[CRITIQUE] : Haute Couture
Réalisatrice : Sylvie Ohayon
Avec : Nathalie Baye, Lyna Khoudri, Pascale Arbillot, Sylvie Testud, Claude Perron, Soumaye Bocoum, Clothilde Courau,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Comédie dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h41min
Synopsis :
Première d’atelier au sein de la Maison Dior, Esther participe à sa dernière collection de Haute Couture avant de prendre sa retraite. Un jour, elle se fait voler son sac dans le métro par Jade, 20 ans. Mais celle-ci, prise de remords, décide de lui restituer son bien. Séduite malgré elle par l’audace de la jeune fille et convaincue qu’elle a un don, Esther lui offre la chance d’intégrer les ateliers de la Maison Dior comme apprentie. L’occasion de transmettre à Jade un métier exercé depuis toujours pour la beauté du geste...
Critique :
Il y a des ascensions qui force le respect au sein du septième art hexagonal, et force est d'admettre que celle de la jeune et talentueuse Lyna Khoudri en fait décemment parti.
Dans le paysage cinématographique depuis à peine quatre ans maintenant, elle peut déjà se targuer d'avoir récolter un Prix Orizzonti de la meilleure actrice (pour Les Bienheureux de Sofia Djama) mais aussi un César du meilleur espoir féminin (pour Papicha de Mounia Meddour), tout en ayant figuré au casting de quelques-uns des meilleurs films français de récente mémoire (La Fête est finie, Les Bienheureux, Papicha, Hors Normes, Gagarine,...), mais pas que - coucou The French Dispatch de Wes Anderson.
De retour dans les salles obscures hexagonales en cette fin d'année, elle donne la réplique à la merveilleuse Nathalie Baye au casting du film Haute Couture de Sylvie Ohayon, où la seconde incarnera une première d'atelier au sein de la maison Dior (Esther) qui, à l'approche de la retraite, va prendre sous son aile la première un peu perdue (Jade... vous nous suivez toujours ?), et lui transmettre l'amour de son métier.
Deux femmes à la croisée des chemins, l'une en passe de commencer pleinement sa vie d'adulte, et l'autre en passe d'aborder son dernier virage, qui vont se rencontrer de manière abrupte (Jade va voler le sac d'Esther dans le métro), avant de tisser des liens indéfectibles...
Force est d'admettre que si la formule en son coeur est férocement commune, tant elle semble déclinable à foison au sein d'une production française qui ne change que trop rarement une recette qui gagne (la confrontation d'une jeunesse dite indisciplinée, avec le monde de la haute société dont elle est scrupuleusement exclue), le cadre qui habite le second long-métrage de la cinéaste lui, le monde de la haute couture, l'est nettement moins, sensiblement réservé au biopic.
C'est cette gymnastique d'opposition, que ce soit entre le familier de sa narration et l'inaccoutumé de sa toile de fond (magnifiquement représentée), un milieu très privilégié et celui de la banlieue (une confrontation des classes sociales pas aussi artificielle que cela en a l'air), la jeunesse face à la " vieillesse " où même celle plus simple deux femmes diamétralement opposées (la difficulté de trouver sa voie malgré la détermination de s'en sortir, en opposition à la difficulté d'accepter l'inéluctable) mais unies dans leur combativité et leur solitude, fait le sel du film; une plongée minutieuse et didactique dans le milieu de la haute couture (ou la magie et la beauté du geste sont reines), qui prend le pli d'un feel good movie enthousiasmant prônant la bienveillance, l'apprentissage (ici d'un vrai métier passionné et passionnant, à une heure ou travailler quand on est jeune - ou moins jeune - est plus alimentaire qu'autre chose) et le pluriculturalisme.
Loin de tisser dans la soie de l'originalité tout en étant solide - et jamais manichéen - dans sa narration et ses émotions, l'écriture, plus complexe qu'elle n'en a l'air toute fois, a le bon goût de soigner son canevas de personnages (tous suffisamment approfondis) autant que son humour - aussi léger que les gestes de ses couturières -, bien aidé par l'alchimie sincère unissant le tandem Baye/Khoudri, et une belle galerie de seconds couteaux totalement vouée à sa cause.
Une sympathique petite surprise, assurément.
