[CRITIQUE] : Les Vedettes
Réalisateur : Jonathan Barré
Acteurs : David Marsais, Grégoire Ludig, Julien Pestel,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h42min.
Synopsis :
Daniel, un chanteur raté, travaille dans un magasin d’électroménager. Prêt à tout pour rembourser ses dettes et se retrouver sous le feu des projecteurs, il décide d’utiliser Stéphane, un collègue naïf et prétentieux, pour participer à des jeux télévisés. Alors oui tout les oppose, non ça ne sera pas de tout repos, mais Daniel et Stéphane sont plein de ressources...
Critique :
Si La Folle Histoire de Max et Léon (écrit par leur soin et mis en boite par leur comparse de toujours, Jonathan Barré), avait réussi la lourde tâche de non seulement retranscrire sur plus d'une heure et demie toute l'essence même de leur humour au format court, mais également d'en garder toute son efficacité là ou les sketchs, bien plus concis, leur permettaient d'être plus percutants; force est d'admettre que le plus gros défi du tandem Grégoire Ludig/David Marsais était cristallisé au coeur du film Les Vedettes, " le long-métrage de la confirmation " comme il est plus commun d'appeler tout second effort sur grand écran.
D'autant qu'ils ne se sont pas forcément faciliter la tâche, en arpentant les terrains sinueux autant de la comédie dramatique que de la satire télévisée qui justement, leur avait permis de rencontrer le succès sur internet, puis sur le petit écran.
Comme une oeuvre somme au fond, un condensé finement pensé de toute une carrière commune, qui regarde le passé avec nostalgie tout autant qu'il critique sans prendre de gants notre pendant contemporain.
Si Max et Léon présentait la petite histoire de deux amis engoncés dans Seconde Guerre mondiale, Les Vedettes prend gentiment son contre-pied en présentant deux collègues " losers " que tout oppose - un vendeur impopulaire auprès de ses collègues et un chanteur raté - qui vont se construire leur propre histoire commune (er développer une amitié qui leur est propre) pour échapper à des vies mornes.
Deux antagonistes incroyablement naïfs vont se lier dans un but commun : goûter aux joies de la célébrité.
Sauf que l'intrigue, loin d'être aussi binaire, évite de simplement jouer la carte de la caricature d'un univers ou la frontière entre la réalité et la fiction est ténue, ou même celle tout aussi facile que la course à la célébrité facile que ce dit médium attise - à différente échelle - sur toutes les générations de la société contemporaine.
Car ce n'est pas tant dans l'humour - ici affûté - mais bien dans le drame que le duo s'épanouit peut être le plus, rappelant parfois au bon souvenir du premier effort solo des Inconnus, Les Trois Frères, dans sa propension à rendre profondément attachant ses personnages dits ringards ou ratés (ces êtres déconnectés qui ne se conforment pas à l'uniformisation voulue par la société, une force qu'ils conçoivent pourtant comme une faiblesse), qui tentent tant bien que mal de gratter du bout des doigts cette idée de vie qu'il fantasme, cette reconnaissance - à tous les niveaux - dont ils ont désespérément besoin et qui les fuit.
Une intention qui se retrouve même dans sa gestion humoristique, plus funambule que sur leur premier film, où les vannes bien senties épousent un comique de l'absurde qui ne détonne pas avec l'artificialité de son cadre - les coulisses de la télévision.
En scrutant les deux versants d'une même pièce (le mythe de la célébrité, du bonheur fugace qu'il apporte à la solitude et à l'isolement que le tumulte médiatique impose), pour mieux révéler ce qui essentiel dans toute existence (l'amitié et la famille, mais surtout le fait de ne pas se sentir seul/être rejeté), Les Vedettes, porté par une mise en scène soignée (que vient appuyer des décors savamment colorés et rétro, qui vont de pair autant avec la psychologie des personnages que de la nostalgie d'une certaine époque qu'il convoque), se fait un feel good movie aussi tendre que gentiment acerbe, totalement dans l'air du temps dans sa manière de pointer comment la société et son culte du paraître nous pousse souvent, volontairement ou non, à agir de manière absurde.
Vivement la suite, vraiment.
Jonathan Chevrier
Acteurs : David Marsais, Grégoire Ludig, Julien Pestel,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h42min.
Synopsis :
Daniel, un chanteur raté, travaille dans un magasin d’électroménager. Prêt à tout pour rembourser ses dettes et se retrouver sous le feu des projecteurs, il décide d’utiliser Stéphane, un collègue naïf et prétentieux, pour participer à des jeux télévisés. Alors oui tout les oppose, non ça ne sera pas de tout repos, mais Daniel et Stéphane sont plein de ressources...
