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[SƎANCES FANTASTIQUES] : #59. Silent Hill

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Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's ; mais surtout montrer un brin la richesse des cinémas fantastique et horrifique aussi abondant qu'ils sont passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !


#59. Silent Hill de Christophe Gans (2006)

Silent Hill sorti en avril 2006, est le troisième long-métrage du réalisateur français Christophe Gans et qui fut co-écrit, entre autres, par Roger Avary (responsable des dialogues sur Reservoir Dogs ou encore Pulp Fiction). Étant un fan du jeu vidéo du éponyme, c’est directement à la boîte de production Konami que Christophe Gans a demandé l’autorisation pour réaliser ce film - la bande son sera d’ailleurs signée Akira Yamaoka, compositeur des musiques de tous les Silent Hill. Dans le jeu, le rôle principal est un homme, Harry Mason qui tente de retrouver Cheryl, sa fille disparue. Le changement de sexe du héros a suscité beaucoup de remarques et de questions mais Gans s’est défendu en justifiant que selon lui, les émotions exprimées par le héros du premier jeu étaient davantage celles d’un personnage féminin, c’est pourquoi le rôle principal est tenu par Radha Mitchell (Man on Fire, Pitch Black). Dans le rôle de Sharon on découvre l’excellente - et très jeune à cette époque - Jodelle Ferland (La cabane dans les bois, Supernatural), qui interprète avec brio un personnage complexe et tourmenté.

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On retrouve également une dose de testostérone avec Sean Bean (Le Seigneur des Anneaux, Game of Thrones), dans le rôle de Christopher, le mari de Rose. Ce choix d’ajouter un personnage masculin était l'idée des producteurs, Gans étant contre et il avait raison : les passages avec Sean Bean viennent casser le rythme et la tension du film, on ressort tout le temps de Silent Hill pour aller prendre des nouvelles du papa et de ses recherches et honnêtement, c’est désagréable. Bien que la scène ou Christopher et sa femme se retrouvent au même endroit de Silent Hill mais ne peuvent pas se voir, soit un element interessant dans la compréhension de cet univers étrange, ces incessantes coupures de rythme sont un des problèmes du film. Le reste de l'œuvre conserve un rythme assez particulier car il suit celui d’un jeu vidéo (première mission puis créature, mémorisation d’une map, descente en sous-sol pour les prochains niveaux, récupération d’indices..) le rythme général est, à l'image de la ville, déroutant et perturbant.

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Gans est extrêmement minutieux et propose aux spectateurs de beaux détails : à son arrivée à Silent Hill, Rose porte une tenue claire qui se colore au fil des scènes. Le spectateur ne se rend pas vraiment compte du changement de couleur, tant celui-ci est subtil. À la fin du film, la tenue est devenue rouge sang sans que l’on ne s’en soit aperçu. Radha Mitchell porte en effet une centaine de gilets différents tout au long du film (un élément explicité dans les bonus du film). Cette minutie apparaît également dans les décors, l’univers que crée Gans est extrêmement fidèle à celui du jeu. En voyant le film, vous trouverez les boutiques à la même place que dans l’œuvre de Konami. La ville apparaît sous plusieurs formes, construite par Carol Spier (Pacific Rim, La ligue des gentlemen extraordinaires) et sublimée par des effets numériques qui vieillissent très bien. Cette attention aux détails et à l'ambiance est essentielle car c’est la ville de Silent Hill qui est le véritable personnage principal du film. Les créatures, si importantes, prennent toutes vie grâce au travail de Patrick Tatopoulos (Je suis une légende, Independence day, La belle et la bête de Gans), elles sont violentes, imposantes et charismatiques.
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Chistophe Gans nous offre avec Silent Hill l’une des meilleures adaptations de jeux vidéo sur grand écran. Sa réalisation est propre, claire et audacieuse.  On ressent en visionnant ce film qu’il a été fait par un fan qui respecte l’œuvre d’origine. L’esthétique visuelle de Christophe Gans rend peut-être les créatures plus fascinantes qu’effrayantes. Il est difficile de mettre le film dans une case bien précise du cinéma. Aujourd’hui, 15 ans après sa sortie, il demeure toujours un objet cinématographique perfectible mais unique. 


Laure


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