[CRITIQUE] : L’Étreinte
Réalisateur : Ludovic Bergery
Acteurs : Emmanuelle Béart, Vincent Dedienne, Eva Ionesco,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Margaux a perdu son mari et commence une nouvelle vie. Elle s’installe chez sa sœur et s’inscrit à l’université pour reprendre des études de littérature. Mais rapidement, elle ressent le besoin d’autres émotions. Elle part en quête d’amour, au risque de s’y perdre...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Margaux a perdu son mari et commence une nouvelle vie. Elle s’installe chez sa sœur et s’inscrit à l’université pour reprendre des études de littérature. Mais rapidement, elle ressent le besoin d’autres émotions. Elle part en quête d’amour, au risque de s’y perdre...
Critique :
Porté par l'interprétation tout en finesse d'une Emmanuelle Béart au mieux de sa forme, #LÉtreinte ne remplit pas toutes ses promesses et nous livre le portrait maladroit d'une femme en deuil. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/H4A9pGngBa— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) September 4, 2020
Emmanuelle Béart se fait plus rare au cinéma, privilégiant le théâtre. Mais elle a fait une exception pour le premier long-métrage de Ludovic Bergery, qui concourt en compétition au Festival du Film Francophone d’Angoulême.
Copyright Moby Dick Films |
Après quelques années en tant qu'acteur, Ludovic Bergery passe à la réalisation avec L'étreinte, où Emmanuelle Béart interprète une veuve en deuil qui reprend ses études. Le film parle de reconstruction, de désirs enfouis d'une femme à la cinquantaine passée, moins désirable, presque périmée si on écoute la société. Un sujet qu'aborde à demi-mot le métrage, porté par son actrice principale qui prouve (mais a-t-on besoin encore de preuve ?) tout son talent, malgré un récit en deçà de son interprétation.
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Margaux revient à Versailles dans la maison de sa demi-sœur après la mort de son mari. Plus âgé qu'elle, ce mari que nous apercevons furtivement en photo ne sera jamais présent physiquement. L'étreinte fait le choix de ne mettre aucun flash-back qui aurait pu nous donner quelques informations sur leur couple et leur relation, pour s’intéresser au présent. Mais ce mari est quand même là, par l'alliance que Margaux se refuse d'enlever, par ses cartons qui encombrent le salon, par son besoin d'intimité avec un homme. Après de longues années passées avec la même personne, comment passe-t-on à autre chose ? Comment reconstruire une vie sexuelle, une intimité, quand l'habitude du couple s'était installée ? Pour se reprendre en main, Margaux commence par continuer ses études de lettres allemande à l'université pour obtenir enfin un diplôme. Elle y rencontre des étudiants qui l'embarquent en soirée, son monde côtoie le leur, plein de projets, d'alcool, de fêtes improvisées dans une piscine municipale, de sexe débridé. Cela lui ouvre les portes du possible. Pourquoi n'y aurait-elle pas droit aussi, à cette innocence ?
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"Les morts, il faudrait qu'il nous lâche un peu" lui dit Vincent Dedienne, un des étudiants avec qui elle se lie d'amitié. Cette phrase résume le film. La caméra se transforme en ombre fantôme, qui suit Margaux a chaque mouvement ou respiration. Une caméra presque omnisciente, qui capte les détails qui lui échappe : les cadres retournés d'un amant marié, des hommes d'affaires russes qui n'ont pas de bonnes intentions, un rendez-vous qui ne fonctionnera pas, elle a toujours un temps de retard par rapport aux spectateurs. Il y a donc une sorte de jugement qui se crée, sans le vouloir, la mise en scène nous y oblige. L'étreinte se transforme en film à charge, alors que ce n'était peut-être pas son intention. Mais le regard posé sur cette femme en attente que la vie reprenne son cours, après un long mariage, une maladie d'un mari maintenant disparu, est maladroit au mieux, problématique au pire. Pourtant, les bonnes idées sont là, entre la dichotomie des générations, les différentes phases du deuil, où Margaux est perdu entre le choc et la tristesse, encore bien loin de l'acceptation. Mais l'ensemble du film pêche à cause d'un écriture bancale, d'une mise en scène qui scrute chaque décision de son héroïne, ne lui laissant que peu de liberté.
Porté par l'interprétation tout en finesse d'une Emmanuelle Béart au mieux de sa forme, L'étreinte ne remplit pas toutes ses promesses et nous livre le portrait maladroit d'une femme en deuil.
Laura Enjolvy
Copyright Moby Dick Films |
Porté par l'interprétation tout en finesse d'une Emmanuelle Béart au mieux de sa forme, L'étreinte ne remplit pas toutes ses promesses et nous livre le portrait maladroit d'une femme en deuil.
Laura Enjolvy