[CRITIQUE] : Hyacinthe


Réalisateur : Bernard Mazauric
Acteurs : Denis Lavant, Patrice Quarteron, Michel Jonasz, David Ayala,...
Distributeur : Torelor Films
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h37min

Synopsis :
Quand Hyacinthe (35 ans) colosse introverti, psychiquement handicapé perd sa mère, Reda, un ami de la famille, accepte avec réticence de devenir son tuteur. Agé de 65 ans, de constitution fragile, c’est un petit dealer, un joueur invétéré, un dragueur impénitent. Vlad, un gangster impitoyable l’accuse d'avoir triché dans son tripot. Reda doit se mettre au vert. Hyacinthe insiste pour le suivre. Malgré les épreuves et les dangers, cette cavale les rapproche, leurs relations s’améliorent. Une vraie et profonde amitié les lie désormais. Mais Vlad ne lâche pas l’affaire. Le destin reprend la main.





Si l'adage veut que l'enfer soit pavé de bonnes intentions, il n'est pas totalement naïf de penser que bon nombres de cinéastes pensent à l'origine bien faire lorsqu'ils abordent des sujets dont ils n'ont pas toujours la maîtrise où même, pour certains, le minimum requis de connaissance pour ne pas totalement foirer comme dit plus haut, les intentions de départ.

En ce sens, difficile de ne pas craindre le pire à l'idée de voir un divertissement populaire française suivre les pas furieusement maladroit du tandem Olivier Nakache/Éric Toledano (ceux d'Artus, sous couvert de la comédie, sont un poil meilleurs et moins moralisateurs, mais pas moins perfectibles), en abordant le sujet du handicap avec les gros sabots qu'on lui connait si bien.
Un préjugé facile certes, mais rarement contredit par la vérité de la salle obscure.

Copyright Torelor Films

Après vision, et même si cela reste assez stérile de taper sur un film bien intentionné malgré ses nombreuses maladresses, Hyacinthe, estampillé second long-métrage de Bernard Mazauric porté par un improbable tandem Denis Lavant/Patrice Quarteron (légende de la Kick française qui s'offre là un baptême du feu sauce cadeau empoisonné en tant que premiers rôles, après quelques partitions pas forcément mémorables), drame ennuyé et ennuyeux jouant la carte du road movie fauché, vissé sur deux âmes dissemblables (un soixantenaire addict au jeu et attiré par les emmerdes, et un colosse de trente-cinq, introverti psychiquement handicapé mais doué de ses poings) liées par les aléas de la vie et une amitié indéfectible.

Fin comme du gros sel et enchaînant les maladresses comme les stéréotypes avec une gourmandise qui frise lourdement avec l'indécence (sa vision du handicap est, au mieux, gênante), la péloche, fauché comme les blés et privé de tout (même d'une distribution un tant soit inspirée, qui cachetonne joyeusement comme ce n'est pas permis), se paye même le luxe de se vautrer dans une violence exacerbée digne d'un gros Z rital.
On le dit souvent, mais c'est férocement vrai, les bonnes intentions ne font pas un bon film, et inversement.


Jonathan Chevrier




Post Comment