[CRITIQUE] : Jeunesse Sauvage
Réalisateur : Frédéric Carpentier
Avec : Pablo Cobo, Darren Muselet, Léone François,...
Distributeur : Fratel Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h20min.
Synopsis :
Raphaël, le chef d’une bande de jeunes voleurs de rues, voit son autorité menacée par Kevin, son fidèle lieutenant. Pour garder le pouvoir, il doit affronter la trahison et un univers de plus en plus violent, où les armes remplacent les poings.
Critique :
Trop éparpillé malgré des intentions louables, prenant dans son regard attentionné d'une jeunesse en pleine quête d'émancipation, #JeunesseSauvage est un étonnant premier film au popotin coincé entre les sièges du polar social simpliste et le docu-vérité solaire et écorché vif... pic.twitter.com/c4bnzN5aDh— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) June 23, 2020
Passé le baptême du feu d'une première séance avec un masque sur le visage et une réticence relative - mais légitime - à l'idée d'apprivoiser à nouveau les salles, force est d'avouer que l'enchaînement frénétique des bandes à dévorer en salles, est un exercice qui redevient facilement une habitude pour le cinéphile habitué, au point même que les petites contraintes de ce retour, deviennent des réflexes quasi-instantanés (on ne le répétera jamais assez mais : veillez aux gestes barrières et réservez à l'avance, vos places).
Moins difficile donc, de se plonger dans ce que chaque proposition nous propose, aussi perfectible soient-elles.
Premier long-metrage du cinéaste Frédéric Carpentier, Jeunesse Sauvage cite sans forcément le vouloir, tout un pan du septième art hexagonal récent, désireux de capter au plus près - et avec un réalisme plus ou moins probant -, la délinquance juvénile qui gangrène l'hexagone (et plus directement, sans doute une question de cadre cinématographique, venant du sud de la France).
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Le tout avec des comédiens amateurs issus justement, des quartiers dits difficiles.
Car il est impossible de ne pas le comparer à l'Atelier mais surtout le prenant Shéhérazade, avec qui la comparaison le dessert terriblement.
S'attachant à un petit groupe de voleurs à la tire opérant à Sète, le film se veut comme un portrait énergique et brute de jeunes hommes dans la fleur de l'âge, capté au travers d'un leader charismatique, engoncé dans une spirale infernale de violence, entre une lutte de pouvoir avec des mômes plus avides que lui, et une love story impossible avec une fille " bien " (donc non criminelle).
Trop éparpillé malgré des intentions louables, prenant dans son regard attentionné d'une jeunesse en pleine quête d'émancipation (et au jeu logiquement inégal, même si le jeune Pablo Cobo crève l'écran), volontairement frénétique et mené tambour battant; Jeunesse Sauvage, intense dans sa première bobine avant de mettre le pied sur le frein, est un étonnant premier film au popotin coincé entre les sièges du polar social simpliste et le docu-vérité solaire et écorché vif.
De belles intentions malgré une exécution encore fragile, mais ce sont celles-ci qu'il faut avant tout retenir.
Jonathan Chevrier