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[CRITIQUE] : Drop Game


Réalisateur : Christopher Landon
Acteurs : Meghann FahyBrandon SklenarViolett BeaneReed Diamond,...
Budget : -
Distributeur : Universal Pictures International France
Genre : Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h40min

Synopsis :
Violet, une jeune veuve qui pour son premier rendez-vous depuis des années, se rend dans un restaurant très chic où celui qu’elle doit y retrouver, Henry, est encore plus charmant que séduisant. Mais leur alchimie naissante va vite être gâchée quand Violet se voit harcelée puis terrorisée par une série de messages anonymes sur son téléphone. Contrainte au silence, elle doit suivre les instructions qu’elle reçoit, sous peine que la silhouette encapuchonnée des caméras de sécurité de sa propre maison ne tue son jeune fils gardé par sa tante, la sœur de Violet. Si elle ne fait pas exactement ce qui lui est ordonné, ceux qu'elle aime le plus mourront.




Violet (Meghann Fahy), mère veuve d'un enfant de cinq ans, décide de se secouer les puces et de finalement accepter un premier rendez-vous avec Henry (Brandon Sklenar), photographe qu'elle a rencontré sur une application. D'abord simplement stressée par l'occasion, c'est dans une panique totale qu'elle va finir suite à des drops mystérieux et inquiétants qu'elle reçoit sur son téléphone. Un premier date qui ne sera pas de tout repos.

Huitième long-métrage de Christopher Landon, Drop Game rempli parfaitement le cahier des charges du réalisateur : un concept simple et fun mais une réalisation balourde et un scénario qui flingue son concept et finit par devenir stupide. Lorsqu'il s'attaque à la comédie horrifique (Happy BirthDead, We Have a Ghost) le mal est moindre (quoique...) mais marcher sur les pas d'Hitchcock ou de De Palma sans une maîtrise parfaite du suspense est une autre histoire.

Copyright 2025 Universal Studios. All Rights Reserved

Drop Game est un thriller aussi tiède que les plats servis à notre jeune couple (qui ne prennent pas vraiment le temps de manger et les laissent refroidir). Si Christopher Landon tente vaguement de jouer avec le principe du fusil de Tchekhov un nombre incalculable de fois, il oublie que le sel d'un bon whodunnit vient de l'écriture d'une galerie de personnages haute en couleur et surtout qui restent des coupables potentiels tout le long du film.
Bien plus agaçant encore est la manière dont il instrumentalise les violences conjugales. L'ancien mari de Violet est abusif et Drop Game s'amuse à faire planer une ambiguïté autour de la culpabilité de cette dernière quant à sa mort. Cette manière de représenter la femme victime qui serait également vengeresse par la force des choses est à la fois datée et putassière. Les violences conjugales n'ont pas à être un simple ressort narratif pour scénaristes paresseux.

Le duo d'actrice et acteur se sort relativement bien de cette pataugeoire. Meghann Fahy, passée par la saison 2 de White Lotus et Un couple parfait, insuffle un peu de vie et de sensibilité dans un film qui se repose sur un enchainement d'actions et laisse finalement peu de place au jeu et à l'émotion. Face à elle, Brandon Sklenar découvert très récemment dans le moyen Jamais Plus se débrouille lui aussi pas si mal en n'en faisant pas trop. Étant donné la qualité du duo, il est regrettable que Christopher Landon n'ait pas cédé à la tendance actuelle d'insuffler des éléments de romcom dans un genre diamétralement opposé tant la prémisse du film le permettait. Cela aurait donné plus de temps de jeu véritable aux deux interprètes.

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Drop Game est à l'image des autres films de Christopher Landon : bête avec quelques fulgurances divertissantes. Le film tient principalement grâce à ses interprètes, Meghann Fahy et Brandon Sklenar, qui sauvent un peu ce film qui a tout d'un DTV.


Éléonore Tain


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Pondu un brin à la va-vite par un Christopher Landon trop heureux de se délester de la patate chaude et empoisonnée Scream 7, Drop aka Drop Game est tout autant à l'image même de la filmographie de son auteur, que des deux firmes à sa tête, Platinum Dunes et Blumhouse de, respectivement tonton Michael Bay et Jason Blum : un techno-thriller neuneu qui se rêve débridé mais qui ne va, au fond, jamais réellement plus loin que son concept plus où moins accrocheur, ici un rendez-vous organisé via une application de rencontre, tourne mal avant même le dessert et l'addition.

Le Tinder du mal, six mois après l'IA du mal (littéralement le titre du film de Chris Weitz et James Moran) et quelques jours après le SUV sauce Tesla du pauvre (Piégé de David Yarovesky, toujours en salles pour les plus téméraires), circulez il n'y a aucun frisson à avoir... vraiment.

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Démarrant de la plus engageante des manières - ironie -, avec son héroïne littéralement tabassée par son futur ex bientôt entre quatre planches (un malaise qui servira de sous-intrigue tout aussi ambiguë que moralement dégueulasse par la suite), le film se transforme très (trop) vite en une bande férocement schizophrène qui jongle comme un funambule sans bras entre la romance ampoulée avec un doigt de pathos, la comédie irritante et le whodunit risible aux rebondissements qui le sont tout autant; avec pour cerise sur le gâteau une manière toute aussi maladroite qu'amère, d'aborder le sujet difficile des violences conjugales.

Un joli gloubi-boulga vissé donc sur une mère/thérapeute (mais le scénario s'en balance)/veuve courage et survivante, Violet (une Meghann Fahy qui fait beaucoup avec pas grand chose sous la main), dont la rencontre nerveuse et plus où moins en temps réel avec un futur prétendant/beau gosse photographe, Henry, va se transformer en un cauchemar où elle restera continuellement vissée sur son smartphone non pas par ennui (un point commun avec la quasi-intégralité de son auditoire), mais pour sauver sa peau et celle de son gamin (pris en otage, et dont on se fout pas mal, aussi cruel que cela puisse paraître), la faute à un vilain interlocuteur dont les motivations sont aussi génériques que l'écriture elle-même (qui défie toute notion d'incrédulité avant même le virage de la première demie heure), et qui n'a de cesse de la spammer à coups de SMS sentencieux.

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Vinaigrette Hitchcockienne allégée méchamment risible et écrite sous-ChatGPT, qui se contrefout de ses personnages perdus au cœur d'un cadre - presque - unique et dépourvu de personnalité (un restaurant chic dans une Chicago plus impersonnelle que jamais), Drop Game, dont on sauve à peine quelques idées techniques et une photographie pas trop dégueulasse entre deux textos géants, s'accroche à son postulat limité et absurde encore plus férocement que feu Wes Craven avec son Red Eye (étonnamment plus agréable), et incarne sans forcer un thriller faussement fun et pulpeux mais surtout, ironiquement, totalement conscient de sa vacuité puisqu'il ne la masque jamais.

Le spectateur se retrouve alors, une fois le générique de fin lancé, comme le date un brin teubé de l'héroïne : devant un rendez-vous raté en se demandant s'il n'aurait pas du rester chez lui, devant une énième rediffusion de Cauchemar en cuisine, son smartphone éteint.
Y'a des mauvais choix qu'on n'oublie pas...


Jonathan Chevrier