[CRITIQUE] : Avatar : La Voie de l'Eau
Réalisateur : James Cameron
Avec : Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang,…
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : 250M$
Genre : Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 3h13min
Synopsis :
Se déroulant plus d’une décennie après les événements relatés dans le premier film, Avatar : La Voie de l'Eau raconte l'histoire des membres de la famille Sully (Jake, Neytiri et leurs enfants), les épreuves auxquelles ils sont confrontés, les chemins qu’ils doivent emprunter pour se protéger les uns les autres, les batailles qu’ils doivent mener pour rester en vie et les tragédies qu'ils endurent.
Critique :
Avatar : La Voie de l'Eau cristallisait tellement d'attentes depuis treize ans maintenant, fruit d'une dévotion sans pareille de la part de James Cameron, que cette suite était presque appelée à décevoir ne serait-ce qu'un minimum.
Après tout, quel film peut-il réellement correspondre à l'intégralité de nos attentes, d'autant que son illustre prédécesseur incarnait déjà une expérience cinématographique à part (de loin la plus dense et immersive 3D de l'histoire du cinéma) où il était justement question d'embrasser la claque sensorielle qu'il incarnait, et de ne pas trop loucher sur les détails d'une intrigue écolo-simpliste résolument plus conventionnelle que l'univers foisonnant a l'intérieur duquel elle gravitait.
Quelle prouesse dès lors de voir que non seulement, La Voie de l'Eau est bel et bien une révolution visuelle majeure (si la HFR n'a pas vraiment décollé avec Gemini Man d'Ang Lee où encore la trilogie Hobbit de Peter Jackson, Cameron a trouvé un "hack simple" qui changera la donne : une technologie de pointe pour basculer essentiellement entre 48 images par seconde et le traditionnel 24 images par seconde) mais aussi et surtout un blockbuster bien plus grisant et travaillé que son aîné, trois bonnes heures de spectacle total qui prennent leur temps pour en mettre plein les mirettes à son auditoire.
Jouant pleinement la carte du Bigger and Faster tout autant qu'il laisse le temps à son histoire alarmiste (il n'est plus question de repousser l'envahisseur et encore moins l'apocalypse : elle est déjà là) et à ses nouveaux personnages d'exister au coeur d'un monde qui nous est à la fois familier et que l'on réapprend pourtant à connaitre, le film voit le retour de Sky People sur Pandora après les événements d'Avatar, et cette fois parce que la Terre est définitivement condamnée (exit le message pédago sur l'écologie, le temps est à l'urgence et Cameron ne peut pas faire plus moderne dans son propos), ils veulent quelque chose d'encore plus inaccessible que l'élément unobtainium - plus dangereux et le prendre serait une nouvelle fois, un crime contre tout ce qui est cher aux Na'vi.
Sans surprise, le colonel Miles Quaritch, renaît dans un corps d'un avatar Na'vi cloné, et mène la charge pour tuer le renégat/insurgé Jake Sully et les siens, qui n'ont d'autre choix que de fuir plus profondément dans Pandora, et de se réfugier auprès des Metkayina (de loin la partie la plus éblouissante du film, un émerveillement visuel à chaque instant), une tribu aquatique dans laquelle la famille se fond sans problème avant un affrontement chaotique et inévitable...
Constamment en conversation avec lui-même et son propre cinéma, Cameron embrasse une liberté créative presque inédite dans son troisième acte, pourtant propice aux envolées spectaculaires au coeur de sa filmographie (Terminator 2, Titanic).
Avec une énergie démente, il déchaîne sa créativité allant d'une poursuite palpitante et émotionnellement puissante à un combat à la lumière du jour d'une fluidité renversante, comme si après avoir remodeler l'environnement cinématographique de toute l'industrie (Avatar a tout bousculé, pour le meilleur comme pour le pire), il prenait le pari de remodeler son propre cinéma, comme s'il se retrouvait dans un chaos libérateur et jouissif, sans pour autant renier ses inspirations biblico-mythologiques - le message des films Avatar porte avant tout sur l'environnementalisme et la préservation, sur le respect du monde tel qu'il est.
En privilégiant une nouvelle fois l'aspect follement immersif de son oeuvre (ce n'est pas sans défauts d'un point de vue scénaristique, même si sa dramaturgie est bien plus élaborée et maitrisée ici), le cinéaste relève le défi d'une suite tardive qui s'inscrit dans la droite lignée de son aîné tout en poussant les potards de l'emerveillement à un stade frisant gentiment avec l'indécence.
Un spectacle total, perfectible certes, mais puissant et esthétiquement grandiose.
