[CRITIQUE] : The Babysitter : Killer Queen
Réalisateur : McG
Acteurs : Judah Lewis, Emily Alyn Lind, Jenna Ortega, Robbie Amell, Bella Thorne,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h41min
Synopsis :
Deux après avoir vaincu un culte satanique dirigé par sa babysitter, Bee, Cole tente d'oublier son passé et se concentre sur sa vie de lycéen. Bientôt de vieux démons refont surface et Cole devra à nouveau se montrer plus malin que les forces du mal.
Critique :
#TheBabysitterKillerQueen est tout ce qu’on peut attendre de son auteur qui est un homme bien brave mais qui a mangé la subtilité il y a fort longtemps : indéniablement stupide, gras et lourdeau, mais un divertissement sympa quand on sait ce qu’on vient chercher. (@GnuGnoum) pic.twitter.com/BRHnqe9Ub2— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) September 11, 2020
Après avoir signé un très sympathique premier volet The Babysitter qui avait déjà atterri sur Netflix en 2017, McG revient à la barre de cette suite prometteuse The Babysitter : Killer Queen dans laquelle le petit Cole, désormais au lycée, va de nouveau se retrouver confronté aux membres de la secte satanique qui avait voulu lui mettre les boyaux à l’air quelques années plus tôt. « Comment est-ce possible ? » me demanderez-vous, puisque cette joyeuse petite bande s’est fait sauter la tête au fusil à pompe, s’est dénuqué par pendaison, ou bien s’est pris une Chevrolet sur le coin de la mouille. J’en ai aucune idée. Mais ils sont là. Quant au film, c’est tout ce qu’on peut attendre de son auteur qui est un homme bien brave mais qui a mangé la subtilité il y a fort longtemps : indéniablement stupide, gras ascendant lourdaud, mais un vrai divertissement efficace quand on sait ce qu’on vient chercher.
Comme pour son grand frère, le film s’inscrit dans un genre
qu’on pourrait presque qualifier de « Reverse-Slasher », c’est-à-dire
que plutôt que d’avoir un tueur qui va passer une heure trente à trouver moult
façons inventives de trucider de l’adolescent, on a un groupe de tueurs pas
dégourdis qui va courir après un adolescent un peu plus dégourdi qu’eux, et
c’est ce dernier qui va devoir trouver des façons sympas de les tuer. Et si on
supprime l’affluence d’effets de montage et de mise en scène, de blagues et de
références aléatoires pour mettre le film en surrégime c’est un peu tout ce qui
reste de ce dernier qui souffre d’un aspect programmatique dans l’écriture
assez désincarné et qui ne s’accorde jamais avec la subversion dont il voudrait
faire preuve. Cette pseudo subversion est sa plus grosse limite… et peut être
sa plus grande source de plaisir. C’est un film qui voudrait mettre en scènes
des outcast, mais qu’on sent à mille lieues de les comprendre, il me fait
personnellement l’effet d’un métrage sur des adolescents en marge qui aurait
été écrit par ceux qui les harcelaient au lycée. Mais je vais un peu vite en
besogne puisque tous les personnages sont écrits avec le même manque d’intérêt,
alors finalement qu’est-ce qu’on en a à faire que deux personnages se
reconnaissent comme « différents » parce qu’ils ont vu Terminator 2. En
2020. Tout le monde l’a vu les gars. Pour ce qui est du casting, si dans
l’ensemble tout le monde assure très bien en mode cartoon je me permet une
petite réserve sur Jenna Ortega qui interprète le lead féminin, et qui est
censée incarner une sorte de bad girl asociale mais ça ne fonctionne jamais en
raison de la bouille d’ange qu’elle se trimballe. Elle ne joue pas mal, elle
est investie, seulement j’y crois pas deux secondes.Quant à Samara Weaving, le gros gage qualité du premier film, elle n'apparait que dans de trop rares scènes.
Si McG n’est pas un parangon de la subtilité ou du bon goût,
il n’en reste pas moins un réalisateur qui sait se montrer efficace et faire de
belles images. Le film est dans l’ensemble visuellement réussi, peut-être
est-il même un peu trop réussi. Beaucoup de plans sont bien trop esthétisé sans
réelle raison, le cinéaste met superbement en valeur le lac qui sert de décor
au film dans une démarche qui apparait souvent un peu poseuse. Dans ses effets
gores aussi Killer Queen a quelques fulgurances même si on déplorera un trop
grand usage des effets spéciaux numériques, nous qui aimons tant les films qui
tendent vers l’organique quand il s’agit de mutiler des corps. Mais dans cet
océan de bêtise, de goût douteux et de fausse subversion, McG trouve comme
souvent une formule qui marche. Parce qu’il y a au milieu de tout ça une
certaine sincérité dans l’artisanat de ces films, une envie de donner vie à une
œuvre divertissante avant tout. Il n’hésite pas à illustrer une scène de sexe
en plagiant les ZAZ sur The Naked Gun, à incorporer une scène de « jeu de
baston » d’une laideur et d’un mauvais goût sans égal (en plus d’être un
non-sens, ça a rien à faire là et ça sort de nul part) lors d’un combat entre
les protagonistes, à faire tous ces trucs qu’il aurait dû éviter.
Mais il les
fait, et à fond, et le film fonctionne c’est un plaisir.
Et puis surtout, c’est
un message d’espoir, d’optimisme fou. Parce que si ce gars a réussi à coucher
avec une fille une dizaine de minutes après lui avoir accidentellement uriné au
visage, il n’y a rien dans la vie qui ne soit impossible. Rien.