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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #150. Semaine du 21 au 27 novembre


Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.

Semaine du 21 Novembre au 27 Novembre.



Lundi 22 Novembre. Gosford Park de Robert Altman sur Arte.

Au début des années trente, dans une Angleterre fortement marquée par les inégalités de classe, une famille d’aristocrates avec à sa tête la maitresse de maison, Lady Sylvia McCordle, organise une partie de chasse au cours de laquelle son mari Sir William McCordle est retrouvé poignardé. Cet assassinat va bouleverser l’ordre établi et révéler la complexité des liens entre les maitres et leurs serviteurs. L’inspecteur Thompson mène l’enquête.

Si Gosford Park a comme point de départ un meurtre nous faisant penser plonger dans un véritable Agatha Christie, le film prend une toute autre direction. En effet, Robert Altman se sert de cela comme un prétexte pour venir étudier un microcosme : la bourgeoisie anglaise. La plume de Julian Fellowes esquisse ici toutes les thématiques que le scénariste déploiera plus tard dans Downton Abbey, le rapport de classes, le déclin de la classe dominante et l’envie toujours plus grande d’autre chose pour les domestiques. Tout cela créer un film purement british où la rage est enrobé dans des dialogues piquants délicieusement mis dans la bouche d’une distribution au diapason dont une certaine Maggie Smith qui retrouvera Julian Fellowes quelques années plus tard.



Mercredi 24 Novembre. À Most Violent Year de J.C. Chandor sur Cstar.

New York. 1981. L’année la plus violente qu’ait connue la ville. Le destin d’un immigré qui tente de se faire une place dans le business du pétrole. Son ambition se heurte à la corruption, la violence galopante et à la dépravation de l’époque qui menacent de détruire tout ce que lui et sa famille ont construit.

Au travers de A Most Violent Year, J.C. Chandor vient s’emparer du récit de mafieux en embrassant quelques-unes de ses plus vieux motifs. Entre les docks new-yorkais, les belles maisons et les manteaux en fourrure, on navigue ici en pleine ambiance Scorsesienne, sauf qu’ici l’intrigue met en avant un homme honnête. En effet, le cinéaste va, au travers de cette figure singulière, ne cesser de jouer avec le genre. Car il y a dans cette œuvre une sorte d’utopie, celle d’Abel croyant au rêve américain dans ce qu’il a de plus pur, qui vient s’éclater contre la réalité d’un libéralisme américain dont les différents visages sont tous aussi hideux les uns que les autres. Cette ambivalence, entre le classicisme des images et le scénario affuté, qui fait de A Most Violent Year un grand film.



Jeudi 25 Novembre. Ocean’s Twelve de Steven Soderberg sur TFX.

Cela fait trois ans que Danny Ocean et ses compliques ont effectué le braquage historique de Las Vegas. Depuis, ils se sont dispersés dans la nature avec l’intention de mener une existence honnête. Malheureusement, un voleur français du nom de François Toulour, alias « Le Renard de la Nuit », désireux de montrer qu’il est plus doué qu’eux, donne leurs noms à Terry Benedict. Celui-ci leur laisse deux semaines afin de rembourser l’argent qu’ils lui ont volé plus les intérêts. L’équipe n’a d’autres choix que d’accepter le défi de Toulour…

Voici donc le malaimé de cette trilogie Ocean’s, un volet qui n’a pas su provoquer l’enthousiasme qu’avait suscité le premier. Il faut dire que Soderbergh s’est employé à proposer l’exact inverse du Ocean’s Eleven, accouchant ainsi d’une œuvre délurée, aussi flamboyante que méta. C’est bien simple, Ocean’s Twelve embrasse sans retenue une audace de tous les instants, comme lorsque Julia Roberts se retrouve à jouer Julia Roberts. Un pur régal, qui résume parfaitement l’esprit de cet opus qui profite avec encore plus de pertinence et de réjouissance de son casting, point en or de cette saga. Oui, Ocean’s Twelve est certainement moins affuté que son prédécesseur, mais ce qu’il perd au niveau de son scénario il le gagne dans cet aspect de bordel désopilant.


Thibaut Ciavarella 

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