[CRITIQUE] : Vers un avenir radieux
Réalisateur : Nanni Moretti
Avec : Nanni Moretti, Margherita Buy, Silvio Orlando, Barbora Bobulova, Mathieu Amalric,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Drame, Comédie.
Nationalité : Italien.
Durée : 1h36min
Synopsis :
Ce film est présenté en Compétition au Festival de Cannes 2023.
Giovanni, cinéaste italien renommé, s’apprête à débuter le tournage d'une fresque politique.
Mais entre son couple en crise, son coproducteur au bord de la faillite et le monde du cinéma qui change, tout semble jouer contre lui !
Toujours sur la corde raide, Giovanni va devoir repenser sa manière de faire s’il veut mener tout son petit monde vers un avenir radieux.
Critique :
Comme avec Asghar Farhadi, avec qui il partage une présence cannoise plus qu'accrue (ne parlons pas des Dardenne), il y a quelque chose d'assez rassurant dans l'idée de voir le précieux Nanni Moretti continuer à voguer sereinement dans sa zone de confort et à dégainer des merveilles de mélodrames à l'italienne, à des cinephiles qui ne demandent (presque) que cela.
Bien que son dernier effort en date, Tre Piani (à Cannes en 2021), n'avait ni l'émotion ni le petit grain de folie nécessaire pour emporter pleinement l'adhésion, tout en restant pourtant, indiscutablement, un bel effort de cinéma, l'attente quant à la découverte cette année de son Vers un avenir radieux, restait entière.
Bonne pioche tant celui-ci revient à ses autofictions très personnelles, se dépeignant à nouveau comme un cinéaste paranoïaque et pessimiste qui rêve de tourner un film d'amour alors qu'il doit boucler les prises de vues d'une fresque politique qu'il juge nécessaire (les années communistes italiennes oubliées par les jeunes générations), que son mariage est en crise, que son co-producteur est au bord de la faillite et que l'industrie cinématographique est en pleine mutation.
Trop pour un homme mais point pour Moretti donc, qui signe ici une œuvre purement Fellinienne (comment ne pas penser à Huit et demi ?), presque testamentaire (ils convoquent une pluie de comédiens et de comédiennes ayant gravité au fil du temps, devant sa caméra), étonnamment posée et dénué de toute nostalgie angoissée, l'œuvre d'un cinéaste en pleine possession de ses moyens et de sa caméra qui, malgré les regrets, embrasse la beauté lumineuse d'un présent résolument sombre (une Italie aux fissures identitaires de plus en plus béantes, un cinéma qui ne se définit plus uniquement par les salles obscures et qui ne semble lier la créativité qu'à la rentabilité,...) quitte à, il est vrai, accumuler trop d'idées en un seul film pour que sa narration transpire de la même harmonie qui habite sa caméra, tant toutes les pièces - souvent ubuesques - de son histoire ne s'imbriquent certes pas parfaitement (notamment les séances de la femme du cinéaste avec le psychiatre).
Mais impossible de ne pas admettre que Vers un avenir radieux est l'une des plus belles cuvées de son auteur, formidable en cinéaste (lui-même) las d'être piégé dans son propre univers créatif (cette fameuse zone de confort dans laquelle il se complaît depuis des années) et qui décide d'agir, de ne pas abandonner et de, comme l'indique le titre, voir en l'avenir un monde si ce n'est utopique, un brin meilleur.
Infiniment politique autant qu'il est testamentaire, critique aussi bien envers lui-même qu'envers toute une jeune génération de cinéastes se perdant dans le cinéma impersonnel et commercial, Moretti croque une belle comédie introspective et mélancolique, désespérée et pourtant désopilante.
Avec : Nanni Moretti, Margherita Buy, Silvio Orlando, Barbora Bobulova, Mathieu Amalric,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Drame, Comédie.
Nationalité : Italien.
