[CRITIQUE] : Aline
Réalisatrice : Valérie Lemercier
Avec : Valérie Lemercier, Sylvain Marcel, Danielle Fichaud, Roc LaFortune,...
Distributeur : Gaumont
Budget : -
Genre : Drame, Biopic.
Nationalité : Français.
Durée : 2h06min
Synopsis :
Québec, fin des années 60, Sylvette et Anglomard accueillent leur 14ème enfant : Aline. Dans la famille Dieu, la musique est reine et quand Aline grandit on lui découvre un don, elle a une voix en or. Lorsqu’il entend cette voix, le producteur de musique Guy-Claude n’a plus qu’une idée en tête… faire d’Aline la plus grande chanteuse au monde. Epaulée par sa famille et guidée par l’expérience puis l’amour naissant de Guy-Claude, ils vont ensemble écrire les pages d’un destin hors du commun.
Critique :
Avec : Valérie Lemercier, Sylvain Marcel, Danielle Fichaud, Roc LaFortune,...
Distributeur : Gaumont
Budget : -
Genre : Drame, Biopic.
Nationalité : Français.
Durée : 2h06min
Synopsis :
Québec, fin des années 60, Sylvette et Anglomard accueillent leur 14ème enfant : Aline. Dans la famille Dieu, la musique est reine et quand Aline grandit on lui découvre un don, elle a une voix en or. Lorsqu’il entend cette voix, le producteur de musique Guy-Claude n’a plus qu’une idée en tête… faire d’Aline la plus grande chanteuse au monde. Epaulée par sa famille et guidée par l’expérience puis l’amour naissant de Guy-Claude, ils vont ensemble écrire les pages d’un destin hors du commun.
Critique :
Loin du trip idolâtre ou du biopic convenu et auto-centré, #Aline incarne une excentrique et fétichiste - mais jamais moqueuse - odyssée intérieure dans la psychologie complexe d'une diva drôle et décontractée, un hommage vibrant et sincère d'une femme talentueuse à une autre. pic.twitter.com/e5x6vsG10T
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 9, 2021
De loin l'une des actrices les plus drôles de ses trente dernières années, aussi talentueuse qu'elle est judicieusement insaisissable, la grande Valérie Lemercier ne squatte que par intermittence nos salles obscures, raison de plus pour rendre chacun de ses retours hautement immanquables.
Passé son pétillant Marie-Francine, tendre romance aussi gentiment barré et cynique que profondément touchante (qui rattrapait sa grosse sortie de route 100% Cachemire), on la retrouve enfin, report du à la pandémie de Covid-19 oblige, avec son nouveau bébé, Aline, sorte de rencontre improbable entre le quasi-biopic hagiographique et la fan fiction savoureusement singulière et à forte tendance pastiche, totalement conçu à la gloire de Céline Dion.
Entre un regard minutieux de la vie de son sujet, et une propension généreuse à épouser une fantaisie constante face à un parcours/destin populaire dont on connaît tous plus ou moins les grandes lignes, Lemercier semble suivre le même chemin pavé d'or de Todd Haynes pour sa lettre d'amour à Bob Dylan - I'm not There -, tout en alourdissant sa besace d'un défi profondément casse-gueule : incarner la star à tous ses âges, de ses cinq ans à aujourd'hui.
Un choix un temps étrange mais essentiel tant il est le pivot d'Aline, qui déjoue les codes programmatiques et laborieux du biopic musical pour voguer vers quelque chose de certes chronologiquement attendu, mais qui souligne avec une énergie et un dynamisme entraînant (sauf peut-être dans des séquences musicales qui manquent de panache, là où Lemercier aurait justement du laisser éclater toute sa folie), l'humour et la bizarrerie de l'éducation ainsi que du début de carrière, de Dion - enfin Aline Dieu.
En ce sens, la performance totale de la comédienne est un atout particulier, puisqu'elle contribue à matérialiser et à approfondir le portrait d'une enfant précoce incroyablement désireuse de devenir une star a l'âge adulte, et dont le talent en ferait presque une OVNI même au sein de sa propre famille.
