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[CRITIQUE] : Mon Grand-Père et Moi

Réalisateur : Tim Hill
Acteurs : Robert De Niro, Oaks Fegley, Christopher Walken, Uma Thurman, Cheech Marin, Rob Riggle, Jane Seymour,...
Distributeur : Alba Films
Budget : -
Genre : Comédie, Famille, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h38min

Synopsis :
Peter, 10 ans, doit, à la demande de ses parents, libérer sa chambre pour son grand-père et s'installer, à contrecœur, au grenier. Avec l'aide de ses amis, il va tout faire pour récupérer sa chambre et n'hésitera pas à employer les grands moyens. Mais son grand-père est loin de se laisser faire et contre-attaque… Tous les coups sont permis !



Critique :



Sur le papier, il y avait déjà quelque chose de profondément abject dans le concept d'une comédie populaire ou un élève de sixième se lance dans un jeu de sabotage extrême avec son propre grand-père, pour la raison la plus absurde et égoïste qui soit : récupérer une chambre.
Passons le penchant totalement révoltant de Tim Hill (plus à l'aise avec les bulles animées et irrévérencieuses de Bob l'Éponge) à chier sur le troisième âge, symptomatique il est vrai d'une époque où l'on frappe nos grands-parents avec un manque de considération abominable (et encore plus en ces temps de pandémie, ou la responsabilité collective ne pointe toujours pas le bout de son nez, pour protéger nos aînés), et concentrons-nous alors - si possible - sur le contenu : une comédie jamais drôle et navrante, sorte de Denis la Malice 2.0 totalement désincarné à l'opportunisme total (quel titre VF...), et d'une paresse rarement aussi totale.


Traînant profondément en longueur (un comble puisqu'il ne dépasse même pas les quatre-vingt-dix minutes), castré par des dialogues insipides et même pas en dessous de la ceinture, le film, loin de prétendre à atteindre la magie graveleuse d'un Meet The Parents, ou la aussi, un merveilleux casting de grognards grincheux et chevronnés, se tiraient la bourre, n'est qu'un enchaînement de gags jamais drôle et d'un cachetonnage dingue d'une pluies de comédiens chevronnés (et visiblement embarrassés d'être là, même avec un gros chèque à l'appui), tentant de donner un semblant de vie à un script consternant (et vaguement moraliste), qui s'est suicidé et auto-enfermé dans un cercueil en colza dès l'ultime virage de la première bobine.
Production comico-gériatrique incarnant un véritable calvaire pour ceux ayant encore un peu d'estime pour des légendes tels que Robert De Niro et Christopher Walken (qui n'en ont pour eux-mêmes que sur un projet sur cinq), Mon Grand-Père et Moi, rythmé comme une fracture du bassin et mis en boîte avec la molesse d'un déambulateur usagé, est un ratage amorphe et amer.
Toutes les comédies régressives ne sont pas bonnes à voir, même pour relancer une industrie à l'agonie...


Jonathan Chevrier