[CRITIQUE] : Cette musique ne joue pour personne
Réalisateur : Samuel Benchetrit
Acteur : François Damiens, Ramzy Bedia, Vanessa Paradis, Gustave Kervern, Joey Starr, Bouli Lanners, Vincent Macaigne, Valeria Bruni Tedeschi, Constance Rousseau,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h47min
Synopsis :
Le film est présenté en séance spéciale sous le label Cannes Première au Festival de Cannes 2021 et au Festival d’Angoulême 2021
Dans une ville portuaire, des êtres isolés, habitués à la violence, vont soudain voir leurs vies bouleversées par le théâtre, la poésie et l'art. Et leurs quotidiens, transformés par l'amour...
Critique :
On avait laissé avec un enthousiasme féroce le talentueux Samuel Benchétrit en 2018, avec le splendide Chien, petit OFNI au moins autant barré et cynique qu'il est subtilement engagé, pour lequel il offre au merveilleux Vincent Macaigne, véritable Droopy à la fragilité assumée et attendrissante, rien de moins que l'un de ses plus beaux rôles à ce jour.
Trois ans plus tard, le fantasque cinéaste belge nous revient avec une comédie tout aussi barrée mais résolument plus foutraque : Cette musique ne joue pour personne, une séance qui se rêve - peut-être - bien plus poétique qu'elle ne l'est, dont l'absurdité excessive désarçonne autant quelle séduit, le tout avec un véritable coeur tendre à l'intérieur.
Plus ou moins dans la même lignée distante d'un Bruno Dumont sauce P'tit Quinquin, le Benchétrit tente l'alliance ambitieuse d'une émotion/tendresse sincère à un humour pince-sans-rire faisant (souvent) mouche, dans un enchaînement de scénettes/pastilles farfelues et excentriques brouillant la clarté d'une narration manquant de cohérence et qui semble se chercher autant que ses protagonistes.
Articulé sur les vicissitudes d'une poignée de gansgters cinquantenaires ou presque, aussi fatigués et désocialisés qu'à la gestion de la colère plutôt difficiles (le - seul - moyen d'expression qu'il use est une violence féroce), mais frappés par une quête commune naïve de l'amour au travers de nouvelles passions inattendues (le théâtre, la poésie,...); le film, au ressort comique éprouvé - puisque mainte fois répétée -, divertit autant qu'il peine à donner du corps à son récit initiatique/d'apprentissage choral, embaumé par l'aura du couple Simone de Beauvoir/Jean-Paul Sartre.
Une mosaïque de portraits oscillant entre méchanceté et bienveillance, aux personnages plaisant à suivre mais dont la caractérisation sociologique est de manière totalement incompréhensible (Benchétrit partage à nouveau sa plume avec son fidèle acolyte Gabor Rassov), réduite à peau de chagrin.
Version plus optimiste de son déjà mitigé Asphalte, film choral lunaire qui traitait avec une poésie assez crue de la déliquescence des douloureux rapports humains, Cette musique ne joue pour personne joue la carte de la satire cabossée qui sait se payer quelques séquences mémorables, mais ne parvient jamais vraiment à se donner les moyens de ses ambitions, malgré un casting vedette imposant (François Damiens, Gustave Kervern et Vanessa Paradis en tête), totalement voué à sa cause.
Jonathan Chevrier
Acteur : François Damiens, Ramzy Bedia, Vanessa Paradis, Gustave Kervern, Joey Starr, Bouli Lanners, Vincent Macaigne, Valeria Bruni Tedeschi, Constance Rousseau,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h47min
Synopsis :
Le film est présenté en séance spéciale sous le label Cannes Première au Festival de Cannes 2021 et au Festival d’Angoulême 2021
Dans une ville portuaire, des êtres isolés, habitués à la violence, vont soudain voir leurs vies bouleversées par le théâtre, la poésie et l'art. Et leurs quotidiens, transformés par l'amour...
Critique :
#CetteMusiqueNeJouePourPersonne use la carte de la satire cabossée, une alliance entre émotion sincère et humour pince-sans-rire qui sait se payer quelques scènes mémorables, mais ne parvient jamais vraiment à se donner les moyens de ses ambitions, malgré un cast vedette imposant pic.twitter.com/mzAwGi6L1o
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 28, 2021
On avait laissé avec un enthousiasme féroce le talentueux Samuel Benchétrit en 2018, avec le splendide Chien, petit OFNI au moins autant barré et cynique qu'il est subtilement engagé, pour lequel il offre au merveilleux Vincent Macaigne, véritable Droopy à la fragilité assumée et attendrissante, rien de moins que l'un de ses plus beaux rôles à ce jour.
Trois ans plus tard, le fantasque cinéaste belge nous revient avec une comédie tout aussi barrée mais résolument plus foutraque : Cette musique ne joue pour personne, une séance qui se rêve - peut-être - bien plus poétique qu'elle ne l'est, dont l'absurdité excessive désarçonne autant quelle séduit, le tout avec un véritable coeur tendre à l'intérieur.
Plus ou moins dans la même lignée distante d'un Bruno Dumont sauce P'tit Quinquin, le Benchétrit tente l'alliance ambitieuse d'une émotion/tendresse sincère à un humour pince-sans-rire faisant (souvent) mouche, dans un enchaînement de scénettes/pastilles farfelues et excentriques brouillant la clarté d'une narration manquant de cohérence et qui semble se chercher autant que ses protagonistes.
Copyright David Koskas_Single Man Productions |
Articulé sur les vicissitudes d'une poignée de gansgters cinquantenaires ou presque, aussi fatigués et désocialisés qu'à la gestion de la colère plutôt difficiles (le - seul - moyen d'expression qu'il use est une violence féroce), mais frappés par une quête commune naïve de l'amour au travers de nouvelles passions inattendues (le théâtre, la poésie,...); le film, au ressort comique éprouvé - puisque mainte fois répétée -, divertit autant qu'il peine à donner du corps à son récit initiatique/d'apprentissage choral, embaumé par l'aura du couple Simone de Beauvoir/Jean-Paul Sartre.
Une mosaïque de portraits oscillant entre méchanceté et bienveillance, aux personnages plaisant à suivre mais dont la caractérisation sociologique est de manière totalement incompréhensible (Benchétrit partage à nouveau sa plume avec son fidèle acolyte Gabor Rassov), réduite à peau de chagrin.
Version plus optimiste de son déjà mitigé Asphalte, film choral lunaire qui traitait avec une poésie assez crue de la déliquescence des douloureux rapports humains, Cette musique ne joue pour personne joue la carte de la satire cabossée qui sait se payer quelques séquences mémorables, mais ne parvient jamais vraiment à se donner les moyens de ses ambitions, malgré un casting vedette imposant (François Damiens, Gustave Kervern et Vanessa Paradis en tête), totalement voué à sa cause.
Jonathan Chevrier