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[CRITIQUE] : Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City

Réalisateur : Johannes Roberts
Acteur : Kaya Scodelario, Hannah John-Kamen, Robbie Amell, Tom Hopper,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Action, Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h47min

Synopsis :
Autrefois le siège en plein essor du géant pharmaceutique Umbrella Corporation, Raccoon City est aujourd'hui une ville à l'agonie. L'exode de la société a laissé la ville en friche... et un grand mal se prépare sous la surface. Lorsque celui-ci se déchaîne, les habitants de la ville sont à jamais... changés... et un petit groupe de survivants doit travailler ensemble pour découvrir la vérité sur Umbrella et survivre à la nuit.



Critique :


Quoiqu'on en dise, aussi jouissives que pouvaient être les dérives comico-burlesques façon " I think i really love my wife ", dans lesquelles s'était enfermé Paul WS Anderson au travers de sa saga (carrière ?) Resident Evil, il était temps que le massacre s'arrête et que la raison revienne un brin du côté de chez Capcom et Constantin Film.
Histoire de se réconcilier un brin avec les fans du jeu video toujours aussi populaire même avec deux décennies au compteur, le tandem a donc concocté un reboot en bon et dû forme, dont la sortie colle volontairement avec le 25ème anniversaire du premier opus vidéoludique - ah les coïncidences.
Échoué à un cinéaste qui a gentiment su prouver son incompétence jusqu'ici - Johannes Roberts, également seule plume crédité au scénario -, et un casting de talent hétéroclite (dont on retient surtout Kaya Scodelario, Robbie Amell et Hannah John-Kamen), Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City n'avait donc strictement rien de rassurant, d'autant que sa campagne promotionnelle tardive laissait à penser que l'on cachait le naufrage jusqu'à la dernière minute.
Bonne pioche, car à défaut de corriger pleinement le tir de deux décennies de saccage savamment organisé, ce reboot se perd sensiblement dans les mêmes travers que ses illustres aînés, même s'il peut se targuer lui au moins, d'épouser un tant soit peu l'histoire du jeu vidéo.

Copyright Metropolitan FilmExport

Sorte de melting pot fusionnant avec plus ou moins d'adresse les intrigues des premiers opus vidéoludique (on est donc catapulté au coeur de la nuit du 30 septembre 1998, avec un groupe explorant le manoir Spencer et l'autre se retrouvant au commissariat de Raccoon City), le film de Roberts se veut résolument plus fidèle, que ce soit dans sa narration, son esthétique - avec des décors plutôt réussis -, mais surtout dans la présence plus ou moins bien orchestrée, des personnages pivots de la franchise (Chris et Claire Redfield, Albert Wesker, Leon S. Kennedy, Jill Valentine ou encore William Birkin, un petit détail qui pèse dans la balance).
Mais si le fan service gratuit est totalement défendable sur le papier (après tout, n'est-ce pas ce que nous recherchons un minimum ?), celui-ci se fissure très vite sous la vacuité d'une entreprise furieusement bancale, traînant gentiment en longueur (un comble puisque le dernier tiers est horriblement expéditif) quand certains parti pris du scénariste/réalisateur qu'est Roberts fruste gentiment - pour être poli - (ses nombreuses ficelles pour raccorder toutes les cordes du violon, entre deux, trois clins d'oeil pour faire illusion), voire même agace sincèrement (la profondeur famélique des personnages, dont le traitement est soit furieusement anecdotique, soit complètement à l'opposée de leur double vidéoludique).
Impossible en revanche, d'imputer au bonhomme l'aspect furieusement cheap de son horreur épidémique, pas aidé par un budget riquiqui l'empêchant de dégainer un carnage zombiesque total et viscéral, dans une Raccoon City désertée ou une petite douzaine d'infectées se battent en duel (une menace de masse que les six films de la saga originale arrivait, même dans les aventures WTF-esque d'Alice, à retranscrire).

Copyright Metropolitan FilmExport

Reste qu'il est pourtant difficile de totalement taper sur cet honnête (oui) reboot sans admettre ses qualités évidentes, que ce soit ses oripeaux d'actionner horrifique turbo-simpliste so 90s - B.O. d'époque inclus -, sa générosité dans le gore (tout du moins juste ce qu'il faut) et une volonté évidente de bien faire, même lorsqu'il survole la quasi-totalité de tous ses enjeux (les ambitions d'Umbrella, la création du virus G,...).
Remise à zéro bricolée bourrée jusqu'à la gueule d'easter eggs, Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City divertit à défaut de totalement convaincre, en espérant que si suite il y a, elle ne sera pas produite pour trois bouts de ficelles mais surtout déléguée à un cinéaste si ce n'est plus talentueux, au moins un poil plus conscient de ce qu'il adapte.


Jonathan Chevrier



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