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[FUCKING SERIES] : Cobra Kai saison 4 : The dark side of All Valley


(Critique - avec spoilers - de la saison 4)


Après une troisième saison un brin mitigé, la dernière produite par YouTube Red avant l'arrivée du show sur Netflix, Cobra Kai semblait dégainer le dernier atout de sa manche dès cette quatrième saison, avec le retour attendu de Terry Silver (Thomas Ian Griffith, le seul qui manquait à l'appel tant il est impossible qu'Hilary Swank ne débarque dans la saison 5... quoique) dans le camp de Cobra Kai/John Kreese, appelant une union sacrée entre Johnny et Daniel mais surtout un affrontement final dantesque au sempiternelle tournoi annuel, pour savoir qui dominerait définitivement (enfin, jusqu'à la saison suivante), l'apprentissage du karaté dans La Vallée.
Si l'issue, ou tout dû moins une partie de celle-ci, était courue d'avance, l'important restait de voir comment la narration de cette saison nous y mènerait et force est d'admettre qu'elle n'a jamais autant suivi les préceptes de feu Mr Miyagi : l'équilibre et les mouvements circulaires.

Copyright Curtis Bonds Baker/Netflix

Si toutes les saisons ont suivi un schéma scénaristique sensiblement similaire, répétant pour la plupart les mêmes rythmes tout en offrant juste assez de rebondissements/retours nostalgiques pour rebattre un poil les cartes et conserver l'intérêt, cette saison 4 pointe subtilement cette mécanique de répétition pour mieux montrer que si l'histoire ne cesse de se répéter, c'est tout simplement pour que les personnages - volontairement imparfaits - luttent enfin contre leur passé, pour mieux s'en détacher pour de bon.
Un aspect furieusement méta quand on sait que la série elle-même, se débat avec sa nostalgie et celles de son auditoire, tout en cherchant dans le même temps à laisser place à la nouvelle génération.
Si la troisième salve d'épisodes avaient sensiblement laissés de côtés ses jeunes héros, cette quatrième monture corrige le tir en démontrant une fois de plus que la nouvelle génération se doit de trouver un équilibre que leurs aînés n'ont jamais su trouver.
Même si le degré de fan service est encore important, c'est dans sa mise en images de ses jeunes héros - surtout Samantha, Miguel, Robby et le fraîchement arrivé Kenny - que Cobra Kai est la plus pertinente, scrutant des ados tentant - maladroitement, comme peuvent l'être les adultes qui leur servent d'exemples - de se libérer du cycle interminable de haine et de violence, pas vraiment aidés par les efforts contradictoires de leurs aînés.

Copyright Netflix

Pourtant, rien n'est plus jouissif au coeur de ses nouveaux épisodes, que ce qui a toujours fait le sel régressif de la série : la dynamique entre Daniel LaRusso et Johnny Lawrence, sorte de bromance entre deux vieux briscards têtus qui ne peuvent pas se supporter, tout autant qu'ils sont incapables de séparer.
L'autre vraie satisfaction nostalgique de la saison est le retour de Silver, dont l'aspect gentiment psychopathe n'a rien perdu de sa superbe (Griffith retrouve son rôle à la perfection, comme si 1989 était hier), un monstre charismatique capable de terrifier autant que de charmer, et qui apporte une vraie prestance auprès d'un Martin Kove toujours aussi rugueux et pragmatique.
Mieux, plus encore que Kreese, Silver incarne enfin une vraie menace puissante et imprévisible au sein du show, un versant sombre plus important encore que la guerre des gangs de la saison précédente, tant ici le danger est aussi intime que personnel.
D'autant que si les saisons précédentes avaient tendance à creuser l'histoire de Johnny, celle-ci - et la présence de Silver en est la clé - se concentre beaucoup plus sur la lutte intérieure de Daniel avec son côté obscur, retrouvant son côté adolescent en colère - et passablement irritant avec Miyagi - du troisième film (permettant à Macchio de briller comme rarement auparavant).

Copyright Netflix

Comme un temps présagé, le final de cette saison - un ultime épisode entièrement consacré à la spectaculaire nouvelle édition du tournoi -, clôt avec intensité plusieurs arcs d'une intrigue démarré en 1984 avec le premier opus de John G. Avildsen, tout en plantant les graines de ce qui pourrait être un nouveau départ grisant, pas totalement détaché de ce terrain si familier que l'on affectionne tant, mais suffisamment frais pour que la série ne s'étiole pas sous le poids de la redite (le tandem Johnny/Miguel au Mexique, rappelant le voyage à Okinawa de Daniel et Miyagi dans Karaté Kid II, le retour de Chozen aux côtés de Daniel, pour faire tomber pour de bon Terry Silver,...).
De loin la saison la plus équilibré du show jusqu'à présent, dévoilant sans filtres l'imperfection et l'humanité de ses personnages (même les plus détestables), tout en offrant à certains une complexité bienvenue, Cobra Kai IV, qui se paye également des séquences d'arts martiaux solidement chorégraphiées (plus encore que par le passé), se dévore frénétiquement et laisse une fois encore, son auditoire face à la cruelle attente de voir ce que donnera une saison 5 déjà très prometteuse.
C'est long, un an...


Jonathan Chevrier



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