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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #126. Death Warrant

© Metro-Goldwyn-Mayer - All Rights Reserved.

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !



#125. Coups pour Coups de Deren Sarafian (1991)

Si aujourd'hui, la bienpensante culture populaire francophone s'amuse injustement - et le mot est faible -, à faire du karateka belge un bouffon usant avec justesse aussi bien d'un franglais férocement approximatif, que d'une philosophie de contoir empoudré à la péruvienne (même s'il n'y touche plus vraiment depuis des années), gageons qu'au tout début des 90's, JCVD était un héros du cinéma d'action, un vrai, un grand bonhomme dont on fumait les VHS avec un enthousiasme et une passion jamais feinte.
Un ami de la famille, que l'on admirait sans réserve et que l'on défendait coûte que coûte, même dans des péloches qui ne méritait justement pas, une quelconque défense de la part de cinéphiles en herbes.

© Metro-Goldwyn-Mayer - All Rights Reserved.


Si c'est sensiblement à l'aube de la seconde moitié de la décennie que les choses ont commencés à se gâter - aussi bien sur qu'en dehors des plateaux -, toutes ses péloches post-Bloodsport/Kickboxer, ont une saveur toute particulière, de celles d'un acteur totalement conscient qu'il devrait enchaîner les coups de tatanes, pour marquer les esprits et perdurer dans un business qui a bouffé plus talentueux que lui sans le moindre remords.
Premier script vendu par un certain David S. Goyer (à la plume encore tendre, soyons honnêtes), et mis en boîte par un Deren Sarafian dont ce sera le plus haut fait de guerre - avec le jouissif Gunmen/Deux Doigts sur la Gachette -, Coups pour Coups a le popotin amoureusement coincé entre le polar violent et le film carcéral burné, sans jamais vraiment savoir quel côté il préfère.
Pas dénué de générosité pour autant, et articulé autour de l'enquête/inflitration assez légère d'un flic - Louis Burke - et d'une jeune avocate (Cynthia Gibb, le crush de tous les ados des 80's, avec Winona Ryder), sur une série de meurtres de détenus au sein du brutal pénitencier de Harisson; la péloche déroule son rythme un peu mou du genou entre deux, trois castagnes bien orchestrées, ou la vie à l'intérieur de la prison - prenante - se voit trop souvent court-circuité par des allers-retours vers l'extérieur qui, fort heureusement, cesse dans un dernier tiers aussi foutraque que jouissif.

© Metro-Goldwyn-Mayer - All Rights Reserved.

Un climax over-the-top ou JCVD fait face à l'une de ses plus belles némésis, le serial killer increvable Le Démon (la géniale crevure de la série B US qu'est Patrick Kilpatrick, ici tout jeunot mais déjà terrifiant et charismatique), un affrontement aussi musclé que cartoonesque, comme on en voit plus aujourd'hui.
Mise en bouche avant l'autre film carcéral du comédien (l'immense In Hell de Ringo Lam, chez qui le karatéka belge fait des merveilles), Coups pour Coups n'a pas le poids des années pour lui, B movie mineur aussi prévisible qu'il est régressif, uniquement façonné pour la gloire de Van Damme.
L'amour a ses raisons que la raison elle-même ignore, la nostalgie aussi...


Jonathan Chevrier


 

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