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[CRITIQUE] : The Babysitter : Killer Queen


Réalisateur : McG
Acteurs : Judah Lewis, Emily Alyn Lind, Jenna Ortega, Robbie Amell, Bella Thorne,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h41min

Synopsis :
Deux après avoir vaincu un culte satanique dirigé par sa babysitter, Bee, Cole tente d'oublier son passé et se concentre sur sa vie de lycéen. Bientôt de vieux démons refont surface et Cole devra à nouveau se montrer plus malin que les forces du mal.




Critique :


Après avoir signé un très sympathique premier volet The Babysitter qui avait déjà atterri sur Netflix en 2017, McG revient à la barre de cette suite prometteuse The Babysitter : Killer Queen dans laquelle le petit Cole, désormais au lycée, va de nouveau se retrouver confronté aux membres de la secte satanique qui avait voulu lui mettre les boyaux à l’air quelques années plus tôt. « Comment est-ce possible ? » me demanderez-vous, puisque cette joyeuse petite bande s’est fait sauter la tête au fusil à pompe, s’est dénuqué par pendaison, ou bien s’est pris une Chevrolet sur le coin de la mouille. J’en ai aucune idée. Mais ils sont là. Quant au film, c’est tout ce qu’on peut attendre de son auteur qui est un homme bien brave mais qui a mangé la subtilité il y a fort longtemps : indéniablement stupide, gras ascendant lourdaud, mais un vrai divertissement efficace quand on sait ce qu’on vient chercher.

Copyright Tyler Golden/Netflix

Comme pour son grand frère, le film s’inscrit dans un genre qu’on pourrait presque qualifier de « Reverse-Slasher », c’est-à-dire que plutôt que d’avoir un tueur qui va passer une heure trente à trouver moult façons inventives de trucider de l’adolescent, on a un groupe de tueurs pas dégourdis qui va courir après un adolescent un peu plus dégourdi qu’eux, et c’est ce dernier qui va devoir trouver des façons sympas de les tuer. Et si on supprime l’affluence d’effets de montage et de mise en scène, de blagues et de références aléatoires pour mettre le film en surrégime c’est un peu tout ce qui reste de ce dernier qui souffre d’un aspect programmatique dans l’écriture assez désincarné et qui ne s’accorde jamais avec la subversion dont il voudrait faire preuve. Cette pseudo subversion est sa plus grosse limite… et peut être sa plus grande source de plaisir. C’est un film qui voudrait mettre en scènes des outcast, mais qu’on sent à mille lieues de les comprendre, il me fait personnellement l’effet d’un métrage sur des adolescents en marge qui aurait été écrit par ceux qui les harcelaient au lycée. Mais je vais un peu vite en besogne puisque tous les personnages sont écrits avec le même manque d’intérêt, alors finalement qu’est-ce qu’on en a à faire que deux personnages se reconnaissent comme « différents » parce qu’ils ont vu Terminator 2. En 2020. Tout le monde l’a vu les gars. Pour ce qui est du casting, si dans l’ensemble tout le monde assure très bien en mode cartoon je me permet une petite réserve sur Jenna Ortega qui interprète le lead féminin, et qui est censée incarner une sorte de bad girl asociale mais ça ne fonctionne jamais en raison de la bouille d’ange qu’elle se trimballe. Elle ne joue pas mal, elle est investie, seulement j’y crois pas deux secondes.Quant à Samara Weaving, le gros gage qualité du premier film, elle n'apparait que dans de trop rares scènes.

Copyright Tyler Golden/Netflix

Si McG n’est pas un parangon de la subtilité ou du bon goût, il n’en reste pas moins un réalisateur qui sait se montrer efficace et faire de belles images. Le film est dans l’ensemble visuellement réussi, peut-être est-il même un peu trop réussi. Beaucoup de plans sont bien trop esthétisé sans réelle raison, le cinéaste met superbement en valeur le lac qui sert de décor au film dans une démarche qui apparait souvent un peu poseuse. Dans ses effets gores aussi Killer Queen a quelques fulgurances même si on déplorera un trop grand usage des effets spéciaux numériques, nous qui aimons tant les films qui tendent vers l’organique quand il s’agit de mutiler des corps. Mais dans cet océan de bêtise, de goût douteux et de fausse subversion, McG trouve comme souvent une formule qui marche. Parce qu’il y a au milieu de tout ça une certaine sincérité dans l’artisanat de ces films, une envie de donner vie à une œuvre divertissante avant tout. Il n’hésite pas à illustrer une scène de sexe en plagiant les ZAZ sur The Naked Gun, à incorporer une scène de « jeu de baston » d’une laideur et d’un mauvais goût sans égal (en plus d’être un non-sens, ça a rien à faire là et ça sort de nul part) lors d’un combat entre les protagonistes, à faire tous ces trucs qu’il aurait dû éviter. 

Copyright Tyler Golden/Netflix

Mais il les fait, et à fond, et le film fonctionne c’est un plaisir. 
Et puis surtout, c’est un message d’espoir, d’optimisme fou. Parce que si ce gars a réussi à coucher avec une fille une dizaine de minutes après lui avoir accidentellement uriné au visage, il n’y a rien dans la vie qui ne soit impossible. Rien. 


Kevin