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[CRITIQUE] : La Légende d'Hercule


Réalisateur : Renny Harlin
Acteurs : Kellan Lutz, Scott Adkins, Liam McIntyre, Liam Garrigan,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : 70 000 000 $
Genre : Action, Aventure, Péplum.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h39min.

Synopsis :
Hercule est le fils de la reine Alcmène que lui a donné Zeus en cachette du roi Amphitryon pour renverser celui-ci une fois l'enfant devenu adulte. Amoureux d'Hébé, Hercule est trahi par le roi qui la destine à son autre fils, Iphiclès. Le demi-dieux est exilé et vendu comme esclave. Devenu gladiateur et renversant tous ses adversaires, Hercule, avec l'aide de Sotiris, son compagnon d'armes, va tenter de libérer le royaume de la tyrannie d’Amphitryon, arracher Hébé aux griffes de son frère, et prendre enfin sa vraie place, celle du plus grand héros que la Grèce ait jamais connu…



Critique :

Le jadis génial cinéaste finlandais Renny Harlin est bel et bien mort depuis longtemps, pas physiquement certes, mais cinématographiquement parlant.

Depuis la fin des nineties plus précisément, et la banqueroute de son Île aux Pirates ayant de facto, causer la liquidation de feu Carolco, productrice d'une pléthore de séries B burnés avec les papes du genre tonton Sly et tonton Schwarzy entre autres.

Une chute à double répercutions dont le bonhomme n'arrivera jamais à s'en relever, alignant depuis des nanars divertissants au mieux (Peur Bleue, Cleaner), ou franchement navrant au pire (soit tous le reste, du Pacte du Sang à Driven en passant par L'Exorciste au Commencement).


Pas surprenant donc de le voir se ridiculiser de nouveau sur grand écran, en tentant de surfer sur le nouveau filon à la mode - le retour en grande fanfare du néo-péplum shooté aux CGI -, mais surtout, en cherchant ni plus ni moins qu'à couper l'herbe sous le pied d'un des blockbusters les plus attendus de l'été, Hercules de Brett Ratner, avec son La Légende d'Hercule - La Naissance d'un Héros.

Produit à la va-vite dans la foulée du film de Ratner - à croire qu'à l'instar de Paul WS Anderson et son Pompéi, tous les gentiment détestés d'Hollywood se donne le mot pour réactualisé les références du genre -, le film d'Harlin cherche a affronter celui-ci sur son même terrain, avec un casting nettement moins vendeur, une 3D certainement inutile et mal torchée, et un budget largement plus riquiqui.
Inutile de dire que le demi-dieu aux douze travaux se serait bien passé d'une telle publicité pour sa légende...

Si le bandant Hercules avec Dwayne Johnson en vedette (rien que sa présence met au tapis à elle seule le film d'Harlin), inspiré du comics de Steve Moore et Admira Wijaya, se concentrera bien plus sur le parcours de rédemption du héros, au service du roi de Thrace - d’où le titre vf, Hercule : Les Guerre de Thrace -, et apparait clairement comme un digne représentant sauvage et barbare du Conan de John Milius (en espérant qu'il marche lui aussi, sur les terres ; La Légende d'Hercule lui, foutant moins la trique sur le papier, s'impose comme une version plus libre des aventures du fils de Zeus.

Ou un gloubiboulga concentrant aussi bien des scènes de batailles, de gladiateurs, les légendes entourant le bonhomme - dont ses fameux douze travaux donc -, dans une atmosphère sombre, bourrés aux fonds vert, ralentis et aux CGI rappelant indiscutablement la franchise 300, coup de fouet nécessaire du péplum sur grand écran, mais surtout un succès monumental qui lança à lui seul la mode du péplum à l’esthétique numérique.


Chacun ses références, et là encore avant même le fight dans les salles, le Hercule du finlandais était donné perdant par K.O dès la première reprise, preuve en est d'ailleurs ses piteux résultats au box office US lors de sa sortie il y a quelques semaines.

A quoi bon alors, balancer une telle production dans la fausse aux crocodiles si il est impossible pour elle de convaincre même les plus indulgents des spectateurs ?
Bah à pas grand chose, si ce n'est désespérément siphonner les succès concurrents, en espérant rentrer un minimum dans ses frais, ne volant jamais bien haut de toute évidence.

Et c'est ce qu'est dans le fond La Légende d'Hercule, une œuvre incroyablement fade, creuse et ne sachant pas vraiment ou donner de la tête en pompant allégrement entre l'esthétique de 300 et des divertissantes séries Spartacus et Rome.
Esthétique numérique et décors bas de gamme, 3D insignifiante, mise en scène plate et une pléthore de combats physiques et impliqués, mais manquant cruellement d'originalité, le film enquille toutes les imperfections possibles, faisant presque passer pour un chef d’œuvre le récent et pourtant salement amputé Pompéi de Paul WS Anderson.

Mais le plus dramatique dans La Légende d'Hercule, reste la direction d'acteurs, sympathique ailleurs mais en complète roue libre et franchement difficilement défendable ici.
D'un Kellan Lutz peu charismatique pour un sou - on espère qu'il s'en sortira mieux dans The Expendables 3 - en Hercule, à un Liam McIntyre transparent, sans oublier un Scott Adkins déchainé - mais ridicule - dans la peau du grandiloquent et revanchard méchant Amphitryon, rien ni personne ne sauve la péloche d'une catastrophe visuelle annoncée depuis des lustres.


Impossible à conseiller même aux plus tolérants des spectateurs, le nouveau Renny Harlin est un produit purement commercial indigeste et bancal, sorte de DTV de luxe qui ne peut que rejoindre sans broncher la pluie de nanars qui sont désormais lot de sa filmographie pour tous les cinéphiles que nous sommes.

Ah qu'il est très loin, le temps des précieux Cliffhanger et Au Revoir à Jamais...



Jonathan Chevrier


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