[CRITIQUE] : Gloria Mundi
Réalisateur : Robert Guédiguian
Acteurs : Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Anaïs Demoustier,...
Distributeur : Diaphana Distribution
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Français
Durée : 1h47min
Synopsis :
Daniel sort de prison où il était incarcéré depuis de longues années et retourne à Marseille. Sylvie, son ex-femme, l’a prévenu qu’il était grand-père : leur fille Mathilda vient de donner naissance à une petite Gloria.
Le temps a passé, chacun a fait ou refait sa vie.
En venant à la rencontre du bébé, Daniel découvre une famille recomposée qui lutte par tous les moyens pour rester debout. Quand un coup du sort fait voler en éclat ce fragile équilibre, Daniel, qui n’a plus rien à perdre, va tout tenter pour les aider.
Critique :
Critique :
Si le cinéma de Guédiguian peut être parfois tendre et poétique, la chronique sociale qu'il nous propose avec #GloriaMundi, parasité par un aspect outrancier et un récit fort d'actualité mais mal maîtrisé, est loin de la finesse et de la puissance d’un Ken Loach. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/LDvmc1oJlm— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) November 16, 2019
Au fil des années, Robert Guédiguian s’est entouré d’une vraie famille de cinéma. Deux ans après La Villa, il nous revient avec Gloria Mundi, qui a permis à sa femme dans la vie, Ariane Ascaride de repartir avec un prix d’interprétation au dernier Festival de Venise. La famille est justement au cœur de son nouveau film, se passant encore une fois à Marseille. En plus de Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan et Robinson Stévenin, Anaïs Demoustier revient de nouveau dans cette famille de cinéma. Si nous n’étions pas encore alarmés à cause de Ken Loach et son excellent Sorry we missed you, Gloria Mundi va encore plus enfoncer le clou. La précarité, l’ubérisation, notre situation économique, le cinéaste brosse un portrait d’une vie où il est difficile de vivre au jour le jour, de profiter des petits instants, des moments poétiques de la vie. Pourtant, il le faudrait. Pour nos enfants.
En parlant d’enfant, le film s’ouvre sur une naissance. Moment triomphal, où la petite Gloria fait son entrée dans la vie, sous fond d’opéra. Ce petit être innocent rassemble toute la famille, dans un moment de joie et d'allégresse, qui ne dure malheureusement pas. Bruno (Grégoire Leprince-Ringuet), le beau-frère de Nicolas (Robinson Stévenin), le père, lui propose de la drogue. Première fausse note. Une ellipse nous embarque dans cette même famille, quelques mois plus tard. Sylvie (Ariane Ascaride), la grand-mère, femme de ménage, doit travailler de nuit, pour gagner le plus possible avant la grève que prévoit ses collègues, alors que son mari Richard (Jean-Pierre Darroussin) est mise à pied. Les parents de Gloria, Nicolas et Mathilda (Anais Demoustier) sont en manque d’argent. Lui est maintenant chauffeur pour Uber, pour gagner le plus d’argent possible, elle travaille dans un magasin de vêtement, et s’attend à se faire virer à la fin de sa période d’essai, comme beaucoup trop d’entreprise le fond. Sa soeur, Aurore (Lola Naymark) et son copain Bruno s’en sortent beaucoup mieux avec leur magasin de vente cash, mais nous nous apercevons vite qu’ils arnaquent les gens les plus précaires, comme la société finalement. On se rend vite compte que l’argent est au centre de tout. Les personnages en parlent, en manquent, en ont mais ne veulent pas partager. Nous sommes loin du moment de grâce de la naissance.
Puis, soudain, arrive un personnage pour qui tout cela est futile. C’est le père biologique de Mathilda, qui a purgé une peine de prison pour meurtre. Il revient à Marseille pour rencontrer sa petit-fille et retrouver un sens à sa vie, après avoir été enfermé pendant si longtemps. Quand lui découvre une certaine liberté, il découvre que sa famille vit dans une prison : la précarité.
En parlant d’enfant, le film s’ouvre sur une naissance. Moment triomphal, où la petite Gloria fait son entrée dans la vie, sous fond d’opéra. Ce petit être innocent rassemble toute la famille, dans un moment de joie et d'allégresse, qui ne dure malheureusement pas. Bruno (Grégoire Leprince-Ringuet), le beau-frère de Nicolas (Robinson Stévenin), le père, lui propose de la drogue. Première fausse note. Une ellipse nous embarque dans cette même famille, quelques mois plus tard. Sylvie (Ariane Ascaride), la grand-mère, femme de ménage, doit travailler de nuit, pour gagner le plus possible avant la grève que prévoit ses collègues, alors que son mari Richard (Jean-Pierre Darroussin) est mise à pied. Les parents de Gloria, Nicolas et Mathilda (Anais Demoustier) sont en manque d’argent. Lui est maintenant chauffeur pour Uber, pour gagner le plus d’argent possible, elle travaille dans un magasin de vêtement, et s’attend à se faire virer à la fin de sa période d’essai, comme beaucoup trop d’entreprise le fond. Sa soeur, Aurore (Lola Naymark) et son copain Bruno s’en sortent beaucoup mieux avec leur magasin de vente cash, mais nous nous apercevons vite qu’ils arnaquent les gens les plus précaires, comme la société finalement. On se rend vite compte que l’argent est au centre de tout. Les personnages en parlent, en manquent, en ont mais ne veulent pas partager. Nous sommes loin du moment de grâce de la naissance.
Puis, soudain, arrive un personnage pour qui tout cela est futile. C’est le père biologique de Mathilda, qui a purgé une peine de prison pour meurtre. Il revient à Marseille pour rencontrer sa petit-fille et retrouver un sens à sa vie, après avoir été enfermé pendant si longtemps. Quand lui découvre une certaine liberté, il découvre que sa famille vit dans une prison : la précarité.
Le personnage de Daniel est vu comme une bouffée d’air frais. Il devient vite indispensable à cette famille qui coule. Il se contente de rien, profite des petits moments de la vie en les consignant dans son carnet de haïkus. Ce qui, en soit, le démarque de tous les autres. L’argent ne l’intéresse pas, seul la petite Gloria, se rapprocher de sa fille et vivre une vie dignement. Car l’argent corrompt tout, même une famille, surtout quand on en manque. On comprend l’intention de Guédiguian, par contre on peut se poser sur la forme de Gloria Mundi. Si parfois les échanges peuvent être touchant, notamment entre Daniel et Sylvie, le film est engoncé dans un sentimentalisme exacerbé. Certaine scène s’engouffre dans des dialogues désolants. Le problème vient sûrement que le récit est parasité par les coucheries des personnages à droite à gauche, ce qui nous semble futile par rapport au constat social voulu par le film.
Le côté outrancier du film désert son propos. Les personnages “méchants” sont sans nuances et détiennent tous les vices, tandis que les autres sont presque inattaquables. Il est aussi dommage de parasiter un récit d’actualité fort avec des histoires dignes d’une série télévisée avant le JT. Dommage car le cinéma de Guédiguian peut être parfois tendre et poétique, mais la chronique sociale que nous propose le cinéaste dans Gloria Mundi est loin de la finesse et de la force d’un Ken Loach.
Laura Enjolvy
Laura Enjolvy