Durée : 1h36min
Synopsis :
Ce film est présenté en Compétition au Festival de Cannes 2023.
Giovanni, cinéaste italien renommé, s’apprête à débuter le tournage d'une fresque politique.
Mais entre son couple en crise, son coproducteur au bord de la faillite et le monde du cinéma qui change, tout semble jouer contre lui !
Toujours sur la corde raide, Giovanni va devoir repenser sa manière de faire s’il veut mener tout son petit monde vers un avenir radieux.
Critique :
#VersUnAvenirRadieux où une merveille de feel good movie introspectif, mélancolique et désopilant, à la lisière de l'œuvre testamentaire, où Nanni Moretti embrasse la beauté lumineuse d'un présent troublé tout en s'interrogeant sans nostalgie ni regrets sur son propre cinéma. pic.twitter.com/h6TWgGaYnw
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 28, 2023
Comme avec Asghar Farhadi, avec qui il partage une présence cannoise plus qu'accrue (ne parlons pas des Dardenne), il y a quelque chose d'assez rassurant dans l'idée de voir le précieux Nanni Moretti continuer à voguer sereinement dans sa zone de confort et à dégainer des merveilles de mélodrames à l'italienne, à des cinephiles qui ne demandent (presque) que cela.
Bien que son dernier effort en date, Tre Piani (à Cannes en 2021), n'avait ni l'émotion ni le petit grain de folie nécessaire pour emporter pleinement l'adhésion, tout en restant pourtant, indiscutablement, un bel effort de cinéma, l'attente quant à la découverte cette année de son Vers un avenir radieux, restait entière.
Bonne pioche tant celui-ci revient à ses autofictions très personnelles, se dépeignant à nouveau comme un cinéaste paranoïaque et pessimiste qui rêve de tourner un film d'amour alors qu'il doit boucler les prises de vues d'une fresque politique qu'il juge nécessaire (les années communistes italiennes oubliées par les jeunes générations), que son mariage est en crise, que son co-producteur est au bord de la faillite et que l'industrie cinématographique est en pleine mutation.
Copyright 2023 Sacher Film - Fandango - Le Pacte - France 3 Cinema |
Trop pour un homme mais point pour Moretti donc, qui signe ici une œuvre purement Fellinienne (comment ne pas penser à Huit et demi ?), presque testamentaire (ils convoquent une pluie de comédiens et de comédiennes ayant gravité au fil du temps, devant sa caméra), étonnamment posée et dénué de toute nostalgie angoissée, l'œuvre d'un cinéaste en pleine possession de ses moyens et de sa caméra qui, malgré les regrets, embrasse la beauté lumineuse d'un présent résolument sombre (une Italie aux fissures identitaires de plus en plus béantes, un cinéma qui ne se définit plus uniquement par les salles obscures et qui ne semble lier la créativité qu'à la rentabilité,...) quitte à, il est vrai, accumuler trop d'idées en un seul film pour que sa narration transpire de la même harmonie qui habite sa caméra, tant toutes les pièces - souvent ubuesques - de son histoire ne s'imbriquent certes pas parfaitement (notamment les séances de la femme du cinéaste avec le psychiatre).
Mais impossible de ne pas admettre que Vers un avenir radieux est l'une des plus belles cuvées de son auteur, formidable en cinéaste (lui-même) las d'être piégé dans son propre univers créatif (cette fameuse zone de confort dans laquelle il se complaît depuis des années) et qui décide d'agir, de ne pas abandonner et de, comme l'indique le titre, voir en l'avenir un monde si ce n'est utopique, un brin meilleur.
Copyright 2023 Sacher Film - Fandango - Le Pacte - France 3 Cinema |
Infiniment politique autant qu'il est testamentaire, critique aussi bien envers lui-même qu'envers toute une jeune génération de cinéastes se perdant dans le cinéma impersonnel et commercial, Moretti croque une belle comédie introspective et mélancolique, désespérée et pourtant désopilante.