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[CRITIQUE] : Résistance


Réalisateur : Jonathan Jakubowicz
Avec : Jesse Eisenberg, Ed Harris, Clémence Poésy, Edgar Ramírez,...
Distributeur : MyCanal
Budget : -
Genre : Drame, Biopic, Historique.
Nationalité : Français, Allemand, Américain, Britannique.
Durée : 2h02min.

Synopsis :
Durant la Seconde Guerre mondiale, en 1942, Marcel Mangel s'engage, sous le nom de Marcel Marceau, dans la Résistance française, sous l'influence de son frère Simon et de son cousin, Georges Loinger. En partie par le mime, il aidera de nombreux enfants orphelins, dont les parents ont été tués par les nazis.



Critique :


Passé faire un petit coucou au dernier Festival de Deauville en septembre, Résistance de Jonathan Jakubowicz ne pourra pas défendre sa peau dans les salles obscures, et demandera aux spectateurs et cinephiles un minimum d'attention pour que son biopic ciblé du Mime Marceau, trouve justement son public... et la chose ne sera vraiment pas aisé.
N'ajoutant pas autant qu'il le pourrait au sous-genre surchargé du film sur la Seconde Guerre mondiale, la péloche incarne le parfait exemple d'une oeuvre dont l’exécution n’est jamais à la hauteur de son sujet : dévoiler tout un pan totalement méconnu de la riche existence Marcel Mangel, montrant comment il a intégré la Résistance française en 1942 à l'âge de 19 ans, et aurait contribué à sauver la vie de centaines d’enfants orphelins juifs.

Copyright Warner Bros. Entertainment Inc. Alle Rechte vorbehalten.

Le hic, c'est que le film ne montre justement jamais totalement l’implication de Marcel Marceau dans la Résistance, ni même ses actions concrètes pour préserver les orphelins loin de l'ennemi nazis - personnifié par le monstre Klaus Barbie.
Pire, l'art même développé par le mime, dont le talent s’exerce avant tout de manière Chaplin-esque pour être le baume réjouissant mais passagé d'orphelins juifs déprimés (rapprochant dès lors ses séquences, comme un miroir tendre de l'abattage merveilleux de Roberto Begnini dans La Vie est Belle), ne se verra pas plus que cela exposé à l'écran.
Alors que reste t-il, au fond, à ce devoir de mémoire on ne peut plus louable sur le papier, mais dont il est si difficile de passer outre les carences du scénario (entre une caractérisation à la truelle des personnages, une américanisation dans la langue de tous les personnages français - pour ne pas brusquer le public US - et un manque de profondeur souvent frustrant) ?
Sans doute la prestation juste de Jesse Eisenberg, qui outre un accent français foireux, se fond
 admirablement bien dans la peau du personnage, notamment dans un premier acte rafraîchissant et rythmé (avant que l'Allemagne n'envahisse la Pologne et que l'orphelinat de Strasbourg ne soit obligé d’évacuer vers le sud de la France), qui se perd très vite par la suite dans un jeu du chat et de la souris qui n'arrive pas à être aussi exaltant qu'il ne le devrait.

Copyright Warner Bros. Entertainment Inc. Alle Rechte vorbehalten.

Dramatiquement aussi fin qu'une feuille de papier cul Lotus et n'usant pas avec justesse des talents impliqués (Ed Harris et Edgar Ramírez n'ont même pas cinq minutes de présence à l'écran, Bella Ramsey offre cependant une jolie performance expressive et mélancolique), Résistance laisse pourtant transparaître parfois, le grand film qu'il aurait pu être; notamment lors de la performance publique de Marceau, où il revêt son maquillage blanc traditionnel et mime silencieusement son chemin à travers la guerre, d'une façon plus émouvante et évocatrice que n'importe quel monologue.
Le métrage tutoie dès lors, totalement par inadvertance, une vérité essentielle : l'importance, hier comme aujourd'hui, de se divertir dans les moments les plus difficiles de nos vies, voire même les plus difficiles de l'humanité.
Pas suffisant pour convaincre cependant, ni pour pleinement divertir sur la durée.


Jonathan Chevrier



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