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[CRITIQUE] : Point Blank

 

Réalisateur : Joe Lynch
Acteurs : Anthony Mackie, Frank Grillo, Marcia Gay Harden,...
Distributeur : Netflix France
Budget :-
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h58min.

Synopsis :
Remake américain du film français "À Bout Portant" de 2010.

Pour sauver sa femme enceinte, un infirmier urgentiste fait équipe avec un suspect blessé et engage une course contre la montre, les bandits rivaux, et les flics véreux.



Critique :


Sans forcément entrer dans les annales d'un polar français dont la " Marchalisation " n'a pas vraiment fait que du bien, l'étonnant et vraiment solide À Bout Portant de l'excellent metteur en scène Fred Cavayé (son Pour Elle avait déjà eu droit lui aussi, à son remake ricain), aussi nerveux que burné et porté par un Gilles Lellouche plus convaincant que dans ses errances comiques (il sera taillera d'ailleurs par la suite, une petite place non négligeable dans le cinéma musclé made in France), mais aussi un Roschdy Zem toujours impeccable; avait joliment marqué les esprits lors de sa sortie en 2010.


À tel point qu'Hollywood la Putain s'est jeté sur ses droits pour en pondre un remake titré Point Blank, au casting évidemment plus ajusté pour une telle production : Anthony Mackie, Frank Grillo (les deux s'offrant une petite session retrouvailles post-MCU et The Gangster Squad) et Marcia Gay Harden.
Sans forcément crier gare et avec une application plus que louable, le film de l'honnête faiseur Joe Lynch (papa des sympathiques et barrés Everly et Mayhem) tient joliment la route en reprenant au pied de la lettre l'intrigue du film original (la quête désespéré et contre la montre pour sauver sa femme enceinte, d'un infirmier urgentiste faisant équipe avec un suspect blessé pour lutter contre des gangsters rivaux et des flics véreux), aussi bien dans ses qualités que dans ses quelques défauts et incohérences, transposant son intrigue vénéneuse dans les rues gangrenées par le crime, de Cincinatti.
Solide et haletant, ce que ce remake gagne en puissance et en impact grâce à la prestation charismatique et physique de Mackie (convaincant, même quand il cabotine un max), il le perd en revanche dans sa volonté de ne pas dépasser son carcan de série B musclé et joliment badass à la prévisibilité conséquente - là où Cavayé dynamitait le genre made in France sans pour autant donner toutes les cartes de son jeu au spectateur.
Mais Lynch fait admirablement bien le boulot, emballant un petit bout de cinéma nerveux, au rythme détonnant (les 90min sont aussi fluides que tendues à l'extrême) et à l'action réellement grisante et n'ayant pas peur de verser un brin dans la violence pure et dure (il est nettement plus brutal que son modèle).


Thriller sombre façon jeu du chat et de la souris mortel aux personnages ambivalents, presque intemporel (le film pourrait très bien être sortie des glorieuses 80's/90's) et au casting convaincant - dans sa majorité -, Point Blank est un B movie furieux et grisant autant qu'un remake appliqué et hautement recommandable, qui à défaut de transcender le genre, offre à l'instar du récent Sleepless - remake US de Nuit Blanche -, une bonne raison de le célébrer dans nos salons grâce à Netflix, au cours d'une soirée entre potes où il a plus que sa place...


Jonathan Chevrier