[CRITIQUE] : Froide Vengeance
Réalisateur : Shawn Ku
Avec : Nicolas Cage, Benjamin Bratt, Noah Le Gros, Karolina Wydra,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Américain, Canadien.
Durée : 1h44min
Synopsis :
Un ancien responsable d'émeutes est libéré après vingt-deux ans de prison pour un crime qu’il n’a pas commis. Assoiffé de vengeance, il se lance dans la recherche de ceux qui lui ont fait du tort.
Critique :
Culotté dans sa manière d'offrir une "torsion" volontaire de la réalité dans son intrigue, sans jamais pleinement la justifier ni même la rendre cohérente, #FroideVengeance, tellement mauvais qu'il en est bon, ne vaut que pour la presta de Nic Cage, pleine d'âme et d'enthousiasme pic.twitter.com/g9kD9ph8vL— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) July 2, 2020
Contrairement à bon nombre d'anciens A-listers d'Hollywood, désormais condamnés à faire de la figuration plus ou moins importantes dans des DTV ou des direct-to-VOD, en ruminant ce que pouvait être leur lustre d'antan (voire Cusack, Willis, Whitaker ou encore Liotta, se perdre dans ses productions, fait un put*** de pincement au coeur), ce bon vieux Nicolas Cage lui, aborde ce pan du marché cinématographique avec une énergie et une détermination funky qui force presque l'admiration, sublimant ce que l'on pourrait prendre comme des rôles routiniers, en cabotinant joyeusement comme un sagouin.
Gageons que même sans lui, la majorité des petits plaisirs coupables qui inondent nos plateformes VOD, auraient decemment moins de saveurs, puisqu'il se fait une mission homérique, à traîner sa caboche et sa chevelure de plus en plus dégarnie, dans un maximum d'entre-eux.
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Sans lui, la vision de A Score to Settle aka Froide Vengeance n'aurait même strictement aucun intérêt, puisqu'il est le seul nom d'envergure à y figurer, avec un Benjamin Bratt que l'on a plus ou moins perdu de vue depuis deux décennies (sad... but true).
Mis en boîte avec plus ou moins d'habileté et de décence par Shawn Ku (c'est pas moins irritant que les autres Cage movies du moment, mais pas meilleur non plus), le film voit Cage camper Frankie Carver, un criminel qui sort d'une jolie peine de prison - 19 piges -, et qui est bien décidé à réparer les erreurs qu'il a commises avec sa famille, mais aussi et surtout à liquider tous ceux qui l'ont mis derrière les barreaux.
Petite bande inoffensive sur la vengeance, la rédemption et surtout la réhabilitation d'un homme catapulté de plein fouet dans le nouveau millénaire, mais dont le matelas financier solide qu'il s'est mis à gauche avant d'aller au placard, va lui permettre de faire parler la poudre sans trop se prendre la caboche; la péloche, revenge movie rythmé au déambulateur qui se rêve drame épique - avec une bande originale abominable -, démarre timidement avant de faire gicler la sauce dans une seconde moitié certes prévisible mais plus énergique (ou les scènes d'action sont aussi sous-développés que les personnages), se permettant même quelques rebondissements assez improbables - maladie rare à la clé - et ne fonctionnant pas toujours.
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Culotté dans sa manière de s'inscrire dans une intrigue offrant une " torsion " volontaire de la réalité (coucou Sixième Sens), sans jamais pleinement la justifier ni même la rendre cohérente (les flashbacks n'aidant pas non plus à rendre les choses moins brouillonnes non plus), Froide Vengeance, tellement mauvais qu'il en est bon, vaut alors que pour la seule et unique raison qui nous a justement insufflé l'idée de se l'infliger : Nic Cage, qui transcende la fadeur de son rôle par une prestation pleine d'âme et d'enthousiasme, prenant à bras le corps le projet comme s'il était digne d'une bande propice à faire la tournée des festivals.
Cage n'est jamais le même, même dans le plus mauvais des DTV de luxe, et cette vérité est aussi fascinante que désespérante.
Jonathan Chevrier