[CRITIQUE] : Old Man - The Movie
Réalisateurs : Mikk Mägi et Oskar Lehemaa
Avec les voix de : Mikk Mägi, Oskar Lehemaa, Jan Uuspõld, Indrek Ojari, Jaagup Kreem, Kristjan Lüüs,...
Distributeur : Estonian Theatrical Distribution OÜ
Budget : -
Genre : Animation.
Nationalité : Estonien.
Durée : 1h27min.
Synopsis :
Notre protagoniste, le Vieil Homme, reçoit la visite de ses petits-enfants, qui vont passer l'été dans sa ferme. Sans le faire exprès, les petits crétins laissent s'échapper sa vache, aussi précieuse que maltraitée. Maintenant, le Vieil Homme et sa descendance ont très exactement 24 heures pour retrouver cette satanée femelle, avant que ses mamelles pleines n'explosent et ne provoquent une apocalypse lactée.
Critique :
Parce qu’il ne se met jamais de barrière, et qu’il nous offre l'une des scènes les + barrées d'Annecy 2020, #OldManTheMovie se mue en une véritable expérience, une attraction foraine délirante. C’est à vous de choisir de monter dedans ou de rester sur le bas-côté (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/VK3cKGMYsz— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) June 23, 2020
Mikk Mägi et Oskar Lehemaa signent le film le plus bizarre et étonnant de cette édition du festival d’Annecy en ligne. On regrette presque de ne pas le voir à Bonlieu, dans une salle pleine à craquer et une atmosphère électrique.
Présenté dans la compétition Contrechamp, Old Man - The Movie posait déjà le ton avec son synopsis qui laisse voir une histoire à dormir debout. La bande annonce avait de quoi allécher le plus sceptique d’entre nous, avec son rythme fou sous fond de vache et de lait. Ayant chacun réalisé des courts métrages de leur côté, les deux cinéastes estoniens se sont trouvés pour faire un film détonnant. Peut-être que ce résultat vient du mélange de leurs deux univers. Quoi qu’il en soit, les spectateurs n’en sortent pas indemne. La proposition est si directe, qu’il n’y a pas de nuance possible dans son appréciation : soit on aime, soit on déteste.
Façonné avec de la pâte à modeler et du stop-motion, comme les célèbres Shaun le mouton et Wallace et Gromit, le film estonien commence comme une banale comédie. Une fratrie va devoir passer les vacances d’été chez leur grand-père, dans une ferme. Les deux aînés sont des ados hyperconnectés, qui ne sont pas très contents de se retrouver sans réseaux pendant deux mois. Surtout que la ferme en question n’a rien de pittoresque. La grange est sale, jonchée de boue et d’excrément de cochon. Le grand-père est obnubilé par sa vache. Il la trait toute la journée pour donner du lait aux habitants du village, qui en demandent comme si cette boisson était addictive. En une journée, les jeunes gens en ont déjà marre : le boulot est harassant et ils n’aiment pas comment le vieux monsieur se comporte avec la vache. Il l’exploite sans sommation et ne lui laisse aucun repos. Un d’entre eux la détache pour qu’elle puisse être plus à l’aise et ils laissent la porte de la grange ouverte en partant. Évidemment, la vache s’enfuit.
©BOP Animation |
Façonné avec de la pâte à modeler et du stop-motion, comme les célèbres Shaun le mouton et Wallace et Gromit, le film estonien commence comme une banale comédie. Une fratrie va devoir passer les vacances d’été chez leur grand-père, dans une ferme. Les deux aînés sont des ados hyperconnectés, qui ne sont pas très contents de se retrouver sans réseaux pendant deux mois. Surtout que la ferme en question n’a rien de pittoresque. La grange est sale, jonchée de boue et d’excrément de cochon. Le grand-père est obnubilé par sa vache. Il la trait toute la journée pour donner du lait aux habitants du village, qui en demandent comme si cette boisson était addictive. En une journée, les jeunes gens en ont déjà marre : le boulot est harassant et ils n’aiment pas comment le vieux monsieur se comporte avec la vache. Il l’exploite sans sommation et ne lui laisse aucun repos. Un d’entre eux la détache pour qu’elle puisse être plus à l’aise et ils laissent la porte de la grange ouverte en partant. Évidemment, la vache s’enfuit.
Le début du film nous offre une information importante : si une vache n’est pas traite pendant vingt-quatre heures, elle explose. Le voisin est là pour en témoigner, victime d’un malheureux accident de pis explosif. Son corps est maintenant fait de lait et il transpire de la crème. Le récit se met alors en place. Ils partent à la recherche de la vache avant la catastrophe, et de son côté le voisin décide de partir la tuer, car elle est devenue dangereuse. C’est à partir de ce moment là que Old Man - The Movie prend de l’ampleur, tant dans son récit que dans ses gags visuels, de plus en plus farfelus à mesure que le film avance. Il faut aimer l’humour décalé, celui qui n’a pas peur des blagues “pipi-caca”, celui qui s’enfonce dans la boue (et autres choses) avec délectation et sans aucune logique. Le film n’est ni subtil, ni aussi subversif qu’il le voudrait, mais il se dégage une folle énergie, avec un style visuel marqué, fluide qui nous emporte dans une histoire d'apocalypse lactée. Si notre esprit se force à être aussi pragmatique que possible pendant les dix premières minutes, il finit par capituler. C’est le moment clef où nous allons décider si nous plongeons carrément dans l’univers ou si nous le rejetons avec force.
©BOP Animation |
Parce qu’il ne se met jamais de barrière, parce qu’il nous offre peut-être une des scènes les plus barrées de Annecy 2020 (le festival des hippies qui se finit en apothéose), Old Man - The Movie se mue en une véritable expérience, une attraction foraine délirante. C’est à vous de choisir de monter sur le manège ou de rester sur le bas-côté.
Laura Enjolvy
Laura Enjolvy