[CRITIQUE] : Notre-Dame Brûle
Réalisateur : Jean-Jacques Annaud
Avec : Samuel Labarthe, Jean-Paul Bordes, Mikaël Chirinian,...
Distributeur : Pathé
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Le long métrage de Jean-Jacques Annaud, reconstitue heure par heure l’invraisemblable réalité des évènements du 15 avril 2019 lorsque la cathédrale subissait le plus important sinistre de son histoire. Et comment des femmes et des hommes vont mettre leurs vies en péril dans un sauvetage rocambolesque et héroïque.
Critique :
Près de trois ans après, les sentiments de sidération et de tristesse restent toujours aussi vivaces au souvenir de la tragédie qui a frappé la cathédrale de Notre-Dame de Paris, qui s'embrasait de toute part dans la panique générale et marquait les rétines au-delà même de tout autre cauchemar de récente mémoire.
Si de nombreux reportages se sont échinés, légitimement ou non, à surfer très vite sur cet événement pour en décortiquer tous les rouages et ce, sans pour autant être capable d'en émettre les raisons et les causes qui ont conduit à celui-ci (encore inconnues), le fait qu'un cinéaste aussi chevronné que Jean-Jacques Annaud, décide lui aussi de suivre ce terrain sinueux et - potentiellement - opportuniste pour mettre en boîte une oeuvre cinématographique qui n'apporterait pas ou peu, d'éléments nouveaux dans la marmite, avait de quoi decontenancer - voire même indigner.
D'autant que cet effort, intitulé de manière un chouïa sentencieuse Notre-Dame Brûle, s'avère résolument coûteux (30M€ au compteur), pour un film constamment à la lisière du documentaire, qui colle au plus près des événements pour mieux en faire un vrai fait de cinéma symbolique, passionnant lorsqu'il s'attache au combat des soldats du feu mais douloureusement ridicule lorsqu'il laisse parler sa fiction.
Entre le film catastrophe techniquement impressionnant, vissé au coeur d'une lutte de tous les instants pour éteindre un brasier qui semble invincible (son hommage à ces hommes et ses femmes en première ligne, est le plus sincère offert aux pompiers sur grand écran depuis longtemps), et la chronique socialo-cartoonesque totalement abracadabrantesque, Annaud joue les funambules au pied de cristal, subjuguant son auditoire face à la manière dont il capture l'indomptable (ce feu aussi imposant et majestueux que profondément effrayant, indiscutablement le personnage principal de l'histoire), tout autant qu'il consterne par son renoncement narratif ahurissant.
Si aucun de personnage n'a suffisamment de corps pour distiller le moindre sentiment d'urgence ni de menace (voire même tout simplement d'intérêt), c'est surtout l'incohérence absurde qu'il a de vouloir coûte que coûte reproduire l'impact de cette catastrophe sur la population, son refus de ne pas déformer un souvenir encore prégnant (usant des images réellement tournés sur les lieux par des passants, autant que de reproductions maladroites avec Anne Hidalgo ou encore un sosie de Trump...), quitte à assumer totalement son inconséquence dramatique et l'aspect totalement vain d'une - majeure - partie de son effort, rapportant finalement plus qu'il ne contextualise.
Ajouté à ça une effervescence religieuse affreusement caricaturale, et un gros sentiment de " tout ça pour ça " vous envahira, même s'il est vrai qu'il était là, gentiment dans un coin de votre tête, avant même de rentrer dans la salle...
Jonathan Chevrier
Avec : Samuel Labarthe, Jean-Paul Bordes, Mikaël Chirinian,...
Distributeur : Pathé
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Le long métrage de Jean-Jacques Annaud, reconstitue heure par heure l’invraisemblable réalité des évènements du 15 avril 2019 lorsque la cathédrale subissait le plus important sinistre de son histoire. Et comment des femmes et des hommes vont mettre leurs vies en péril dans un sauvetage rocambolesque et héroïque.
Critique :
Entre le film catastrophe au coeur des flammes et la chronique fictionnelle absurde totalement abracadabrantesque, #NotreDameBrule impressionne techniquement autant qu'il consterne dans son renoncement narratif, plombé par une effervescence religieuse affreusement caricaturale. pic.twitter.com/QYxhoIZOeN
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 16, 2022
Près de trois ans après, les sentiments de sidération et de tristesse restent toujours aussi vivaces au souvenir de la tragédie qui a frappé la cathédrale de Notre-Dame de Paris, qui s'embrasait de toute part dans la panique générale et marquait les rétines au-delà même de tout autre cauchemar de récente mémoire.
Si de nombreux reportages se sont échinés, légitimement ou non, à surfer très vite sur cet événement pour en décortiquer tous les rouages et ce, sans pour autant être capable d'en émettre les raisons et les causes qui ont conduit à celui-ci (encore inconnues), le fait qu'un cinéaste aussi chevronné que Jean-Jacques Annaud, décide lui aussi de suivre ce terrain sinueux et - potentiellement - opportuniste pour mettre en boîte une oeuvre cinématographique qui n'apporterait pas ou peu, d'éléments nouveaux dans la marmite, avait de quoi decontenancer - voire même indigner.
D'autant que cet effort, intitulé de manière un chouïa sentencieuse Notre-Dame Brûle, s'avère résolument coûteux (30M€ au compteur), pour un film constamment à la lisière du documentaire, qui colle au plus près des événements pour mieux en faire un vrai fait de cinéma symbolique, passionnant lorsqu'il s'attache au combat des soldats du feu mais douloureusement ridicule lorsqu'il laisse parler sa fiction.
Copyright Mickael Lefevre – BSPP |
Entre le film catastrophe techniquement impressionnant, vissé au coeur d'une lutte de tous les instants pour éteindre un brasier qui semble invincible (son hommage à ces hommes et ses femmes en première ligne, est le plus sincère offert aux pompiers sur grand écran depuis longtemps), et la chronique socialo-cartoonesque totalement abracadabrantesque, Annaud joue les funambules au pied de cristal, subjuguant son auditoire face à la manière dont il capture l'indomptable (ce feu aussi imposant et majestueux que profondément effrayant, indiscutablement le personnage principal de l'histoire), tout autant qu'il consterne par son renoncement narratif ahurissant.
Si aucun de personnage n'a suffisamment de corps pour distiller le moindre sentiment d'urgence ni de menace (voire même tout simplement d'intérêt), c'est surtout l'incohérence absurde qu'il a de vouloir coûte que coûte reproduire l'impact de cette catastrophe sur la population, son refus de ne pas déformer un souvenir encore prégnant (usant des images réellement tournés sur les lieux par des passants, autant que de reproductions maladroites avec Anne Hidalgo ou encore un sosie de Trump...), quitte à assumer totalement son inconséquence dramatique et l'aspect totalement vain d'une - majeure - partie de son effort, rapportant finalement plus qu'il ne contextualise.
Ajouté à ça une effervescence religieuse affreusement caricaturale, et un gros sentiment de " tout ça pour ça " vous envahira, même s'il est vrai qu'il était là, gentiment dans un coin de votre tête, avant même de rentrer dans la salle...
Jonathan Chevrier