Jonathan Chevrier
Avec : Nathalie Baye, Lyna Khoudri, Pascale Arbillot, Sylvie Testud, Claude Perron, Soumaye Bocoum, Clothilde Courau,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Comédie dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h41min
Synopsis :
Première d’atelier au sein de la Maison Dior, Esther participe à sa dernière collection de Haute Couture avant de prendre sa retraite. Un jour, elle se fait voler son sac dans le métro par Jade, 20 ans. Mais celle-ci, prise de remords, décide de lui restituer son bien. Séduite malgré elle par l’audace de la jeune fille et convaincue qu’elle a un don, Esther lui offre la chance d’intégrer les ateliers de la Maison Dior comme apprentie. L’occasion de transmettre à Jade un métier exercé depuis toujours pour la beauté du geste...
Critique :
Loin de tisser dans la soie de l'originalité tout en étant solide - et jamais manichéen - dans sa narration et ses émotions, #HauteVouture est un sympathique et sincère feel good movie à l'humour aussi léger que les gestes de ses couturières, et porté par un beau duo Baye/Khoudri pic.twitter.com/PJLLjTIeyw
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 9, 2021
Il y a des ascensions qui force le respect au sein du septième art hexagonal, et force est d'admettre que celle de la jeune et talentueuse Lyna Khoudri en fait décemment parti.
Dans le paysage cinématographique depuis à peine quatre ans maintenant, elle peut déjà se targuer d'avoir récolter un Prix Orizzonti de la meilleure actrice (pour Les Bienheureux de Sofia Djama) mais aussi un César du meilleur espoir féminin (pour Papicha de Mounia Meddour), tout en ayant figuré au casting de quelques-uns des meilleurs films français de récente mémoire (La Fête est finie, Les Bienheureux, Papicha, Hors Normes, Gagarine,...), mais pas que - coucou The French Dispatch de Wes Anderson.
De retour dans les salles obscures hexagonales en cette fin d'année, elle donne la réplique à la merveilleuse Nathalie Baye au casting du film Haute Couture de Sylvie Ohayon, où la seconde incarnera une première d'atelier au sein de la maison Dior (Esther) qui, à l'approche de la retraite, va prendre sous son aile la première un peu perdue (Jade... vous nous suivez toujours ?), et lui transmettre l'amour de son métier.
Copyright Roger DO MINH - LES FILMS DU 24. |
Deux femmes à la croisée des chemins, l'une en passe de commencer pleinement sa vie d'adulte, et l'autre en passe d'aborder son dernier virage, qui vont se rencontrer de manière abrupte (Jade va voler le sac d'Esther dans le métro), avant de tisser des liens indéfectibles...
Force est d'admettre que si la formule en son coeur est férocement commune, tant elle semble déclinable à foison au sein d'une production française qui ne change que trop rarement une recette qui gagne (la confrontation d'une jeunesse dite indisciplinée, avec le monde de la haute société dont elle est scrupuleusement exclue), le cadre qui habite le second long-métrage de la cinéaste lui, le monde de la haute couture, l'est nettement moins, sensiblement réservé au biopic.
C'est cette gymnastique d'opposition, que ce soit entre le familier de sa narration et l'inaccoutumé de sa toile de fond (magnifiquement représentée), un milieu très privilégié et celui de la banlieue (une confrontation des classes sociales pas aussi artificielle que cela en a l'air), la jeunesse face à la " vieillesse " où même celle plus simple deux femmes diamétralement opposées (la difficulté de trouver sa voie malgré la détermination de s'en sortir, en opposition à la difficulté d'accepter l'inéluctable) mais unies dans leur combativité et leur solitude, fait le sel du film; une plongée minutieuse et didactique dans le milieu de la haute couture (ou la magie et la beauté du geste sont reines), qui prend le pli d'un feel good movie enthousiasmant prônant la bienveillance, l'apprentissage (ici d'un vrai métier passionné et passionnant, à une heure ou travailler quand on est jeune - ou moins jeune - est plus alimentaire qu'autre chose) et le pluriculturalisme.
Copyright Roger DO MINH - LES FILMS DU 24. |
Loin de tisser dans la soie de l'originalité tout en étant solide - et jamais manichéen - dans sa narration et ses émotions, l'écriture, plus complexe qu'elle n'en a l'air toute fois, a le bon goût de soigner son canevas de personnages (tous suffisamment approfondis) autant que son humour - aussi léger que les gestes de ses couturières -, bien aidé par l'alchimie sincère unissant le tandem Baye/Khoudri, et une belle galerie de seconds couteaux totalement vouée à sa cause.
Une sympathique petite surprise, assurément.
Jonathan Chevrier