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[CRITIQUE] : Archenemy


Réalisateur : Adam Egypt Mortimer
Acteurs : Joe Manganiello, Skylan Brooks, Zolee Griggs, Glenn Howerton, Amy Seimet,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Action, Fantastique, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h30min.

Synopsis :
Max Fist prétend être un super-héros d'une autre dimension qui est tombé sur la Terre, où il se retrouve à présent sans aucun super-pouvoir. Personne ne le croit excepté un adolescent nommé Hamster. Ensemble, ils décident de mettre fin à un cartel de la drogue dirigé par patron du crime connu sous le nom de " The Manager ".



Critique :


Le grand boom du genre super-héroïque à beau avoir plus de trois décennies maintenant, force est d'admettre qu'il est bien difficile de dire quand le filon s'usera définitivement, et que le public s'ennuiera réellement des super-héros - la réponse est probablement jamais.
Il est donc de bon ton de soutenir un brin, quand des âmes courageuses décident de briser le moule du MCU pour voguer dans une direction un minimum opposée, et offrir quelques bouffées d'air frais à un genre férocement balisé.
Résolument plus proche d'Hancock que d'Iron Man, Archenemy d'Adam Egypt Mortimer suit l'histoire de Max Fist, un sans-abri alcoolo et toxico qui prétend être un super-héros d'une autre dimension catapulté par mégarde sur la Terre, où il se retrouve à présent sans aucun super-pouvoir.

Crédit : Legion M / Spectrevision

Personne ne le croit excepté un adolescent/journaliste en herbe nommé Hamster, dont la soeur Indigo, travaille avec un pilier du crime local pour lui assurer un avenir universitaire.
Ensemble, ils décident de mettre fin à un cartel de la drogue dirigé par ce dit patron du crime, connu sous le nom de "The Manager"...
Inversion violente et baignée de néons de l'ossature classique du film super- héroïque, totalement conscient de ne pas forcément péter dans la soie de l'originalité, le nouveau long-métrage de Mortimer, qui a fait ses dents dans le giron horrifique (et qui prouve ici qu'il peut très bien abordé d'autres genres avec le même enthousiasme), peut tout simplement se voir pour ce qu'il est - modestement - : une réponse un brin punk et granuleuse à un sous-genre ouvertement formalisé et homogénéisé, qui a autant de style que d'ambitions dans ses tripes.
Avec sa narration Gatsby-esque (le héros n'est pas Max mais bien Hamster), et ses élans animés masquant admirablement bien son manque de moyen, la péloche laisse sagement son auditoire deviner (jusqu'à un dernier acte un poil pataud faisant tout s'écraser comme un château de cartes) si son histoire s'inscrit dans la réalité ou sur un fantasme lié aux délires schizophrènes/drogués d'un homme brisé, essayant de trouver sa place dans une société qui ne veut pas de lui; plaçant dès lors la quête existentielle aussi bien de Max que d'Hamster, au même degré d'importance que ses empoignades brutales et musclées.

Crédit : Legion M / Spectrevision

Un choix annihilant ses promesses jouissives mais finalement pertinent, puisque jouant sur une remise en question anxieuse et tendue de la réalité (d'autant plus qu'à travers des discours ivres et des monologues alimentés par la méthamphétamine, Max détaille une réalité miroir de la nôtre, juste un poil plus futuriste), un surréalisme psychologique certes fragile mais qui, tartiné par une bonne tranche de bastons à la Kirby et une boulimie enthousiaste dans son mélange des genres (le film de super-héros, le film de gangsters, l'actionner fantastico-burné,...), en ferait presque un divertissement nostalgique tout droit sorti des glorieuses 80s/90s.
Et si en plus Joe Manganiello est plus habité que jamais en super-héros mystérieux et que l'atmosphère du film est embaumée dans une superbe photographie rétro (signée Halyna Hutchins), difficile de ne pas tomber un minimum sous le charme d'Archenemy, aussi perfectible soit-il.


Jonathan Chevrier