Une auscultation des rouages de la figure " Dion ", de sa vie de famille et à sa longue romance avec son fameux René (une relation traitée avec une affection prudente, la présence de Lemercier actrice pouvant incarner un surprenant échappatoire pour la Lemercier réalisatrice, puisque la disparité entre une adolescente et son manager deux fois plus âgé est ici plus imagée que réelle - et donc moins gênant), une étude de personnage captivante qui illustre de manière frappante autant la dévotion intense de la chanteuse envers les siens, que la dichotomie d'une personnalité dont la sphère privée est inversement proportionnelle à son immense célébrité.
Dommage alors que son final, un brin précipité (comme le traitement de la mort de René/Guy-Claude, presque superficiel) vienne un poil tronqué ce qui est une excentrique et fétichiste - mais jamais moqueuse - odyssée intérieure dans la psychologie complexe d'une diva décontractée et prompte à l'auto-dérision.
Loin du trip idolâtre ou de l'hommage stérile et auto-centré, Aline incarne un effort à part, amusant et soigné, sincère et touchant, un hommage vibrant d'une femme talentueuse (qui s'éclate comme jamais) à une autre, rien de moins.
Jonathan Chevrier
Passé son pétillant Marie-Francine, tendre romance aussi gentiment barré et cynique que profondément touchante (qui rattrapait sa grosse sortie de route 100% Cachemire), on la retrouve enfin, report du à la pandémie de Covid-19 oblige, avec son nouveau bébé, Aline, sorte de rencontre improbable entre le quasi-biopic hagiographique et la fan fiction savoureusement singulière et à forte tendance pastiche, totalement conçu à la gloire de Céline Dion.
Copyright RECTANGLE PRODUCTIONS/GAUMONT/TF1 FILMS PRODUCTION, DE L'HUILE/ PRODUCTIONS CARAMEL FILM INC./PCF ALINE LE FILM INC./BELGA PRODUCTIONS |
Entre un regard minutieux de la vie de son sujet, et une propension généreuse à épouser une fantaisie constante face à un parcours/destin populaire dont on connaît tous plus ou moins les grandes lignes, Lemercier semble suivre le même chemin pavé d'or de Todd Haynes pour sa lettre d'amour à Bob Dylan - I'm not There -, tout en alourdissant sa besace d'un défi profondément casse-gueule : incarner la star à tous ses âges, de ses cinq ans à aujourd'hui.
Un choix un temps étrange mais essentiel tant il est le pivot d'Aline, qui déjoue les codes programmatiques et laborieux du biopic musical pour voguer vers quelque chose de certes chronologiquement attendu, mais qui souligne avec une énergie et un dynamisme entraînant (sauf peut-être dans des séquences musicales qui manquent de panache, là où Lemercier aurait justement du laisser éclater toute sa folie), l'humour et la bizarrerie de l'éducation ainsi que du début de carrière, de Dion - enfin Aline Dieu.
En ce sens, la performance totale de la comédienne est un atout particulier, puisqu'elle contribue à matérialiser et à approfondir le portrait d'une enfant précoce incroyablement désireuse de devenir une star a l'âge adulte, et dont le talent en ferait presque une OVNI même au sein de sa propre famille.
Une auscultation des rouages de la figure " Dion ", de sa vie de famille et à sa longue romance avec son fameux René (une relation traitée avec une affection prudente, la présence de Lemercier actrice pouvant incarner un surprenant échappatoire pour la Lemercier réalisatrice, puisque la disparité entre une adolescente et son manager deux fois plus âgé est ici plus imagée que réelle - et donc moins gênant), une étude de personnage captivante qui illustre de manière frappante autant la dévotion intense de la chanteuse envers les siens, que la dichotomie d'une personnalité dont la sphère privée est inversement proportionnelle à son immense célébrité.
Copyright RECTANGLE PRODUCTIONS/GAUMONT/TF1 FILMS PRODUCTION, DE L'HUILE/ PRODUCTIONS CARAMEL FILM INC./PCF ALINE LE FILM INC./BELGA PRODUCTIONS |
Dommage alors que son final, un brin précipité (comme le traitement de la mort de René/Guy-Claude, presque superficiel) vienne un poil tronqué ce qui est une excentrique et fétichiste - mais jamais moqueuse - odyssée intérieure dans la psychologie complexe d'une diva décontractée et prompte à l'auto-dérision.
Loin du trip idolâtre ou de l'hommage stérile et auto-centré, Aline incarne un effort à part, amusant et soigné, sincère et touchant, un hommage vibrant d'une femme talentueuse (qui s'éclate comme jamais) à une autre, rien de moins.
Jonathan Chevrier