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[CRITIQUE] : Crock of Gold


Réalisateur : Julien Temple
Acteurs :  Shane MacGowan, Johnny Depp,...
Distributeur : Dean Medias
Budget : -
Genre : Documentaire, Musical.
Nationalité : Britannique.
Durée : 2h04min

Synopsis :
Périple cinématographique dans la vie de Shane MacGowan, le film de Julien Temple Crock of Gold détaille l’existence explosive de Shane, de sa jeunesse en Irlande, aux rues mal famées de Londres jusqu’à la scène punk. Nous découvrons les passions de MacGowan, son humour et sa profonde connaissance de la musique, de l’histoire, de la spiritualité et de la culture populaire. Car c’est l’histoire de Shane. Une vision du monde à travers les yeux du grand poète punk lui-même et du cercle intime d'amis proches et de membres de la famille.



Critique :


Shane MacGowan rocker punk, poète/mystico-ivre, sauveur/vulgarisateur de la musique traditionnelle irlandaise mais surtout leader du groupe The Pogues, est de loin l'une des figures les plus iconiques du rock britannique de ses quarante dernières années, qui méritait bien à lui seul un documentaire totalement voué à sa cause.
Passé de fan absolu des Sex Pistols et du mouvement punk à tête pensante d'un des groupes majeurs de la scène rock européenne des 80s, le bonhomme est un lascar à part, stéréotype même du voyou badass irlandais à une époque ou l'Angleterre traitait tout étranger - et encore plus ceux de son propre royaume - comme des moins que rien; une véritable anomalie, férocement lié à ses origines celtiques qu'à son penchant dangereux pour les substances illicites et l'alcool.
Bourré quasiment nuit et jour, pur personnage de cartoon humain, il était le terreau parfait pour que le tout aussi provocateur Julien Temple, quasi-sommité du Britpunk et de son héritage post-punk avec ses nombreux documentaires, concocte une ode pelliculé à sa gloire; pas une mince affaire pour un sujet insaisissable et refusant toute interview traditionnelle.

Copyright Andrew Caitlin

Malin, il va le coincer dans un pub autour de quelques guests de luxe (Johnny Depp, le politicard Gerry Adams,...) mais surtout d'une bonne pelleté de verre - les sous-titres n'auront jamais autant servie qu'ici -, pour mieux lui délier la langue avant de nourir le montage d'un collage d'interviews et d'archives d'époque, mais aussi d'une restitution par l'animation de ses souvenirs.
Portrait si purement irlandais jusqu'au bout de la pellicule qu'on sent l'houblon même à travers l'écran, aussi punk qu'il est génialement onirique et sans concessions (de son enfance à son adolescence imbibée de rock, de reggae et d'hallucinogènes au point de finir dans un hôpital psychiatrique, en passant par son éviction de son propre groupe à cause de son quotidien dissolu), Crock of Gold dépeint MacGowan tel qu'il était et est : un artiste chaleureux, pleine d'esprit et intelligeante, mais qui peut s'avérer autant intransigeante à l'extrême que profondément possédée par ses penchants pour l'autodestruction lente et une sensibilité plus profonde que la moyenne (comment ne pas écrire des merveilles comme " Summer in Siam " sans l'être ?).
Une oeuvre essentielle donc, aussi indiscipliné et dérangeante que chaleureuse et pleine de coeur, comme son incroyable et touchant sujet.


Jonathan Chevrier



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