[CRITIQUE] : Music of my life
Réalisatrice : Gurinder Chadha
Acteurs : Viveik Kalra, Kulvinder Ghir, Meera Ganatra, Hayley Atwell,…
Distributeur : Orange Studio Cinéma / UGC Distribution
Budget : -
Genre : Biopic, Drame, Comédie
Nationalité : Britannique
Durée : 1h57min
Synopsis :
1987, Angleterre.
Javed, adolescent d’origine pakistanaise, grandit à Luton, une petite ville qui n’échappe pas à un difficile climat social. Il se réfugie dans l’écriture pour échapper au racisme et au destin que son père, très conservateur, imagine pour lui. Mais sa vie va être bouleversée le jour où l’un de ses camarades lui fait découvrir l’univers de Bruce Springsteen. Il est frappé par les paroles des chansons qui décrivent exactement ce qu’il ressent. Javed va alors apprendre à comprendre sa famille et trouver sa propre voie...
Critique :
On s’assoit. On met nos écouteurs. On lance la musique. Et d’un coup, comme par magie, elle nous transporte. Les paroles semblent écrites pour nous, la musique nous soulève le cœur et nous avons le sentiment qu’il y aura un avant/après la fin de la chanson ou du disque. Nous avons tous ressentis cela un jour. Pour un chanteur ou une chanteuse. Un groupe. 2019 marque une année cinéma très musicale. Entre les biopics sur Queen et Elton John, nous avons aussi des fictions qui rendent hommage à la musique : Yesterday pour les Beatles, Wild Rose pour la musique country. Mais quand est-il du “Boss” comme l’appelle ses fans ? Le chanteur de 69 ans a conquis des millions d’oreilles à travers le monde, avec ses albums mythiques tel que Greetings from Ashbury Park, NJ ou Born to run. Surtout un tout jeune anglais, Sarfraz Manzoor, qui dans les années 80 voit en Springsteen une façon d’encaisser le quotidien. Il en écrit une autobiographie, Greetings from Bury Park, qui a attiré l’attention de la réalisatrice Gurinder Chadha (Joue-la comme Beckham, Coup de foudre à Bollywood). Qui d’autre pouvait adapter à l’écran le quotidien d’un jeune lycéen d’origine pakistanaise, pendant les années Thatcher ?
Javed est un adolescent, vivant à Luton, petite bourgade pas très loin de Londres. Nous sommes dans les années 80 et le climat social est tendu. Un mouvement raciste d’extrême-droite fait rage, en manifestant dans la rue contre l’immigration. Une vague de licenciement s’étend partout en Angleterre, les usines ferment, le chômage explose. C’est ici que se passe la jeunesse pas bien reluisante de Javed, qui rentre au lycée. Son rêve : devenir écrivain. Mais sa famille est très conservatrice. Pour son père, Javed doit faire un vrai métier. Celui qui rapporte et met sa famille loin du besoin. Le jeune homme est tourmenté par ses rêves, se sent mis en cage dans sa famille, se prend des remarques racistes dans la rue. Puis, soudain, un de ses nouveaux amis du lycée lui tend deux cassettes : les deux premiers album du “Boss”. Javed lui rit au nez bien entendu. Bruce Springsteen est has been pour les ados. Mais par un soir de tempête, après une dispute avec son père, il écoute “Dancing in the dark” et un nouveau monde s’ouvre à lui. Il se sent compris. Pourtant, Bruce Springsteen n’est pas anglais, n’est pas d’origine pakistanaise et était loin de l’adolescence. Mais ses paroles peuvent raisonner en Javed (et en nous), car il parle de liberté, de prolétariat et de dépasser les barrières que l’on nous met sur notre chemin.
Music of my life est loin d’être un film qui révolutionne. Il est même étonnamment sage, alors que le film parle de liberté, d’adolescence. Le film suit une storyline classique et le spectateur va savoir à l’avance ce qu’il va se passer : les moments de doute, le point de non-retour, le happy end. On peut regretter le manque de diversité des chansons de Springsteen (on entend quand même trois fois Born to run), même si on comprend le besoin de rester sur les classiques que tout le monde connaît. On ne nie pas l’envie de rendre hommage aux chansons et aux paroles, mais il y a un petit côté naïf qui ne quitte jamais le récit, comme cette idée par exemple de mettre les paroles sur le mur dans la première séquence de découverte. Javed est dehors alors que la tempête fait rage, les paroles de “Promised Land” se dévoile sur le mur derrière lui, tout y est pour une séquence de musical kitch, mais prenante. Sauf que Music of my life n’ira jamais dans ce sens (malgré une mignonne reprise de Thunder Road par Javed et des inconnus dans la rue pour déclarer sa flamme à la fille qu’il aime). Les chansons s'enchaînent parfois sans réel but, ce qui est un comble pour un film dont la musique fait avancer le récit.
Malgré ses faiblesses, nous sortons de Music of my life reboosté et heureux. Pourquoi ? Parce que nous sommes face à ce genre de film où tout va mieux. Tous les problèmes se résolvent, le monde est heureux. Dans ce cas précis, tout le monde chante du Springsteen. Et cela fait du bien tout simplement. Music of my life ne révolutionnera pas votre vie, mais vous fera passer un joli moment, si l’envie vous en dit.
