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[CRITIQUE] : Un Amour d'Hiver


Réalisateur : Akiva Goldsman
Acteurs : Colin Farrell, Russell Crowe, Jessica Brown Findlay, Jennifer Connely, William Hurt, Will Smith,...
Distributeur : Warner Bros France
Budget : 60 000 000 $
Genre : Fantastique, Romance, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h58min.

Synopsis :
New York, au tout début du XXème siècle. Passé maître dans l'art du cambriolage, Peter Lake n'aurait jamais cru qu'un jour son cœur lui serait ravi par la charmante Beverly Penn. Mais leur idylle est maudite : tandis que Beverly est atteinte de tuberculose, Peter a été condamné à une mort bien plus violente par son ancien mentor, le diabolique Pearly Soames. Peter tente par tous les moyens de sauver la femme qu'il aime, à travers le temps, luttant contre les forces des ténèbres – et surtout contre Pearly qui s'acharne à vouloir l'anéantir. Désormais, Peter ne peut plus compter que sur un miracle...



Critique :

Soit ce sera le nanar le plus friqué de l'année 2014, soit nous aurons droit à l'un des plus beaux contes sur grand écran de ces dernières années...
Voilà ce que nous nous étions dit, après avoir mirer pour la première fois la bande annonce de Winter's Tale aka Un Amour d'Hiver, au moment ou celle-ci fut balancée sur la toile un peu dans la surprise générale, puisque la péloche n'était pas réellement attendu de tous.

Parce qu'il faut le dire, les contes de fées qui se situe dans des univers contemporains, il n'y en a pas des masses qui ont réussi avec succès, à marquer les esprits des cinéphiles, et voir le scénariste talentueux - tout autant qu'il est producteur avisé - Akiva Goldsman, se penché sur ce riche sujet pour son premier long, on a connu des paris plus casse-gueule, mais franchement pas des masses.
Surtout qu'on se rappelle que le grand Martin Scorsese avait par le passé, jeté l'éponge à son sujet, qualifiant le texte d'inadaptable...

Pourtant, le roman Conte d'Hiver de Mark Helprin a tous les ingrédients sur le papier, pour charmer son spectateur et incarner le genre de conte de noël sur pellicule que l'on se repasse encore et encore en période de fêtes : une belle histoire d'amour, des valeurs universelles, une bonne dose de fantaisie, de fantastique et une belle pincée de magie pour émerveiller aussi bien petits et grands.


Winter's Tale ou l'histoire sur près d'un siècle, du parcours de Peter Lake, un voleur irlandais, qui s’éprend de Beverly Penn, la jeune et riche propriétaire de la demeure qu’il tentait de cambrioler.
Le seul hic à cette union, c'est que la belle est atteinte d’une maladie incurable et qu'elle décèdera quelque temps après leur rencontre.
Et alors que Peter se croyait condamné au deuil, il apprend qu’il a le don de faire revenir les morts à la vie et qu'il est de sa destiné de sauver de la mort une jeune femme aux cheveux roux.

Dès lors, il fera tout pour la sauver...

Pour un premier essai dans le grand bain de la réalisation, l'Akiva fait pire que louper le coche, il se ratatine littéralement la tronche la tête face contre le sol, des causes d'un script - signé par ses soins - plombé par des choix narratifs douteux, une absence impensable et totale de magie - ça la fout mal pour un conte -, mais surtout une romance centrale qui ne tient jamais la route sur près de deux heures de pellicules.

Après une première partie charmante - belle exposition des personnages et des voyages à travers le temps réussis entre autres -, le film perd grandement de sa superbe et plus rien ne fonctionne vraiment jusqu'à un dénouement des plus simpliste.
Difficile à ce moment là de ne pas penser que le bonhomme - qui n'a jamais eu les épaules assez larges pour porter le tout - s'est plus rappelé aux souvenirs de ses foireux Batman & Robin et Da Vinci Code pour écrire son scénario, que ses excellents scripts de I, Robot et Un Homme d'Exception, dans lequel Russell Crowe offrait ni plus ni moins que l'une de ses plus belles prestations.