Critique :
En scrutant les 2 versants d'une même pièce (le mythe de la célébrité, du bonheur fugace qu'il apporte à l'isolement que le tumulte médiatique impose),#LesVedette se fait un feel good movie aussi tendre que gentiment acerbe, pointant avec malice l'absurdité de la société actuelle pic.twitter.com/L7XqHQLnpU
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 6, 2022
Si La Folle Histoire de Max et Léon (écrit par leur soin et mis en boite par leur comparse de toujours, Jonathan Barré), avait réussi la lourde tâche de non seulement retranscrire sur plus d'une heure et demie toute l'essence même de leur humour au format court, mais également d'en garder toute son efficacité là ou les sketchs, bien plus concis, leur permettaient d'être plus percutants; force est d'admettre que le plus gros défi du tandem Grégoire Ludig/David Marsais était cristallisé au coeur du film Les Vedettes, " le long-métrage de la confirmation " comme il est plus commun d'appeler tout second effort sur grand écran.
D'autant qu'ils ne se sont pas forcément faciliter la tâche, en arpentant les terrains sinueux autant de la comédie dramatique que de la satire télévisée qui justement, leur avait permis de rencontrer le succès sur internet, puis sur le petit écran.
Comme une oeuvre somme au fond, un condensé finement pensé de toute une carrière commune, qui regarde le passé avec nostalgie tout autant qu'il critique sans prendre de gants notre pendant contemporain.
Copyright 2022 LÉGENDE FILMS - BLAGBUSTER - GAUMONT - TF1 FILMS PRODUCTION – C2M PRODUCTIONS |
Si Max et Léon présentait la petite histoire de deux amis engoncés dans Seconde Guerre mondiale, Les Vedettes prend gentiment son contre-pied en présentant deux collègues " losers " que tout oppose - un vendeur impopulaire auprès de ses collègues et un chanteur raté - qui vont se construire leur propre histoire commune (er développer une amitié qui leur est propre) pour échapper à des vies mornes.
Deux antagonistes incroyablement naïfs vont se lier dans un but commun : goûter aux joies de la célébrité.
Sauf que l'intrigue, loin d'être aussi binaire, évite de simplement jouer la carte de la caricature d'un univers ou la frontière entre la réalité et la fiction est ténue, ou même celle tout aussi facile que la course à la célébrité facile que ce dit médium attise - à différente échelle - sur toutes les générations de la société contemporaine.
Car ce n'est pas tant dans l'humour - ici affûté - mais bien dans le drame que le duo s'épanouit peut être le plus, rappelant parfois au bon souvenir du premier effort solo des Inconnus, Les Trois Frères, dans sa propension à rendre profondément attachant ses personnages dits ringards ou ratés (ces êtres déconnectés qui ne se conforment pas à l'uniformisation voulue par la société, une force qu'ils conçoivent pourtant comme une faiblesse), qui tentent tant bien que mal de gratter du bout des doigts cette idée de vie qu'il fantasme, cette reconnaissance - à tous les niveaux - dont ils ont désespérément besoin et qui les fuit.
Une intention qui se retrouve même dans sa gestion humoristique, plus funambule que sur leur premier film, où les vannes bien senties épousent un comique de l'absurde qui ne détonne pas avec l'artificialité de son cadre - les coulisses de la télévision.
Copyright 2022 LÉGENDE FILMS - BLAGBUSTER - GAUMONT - TF1 FILMS PRODUCTION – C2M PRODUCTIONS |
En scrutant les deux versants d'une même pièce (le mythe de la célébrité, du bonheur fugace qu'il apporte à la solitude et à l'isolement que le tumulte médiatique impose), pour mieux révéler ce qui essentiel dans toute existence (l'amitié et la famille, mais surtout le fait de ne pas se sentir seul/être rejeté), Les Vedettes, porté par une mise en scène soignée (que vient appuyer des décors savamment colorés et rétro, qui vont de pair autant avec la psychologie des personnages que de la nostalgie d'une certaine époque qu'il convoque), se fait un feel good movie aussi tendre que gentiment acerbe, totalement dans l'air du temps dans sa manière de pointer comment la société et son culte du paraître nous pousse souvent, volontairement ou non, à agir de manière absurde.
Vivement la suite, vraiment.
Jonathan Chevrier