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[CRITIQUE] : Hawaii


Réalisatrice : Melissa Drigeard
Acteurs :  Bérénice Bejo, Élodie Bouchez, Émilie Caen, Eye Haïdara, Pierre Deladonchamps, Nicolas Duvauchelle, William Lebghil, Manu Payet, Thomas Scimeca,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : France.
Durée : 1h44min.

Synopsis :
13 janvier 2018. 8h07. Une alerte au missile balistique sème la panique sur l’île de Hawaï. Persuadés qu’ils vont mourir, des amis venus passer leurs vacances en bande, se disent ce qu’ils n’ont jamais osé s’avouer. Quand ils réalisent qu’il s’agit d’une fausse alerte, il est trop tard pour revenir en arrière.



Critique :


Mine de rien, en l'espace de quelques péloches mieux que bien choisies, William Lebghil est gentiment passé du stade de second couteau irritant d'un teen show français embarassant et jamais drôle - SODA - à celui de trublion sympathique et (très) plaisant à suivre du septième art hexagonal, dont on ne peut que louer chacune de ses partitions (Première Année de Thomas Lilti, Ami-Ami de Victor Saint-Macary, Voyez comme on Danse de Michel Blanc, Yves de Benoît Forgeard, Debout sur la Montagne de Sébastien Betbeder,...).
On a connu des écarts plus imposant, mais pas beaucoup.

À tel point que l'on pourrait presque, même si quelques contre-exemples viendraient évidemment contredire cela, dire que tout produit auquel s'attache le bonhomme, vaut décemment son pesant de pop-corn.
Si l'excellent premier long-métrage de Martin Jauvat, Grand Paris, et la comédie noire " Coenienne " Les Complices de Cécilia Rouaud, n'ont pas contredit cette vérité, en revanche pour ce qui est de la comédie sous fond de petits règlements de compte entre amis Hawaii de Melissa Drigeard (Tout nous sourit), c'est une toute autre limonade malgré son imposant casting vedette.

Copyright Warner Bros. France

Pas si éloigné sur le papier du petit massacre entre amis de l'excellent Le Jeu de Fred Cavayé (où figurait déjà Bérénice Béjo au casting), qui jouait la carte huis clos comico-dramatique dans la droite lignée du Carnage de Polanski, avant de graduellement monté en puissance en envoyant valser les certitudes et les faux-semblants de tous ses personnages aisés qui se cherchent (dans tous les sens du terme); Hawaii préfère in fine virer un pendant plus dramatico-sentimentalo-lourdingue à la Petits Mouchoirs, où une poignée d'amis partis en vacances sur l'île, se dit ses quatre vérités en pensant que leur fin est proche - la faute à une alerte annonçant que des missiles balistiques dégainés par la Corée du Nord, se dirigent tout droit vers eux.

Une fausse alerte finalement, qui va plonger tout le monde - spectateur compris - dans un cauchemar amicalo-familial peu empathique ni franchement drôle, où une rancœur générale faîte de reproches faciles autant que d'insultes épuisées avant même d'être assénées (avec même un petit relan de lutte des classes comme dessert), viennent gangrenner une amitié entre quarantenaires qui peinent à prendre vie à l'écran.

Copyright Warner Bros. France

Porté par une écriture aussi légère que son pitch, bardé autant de clichés que de personnages caricaturaux ne rendant jamais justice à sa belle galerie de talents, Hawaii ne vaut jamais vraiment le prix de son billet, pas même malgré les étincelantes Élodie Bouchez et Eye Haïdara, qui auraient mieux fait de choisir une destination plus ensoleillée...


Jonathan Chevrier


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