A trop vouloir vendre du rêve et piocher dans les bonnes vieilles recettes du conte - comme l'a fait il y a quelques années le joli Stardust de Matthew Vaughn - , le cinéaste perd très vite pied dans un too much quasi permanent, des allers et retours dans le temps éprouvants et très vite inexpliqués, des effets spéciaux pas toujours élégants (mis à part le visage de démon de Crowe, très réussi), et un manque cruel de rythme, d'intensité et de crédibilité - comme un vilain dont on ne saisit pas réellement les raisons ni les motivations de sa haine envers le héros (tout juste sait-on qu'il le renie au point de vouloir l'assassiner de ses propres mains).

Ne prenant jamais le temps de mettre en place son contexte fantastique - ça balance tout juste les notions de miracle et de destinée histoire de -, bourrées jusqu'à la gueule de métaphores clichés, de dialogues à la limite du ridicule, et manquant cruellement de finesse, de poésie et de romantisme, Un Amour d'Hiver est
Des innombrables invraisemblances aux sous-intrigues et pistes jamais approfondies, en passant par les raccourcis faciles et les incohérences à foison, l'histoire bancale et branlante de toute part, devient très vite incompréhensible, et laisse fortement penser que le tout à été remonté en dépit du bon sens.

Dommage et salement frustrant, vu les quelques bonnes idées qu'il véhicule (la symbolique de la lumière notamment), sa mythologie foutrement riche (des chevaux volants aux archanges, en passant par les démons, les étoiles filantes et le voyage dans le temps, et allant même jusqu'à la réincarnation) et sa sublime et délicate composition musicale signé par l'immense Hans Zimmer.

A croire que personne n'a vraiment cru en la magie que véhicule cette belle histoire d'amour aux valeurs universelles, excepté peut-être ses interprètes, menés par un Colin Farrell plus impliqué que jamais, dans la peau du voyou/amoureux transi au jeu incroyablement nuancé.
Une aura magique qui se pose sur la pellicule, tout comme celle de Russell Crowe, encore une fois exceptionnel.


Même Will Smith, dans un petit rôle inutile et qui ne lui sied pourtant guère - en Lucifer -, parvient à faire le job avec une certaine efficacité, tout comme l'anecdotique Jennifer Connely que l'on aimerait dans des rôles plus consistants à l'avenir.

Seul ombre au tableau, la jolie Jessica Brown Findlay, foutrement fade là ou elle est censé cristalliser l'essence même du drame de la péloche, dans la peau d'une amoureuse condamné par la vie et la maladie.
Une erreur de casting qui nuit grandement au véhicule émotionnelle de la péloche, puisque l'alchimie entre la demoiselle et Colin est nullement perceptible et frôle lourdement avec le néant.

Alors qu'il avait tout pour incarner ni plus ni moins qu'une grande fresque féerique référence, Un Amour d'Hiver n'est guère plus qu'un accident industriel alambiqué et décevant, un drame romantico-fantastique inconsistant et manquant de cohérence de bout en bout.

Pire, se dire que dénué de tout élément fantastique, cette version cinéma du conte tiendrait limite plus la route si elle se contentait de n'être qu'un simple drame romantique à l'aube du XXeme siècle dans un New-York hivernal et féerique, sur une femme frappée par une maladie incurable, arrivant par la force de son courage et de son amour de la vie, à changer un bad boy au grand coeur en gentleman amoureux.


Bien sur, cela sentirait foutrement le réchauffé - on pense très vite à Titanic pour le coup, la rouquine bourgeoise, la romance à l'ancienne tout ça -, mais en attendant, on aurait certainement moins crier aussi haut et fort, au navet...
Navrant, mais bizarrement un poil sympathique dans son échec cuisant, et qui se laisse regarder si l'on ne cherche ni plus ni moins qu'à être divertit en laissant son cerveau et ses références au vestiaire.

Ou le genre de séance presque parfaite pour le prochain printemps du cinéma, qui tombe définitivement bien sur ce coup, pour la Warner...



Jonathan Chevrier


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