Laura Enjolvy
1987, Angleterre.
Javed, adolescent d’origine pakistanaise, grandit à Luton, une petite ville qui n’échappe pas à un difficile climat social. Il se réfugie dans l’écriture pour échapper au racisme et au destin que son père, très conservateur, imagine pour lui. Mais sa vie va être bouleversée le jour où l’un de ses camarades lui fait découvrir l’univers de Bruce Springsteen. Il est frappé par les paroles des chansons qui décrivent exactement ce qu’il ressent. Javed va alors apprendre à comprendre sa famille et trouver sa propre voie...
Critique :
Malgré ses faiblesses, nous sortons de #MusicofMyLife reboosté et heureux tant il est un bonheur de feel good movie musical. Certes il ne révolutionnera pas votre vie ni même le genre, mais vous fera passer un joli moment, si l’envie vous en dit de le découvrir. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/xTxVWeFc8H— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) September 9, 2019
On s’assoit. On met nos écouteurs. On lance la musique. Et d’un coup, comme par magie, elle nous transporte. Les paroles semblent écrites pour nous, la musique nous soulève le cœur et nous avons le sentiment qu’il y aura un avant/après la fin de la chanson ou du disque. Nous avons tous ressentis cela un jour. Pour un chanteur ou une chanteuse. Un groupe. 2019 marque une année cinéma très musicale. Entre les biopics sur Queen et Elton John, nous avons aussi des fictions qui rendent hommage à la musique : Yesterday pour les Beatles, Wild Rose pour la musique country. Mais quand est-il du “Boss” comme l’appelle ses fans ? Le chanteur de 69 ans a conquis des millions d’oreilles à travers le monde, avec ses albums mythiques tel que Greetings from Ashbury Park, NJ ou Born to run. Surtout un tout jeune anglais, Sarfraz Manzoor, qui dans les années 80 voit en Springsteen une façon d’encaisser le quotidien. Il en écrit une autobiographie, Greetings from Bury Park, qui a attiré l’attention de la réalisatrice Gurinder Chadha (Joue-la comme Beckham, Coup de foudre à Bollywood). Qui d’autre pouvait adapter à l’écran le quotidien d’un jeune lycéen d’origine pakistanaise, pendant les années Thatcher ?
Javed est un adolescent, vivant à Luton, petite bourgade pas très loin de Londres. Nous sommes dans les années 80 et le climat social est tendu. Un mouvement raciste d’extrême-droite fait rage, en manifestant dans la rue contre l’immigration. Une vague de licenciement s’étend partout en Angleterre, les usines ferment, le chômage explose. C’est ici que se passe la jeunesse pas bien reluisante de Javed, qui rentre au lycée. Son rêve : devenir écrivain. Mais sa famille est très conservatrice. Pour son père, Javed doit faire un vrai métier. Celui qui rapporte et met sa famille loin du besoin. Le jeune homme est tourmenté par ses rêves, se sent mis en cage dans sa famille, se prend des remarques racistes dans la rue. Puis, soudain, un de ses nouveaux amis du lycée lui tend deux cassettes : les deux premiers album du “Boss”. Javed lui rit au nez bien entendu. Bruce Springsteen est has been pour les ados. Mais par un soir de tempête, après une dispute avec son père, il écoute “Dancing in the dark” et un nouveau monde s’ouvre à lui. Il se sent compris. Pourtant, Bruce Springsteen n’est pas anglais, n’est pas d’origine pakistanaise et était loin de l’adolescence. Mais ses paroles peuvent raisonner en Javed (et en nous), car il parle de liberté, de prolétariat et de dépasser les barrières que l’on nous met sur notre chemin.
Music of my life est loin d’être un film qui révolutionne. Il est même étonnamment sage, alors que le film parle de liberté, d’adolescence. Le film suit une storyline classique et le spectateur va savoir à l’avance ce qu’il va se passer : les moments de doute, le point de non-retour, le happy end. On peut regretter le manque de diversité des chansons de Springsteen (on entend quand même trois fois Born to run), même si on comprend le besoin de rester sur les classiques que tout le monde connaît. On ne nie pas l’envie de rendre hommage aux chansons et aux paroles, mais il y a un petit côté naïf qui ne quitte jamais le récit, comme cette idée par exemple de mettre les paroles sur le mur dans la première séquence de découverte. Javed est dehors alors que la tempête fait rage, les paroles de “Promised Land” se dévoile sur le mur derrière lui, tout y est pour une séquence de musical kitch, mais prenante. Sauf que Music of my life n’ira jamais dans ce sens (malgré une mignonne reprise de Thunder Road par Javed et des inconnus dans la rue pour déclarer sa flamme à la fille qu’il aime). Les chansons s'enchaînent parfois sans réel but, ce qui est un comble pour un film dont la musique fait avancer le récit.
Malgré ses faiblesses, nous sortons de Music of my life reboosté et heureux. Pourquoi ? Parce que nous sommes face à ce genre de film où tout va mieux. Tous les problèmes se résolvent, le monde est heureux. Dans ce cas précis, tout le monde chante du Springsteen. Et cela fait du bien tout simplement. Music of my life ne révolutionnera pas votre vie, mais vous fera passer un joli moment, si l’envie vous en dit.
Laura Enjolvy