[CRITIQUE] : Detroiters
Réalisateur : Andreï Schtakleff
Avec : -
Distributeur : À Vif Cinémas / The Dark
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h26min
Synopsis :
Détroit. USA. Que reste-il quand la capitale mythique de l'automobile se meurt ? Un champ de ruines, de vieux souvenirs de lutte, de la neige et la Motown. Et un feu qui couve encore, fragile, car certains ne sont pas partis et tentent de comprendre comme de reconstruire.
Critique :
Jadis ville-vitrine de la toute puissance économique ricaine au coeur du XXe siècle, capitale de l’industrie automobile des États-Unis avec les usines des trois grands constructeurs nord-américains flanqué sur ses terres, mais tout autant foyer socio-culturel bouillant avec l'éclosion jazzy et enthousiasmante de la Motown et de sa pléthore d'artistes légendaires; Détroit était l'Amérique avec un grand A tellement qu'elle a longtemps hanté le septième art - surtout les 80s -, même lorsque la crise économique s'est invitée dans la danse (et que lindustrie automobile s'en est lâchement allée), et qu'elle a broyé la moindre parcelle de bitume qui l'habite.
Aujourd'hui, la Motor City n'est plus qu'un océan de ruines, une ville sinistrée et quasi-fantôme qui a tout d'un décor de série B apocalyptique, avec toute la détresse humaine que cela implique.
Mais plutôt que de scruter la déliquescence - toujours actuelle - de la cité et sa mythologie fascinante, Andreï Schtakleff fait de son troisième effort une matérialisation sur pellicule de la lutte sociale d'une poignée de laissés-pour-compte, une communauté afro-américaine luttant contre l'adversité et qui cherchent à se reconstruire au coeur du néant, porté aussi bien par une détermination inébranlable que par la nostalgie d'un passé militant qui avait pu bousculer - un temps - les choses.
Pas si éloigné d'un cinéma américain rétro centré sur l'humanité à la périphérie du pouvoir et du capitalisme, Detroiters tisse en filigrane un regard morose sur la fausse promesse de l'American Dream autant que sur les dérives politiques et idéologiques d'une nation malade et boursouflée par ses inégalités, dont les stygmates d'un racisme historique sont toujours aussi à vif.
En résulte un prenant même si finalement pas si original et plutôt familier dans le giron du documentaire (il n'est pas la première auscultation d'une Americana en crise, et ne sera pas le dernier, même cette année), portrait optimiste et engagé d'hommes et de femmes préservant la mémoire - souvent sombre - de la Motor City, tout autant qu'ils cherchent à la faire renaître de ses cendres et lui offrir un semblant de futur post-industriel.
Jonathan Chevrier
Avec : -
Distributeur : À Vif Cinémas / The Dark
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h26min
Synopsis :
Détroit. USA. Que reste-il quand la capitale mythique de l'automobile se meurt ? Un champ de ruines, de vieux souvenirs de lutte, de la neige et la Motown. Et un feu qui couve encore, fragile, car certains ne sont pas partis et tentent de comprendre comme de reconstruire.
Critique :
Prenant même si finalement plutôt familier dans ce qu'il représente, #Detroiters se fait un portrait optimiste et engagé d'hommes et de femmes préservant la mémoire - souvent sombre - de la Motor City, tout autant qu'ils cherchent à lui offrir un semblant de futur post-industriel pic.twitter.com/dfAkEEybYW
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 4, 2022
Jadis ville-vitrine de la toute puissance économique ricaine au coeur du XXe siècle, capitale de l’industrie automobile des États-Unis avec les usines des trois grands constructeurs nord-américains flanqué sur ses terres, mais tout autant foyer socio-culturel bouillant avec l'éclosion jazzy et enthousiasmante de la Motown et de sa pléthore d'artistes légendaires; Détroit était l'Amérique avec un grand A tellement qu'elle a longtemps hanté le septième art - surtout les 80s -, même lorsque la crise économique s'est invitée dans la danse (et que lindustrie automobile s'en est lâchement allée), et qu'elle a broyé la moindre parcelle de bitume qui l'habite.
Aujourd'hui, la Motor City n'est plus qu'un océan de ruines, une ville sinistrée et quasi-fantôme qui a tout d'un décor de série B apocalyptique, avec toute la détresse humaine que cela implique.
Copyright The Dark 2022 |
Mais plutôt que de scruter la déliquescence - toujours actuelle - de la cité et sa mythologie fascinante, Andreï Schtakleff fait de son troisième effort une matérialisation sur pellicule de la lutte sociale d'une poignée de laissés-pour-compte, une communauté afro-américaine luttant contre l'adversité et qui cherchent à se reconstruire au coeur du néant, porté aussi bien par une détermination inébranlable que par la nostalgie d'un passé militant qui avait pu bousculer - un temps - les choses.
Pas si éloigné d'un cinéma américain rétro centré sur l'humanité à la périphérie du pouvoir et du capitalisme, Detroiters tisse en filigrane un regard morose sur la fausse promesse de l'American Dream autant que sur les dérives politiques et idéologiques d'une nation malade et boursouflée par ses inégalités, dont les stygmates d'un racisme historique sont toujours aussi à vif.
En résulte un prenant même si finalement pas si original et plutôt familier dans le giron du documentaire (il n'est pas la première auscultation d'une Americana en crise, et ne sera pas le dernier, même cette année), portrait optimiste et engagé d'hommes et de femmes préservant la mémoire - souvent sombre - de la Motor City, tout autant qu'ils cherchent à la faire renaître de ses cendres et lui offrir un semblant de futur post-industriel.
Jonathan Chevrier