti.


Mais, même si il manque cruellement d'ambition, de passion, d'énergie et de folie pour pleinement emporter son spectateur, à tel point qu'on peut décemment lui préférer sa première adaptation pleine de vie sur grand écran signé John Huston - aussi un poil datée qu'elle soit -; tout n'est, in fine, pas entièrement à jeter dans ce remake dispensable, fort heureusement pour les talents impliqués.

Sa réactualisation de sa bande originale (avec caméo de Rihanna en prime) à son petit charme, l'inestimable Michael J. Fox nous offre un passage éclair savoureux et à défauts de voir ses camarades de jeu péter l'enthousiasme, la so cute Quvenzahné Willis elle, reste pétillante et émouvante dans la peau d'Annie, la seule à véritablement croire en une œuvre larmoyante et sucrée plus bancale que la tour de Pise qui on l'espère, ne nuira en rien en son statut de phénomène au sein de la chaine alimentaire Hollywoodienne.

Annie ou une bluette pénible et naïve sous forme de grosse déception en tout point, un beau gâchis comme on aimerait en voir peu souvent.


Jonathan Chevrier


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