Jonathan Chevrier
Avec : Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang,…
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : 250M$
Genre : Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 3h13min
Synopsis :
Se déroulant plus d’une décennie après les événements relatés dans le premier film, Avatar : La Voie de l'Eau raconte l'histoire des membres de la famille Sully (Jake, Neytiri et leurs enfants), les épreuves auxquelles ils sont confrontés, les chemins qu’ils doivent emprunter pour se protéger les uns les autres, les batailles qu’ils doivent mener pour rester en vie et les tragédies qu'ils endurent.
Critique :
Constamment en conversation avec lui-même et son propre cinéma, Cameron embrasse une liberté et une énergie créative presque inédite et fait de #AvatarLaVoiedeLEau un divertissement total et urgent, scénaristiquement perfectible certes mais puissant et esthétiquement grandiose. pic.twitter.com/AdV77W9FiE
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 14, 2022
Avatar : La Voie de l'Eau cristallisait tellement d'attentes depuis treize ans maintenant, fruit d'une dévotion sans pareille de la part de James Cameron, que cette suite était presque appelée à décevoir ne serait-ce qu'un minimum.
Après tout, quel film peut-il réellement correspondre à l'intégralité de nos attentes, d'autant que son illustre prédécesseur incarnait déjà une expérience cinématographique à part (de loin la plus dense et immersive 3D de l'histoire du cinéma) où il était justement question d'embrasser la claque sensorielle qu'il incarnait, et de ne pas trop loucher sur les détails d'une intrigue écolo-simpliste résolument plus conventionnelle que l'univers foisonnant a l'intérieur duquel elle gravitait.
Quelle prouesse dès lors de voir que non seulement, La Voie de l'Eau est bel et bien une révolution visuelle majeure (si la HFR n'a pas vraiment décollé avec Gemini Man d'Ang Lee où encore la trilogie Hobbit de Peter Jackson, Cameron a trouvé un "hack simple" qui changera la donne : une technologie de pointe pour basculer essentiellement entre 48 images par seconde et le traditionnel 24 images par seconde) mais aussi et surtout un blockbuster bien plus grisant et travaillé que son aîné, trois bonnes heures de spectacle total qui prennent leur temps pour en mettre plein les mirettes à son auditoire.
Copyright Walt Disney Company |
Jouant pleinement la carte du Bigger and Faster tout autant qu'il laisse le temps à son histoire alarmiste (il n'est plus question de repousser l'envahisseur et encore moins l'apocalypse : elle est déjà là) et à ses nouveaux personnages d'exister au coeur d'un monde qui nous est à la fois familier et que l'on réapprend pourtant à connaitre, le film voit le retour de Sky People sur Pandora après les événements d'Avatar, et cette fois parce que la Terre est définitivement condamnée (exit le message pédago sur l'écologie, le temps est à l'urgence et Cameron ne peut pas faire plus moderne dans son propos), ils veulent quelque chose d'encore plus inaccessible que l'élément unobtainium - plus dangereux et le prendre serait une nouvelle fois, un crime contre tout ce qui est cher aux Na'vi.
Sans surprise, le colonel Miles Quaritch, renaît dans un corps d'un avatar Na'vi cloné, et mène la charge pour tuer le renégat/insurgé Jake Sully et les siens, qui n'ont d'autre choix que de fuir plus profondément dans Pandora, et de se réfugier auprès des Metkayina (de loin la partie la plus éblouissante du film, un émerveillement visuel à chaque instant), une tribu aquatique dans laquelle la famille se fond sans problème avant un affrontement chaotique et inévitable...
Constamment en conversation avec lui-même et son propre cinéma, Cameron embrasse une liberté créative presque inédite dans son troisième acte, pourtant propice aux envolées spectaculaires au coeur de sa filmographie (Terminator 2, Titanic).
Copyright Walt Disney Company |
Avec une énergie démente, il déchaîne sa créativité allant d'une poursuite palpitante et émotionnellement puissante à un combat à la lumière du jour d'une fluidité renversante, comme si après avoir remodeler l'environnement cinématographique de toute l'industrie (Avatar a tout bousculé, pour le meilleur comme pour le pire), il prenait le pari de remodeler son propre cinéma, comme s'il se retrouvait dans un chaos libérateur et jouissif, sans pour autant renier ses inspirations biblico-mythologiques - le message des films Avatar porte avant tout sur l'environnementalisme et la préservation, sur le respect du monde tel qu'il est.
En privilégiant une nouvelle fois l'aspect follement immersif de son oeuvre (ce n'est pas sans défauts d'un point de vue scénaristique, même si sa dramaturgie est bien plus élaborée et maitrisée ici), le cinéaste relève le défi d'une suite tardive qui s'inscrit dans la droite lignée de son aîné tout en poussant les potards de l'emerveillement à un stade frisant gentiment avec l'indécence.
Un spectacle total, perfectible certes, mais puissant et esthétiquement grandiose.
Jonathan Chevrier