[CRITIQUE] : Venise n’est pas en Italie
Réalisateur : Ivan Calbérac
Acteurs : Benoît Poelvoorde, Valérie Bonneton, Helie Thonnat, Eugène Marcuse, Coline D’Inca, Luna Lou,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Comédie
Nationalité : Français
Durée : 1h35min
Synopsis :
La famille Chamodot est fantasque et inclassable. Bernard, le père, un peu doux-dingue, fait vivre tout le monde dans une caravane, et la mère, Annie teint les cheveux de son fils Émile en blond, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça !!! Quand Pauline, la fille du lycée dont Émile est amoureux, l’invite à Venise pour les vacances, l’adolescent est fou de joie. Seul problème, et de taille, les parents décident de l’accompagner avec leur caravane, pour un voyage aussi rocambolesque qu’initiatique.
Critique :
Plein de tendresse et d'une poésie nostalgique qui fait mouche, #VenisenestpasenItalie est une comédie familiale sympathique et universelle, montrant avec tendresse la maladresse de parents, une éducation peut-être bancale mais où l’amour domine. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/NUvBbBlFQY— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) May 30, 2019
Peu d’oeuvres peuvent se vanter d’avoir traverser le grand chelem des arts et y exceller. Pourtant, Venise n’est pas en Italie l’a fait. Roman à succès écrit par Ivan Calbérac, adapté en pièce de théâtre à succès par l’auteur lui-même (mis en scène par Calbérac également). Dans la continuité, le monsieur l’adapte aussi au cinéma, quatre ans après son dernier film L’étudiante et Monsieur Henri.
Cette histoire est tirée de souvenir du réalisateur, comme il le reconnaît lui-même, c’est pourquoi il était important pour lui de mettre en image cette famille Chamodot haute en couleur. Il décide de laisser l'introspection de l’adolescent Emile (comme dans le roman et la pièce) pour s'intéresser à la famille toute entière.
Valérie Bonneton est Annie, la mère pour qui le bio et la santé importent plus que tout : pas de portable pour les ondes, pas de gluten pour manger sain, elle couve son fils un peu trop au goût de Emile. Benoît Poelvoorde est Bernard le père, un peu perché, baratineur, il fait honte à son fils. Eugène Marcuse est Fabrice le grand frère, dragueur et impulsif. Emile vit dans une chambre au fond du garage de sa voisine, à côté de la caravane de ses parents. Hors de question d’inviter qui que ce soit chez lui, il a honte de la façon dont vit sa famille et leurs idées “hippie”. Mais tout se complique quand il tombe sous le charme d’une de ses camarades, Pauline. Elle est issue d’une famille aisée et Emile n’ose rien lui dire sur ses parents. Elle, qui baigne dans le luxe, l’invite à un concert de musique classique pendant les vacances à Venise… sans penser un seul instant s’il peut se permettre un tel voyage. Heureusement pour lui, ses parents acceptent ...et décident de l’accompagner en camping-car. Fabrice son grand-frère se joint inopinément au voyage, ainsi qu’un panel d’inconnus qu’ils prendront sur la route. Le merveilleux voyage sur la course de l’amour qui s’annonçait va se transformer en voyage de la honte pour le pauvre Emile, qui ne sait même pas s’il arrivera à temps pour le concert.
Bien que Calbérac évoque des souvenirs d’enfance, il est clair que Venise n’est pas en Italie est plutôt universel. Qui n’a pas déjà eu honte de sa famille, surtout pendant l’adolescence, où il faut paraître normal à tout prix ? Véritable comédie familiale, ce road-trip fonctionne grâce à une écriture fine et drôle sur la famille. Emile suit un parcours initiatique, avec un premier émoi amoureux. On a tous l’impression que notre famille est “spéciale” et que l’herbe est verte et “normale” chez le voisin. Pourtant, comme Emile va le voir, il n’en est rien, car Pauline aime sa famille et déteste la sienne. Même si le film effleure les problèmes de classes sociales, il ne critique jamais vraiment, car il préfère s’intéresser aux querelles, à la tendresse, entourées par une certaine poésie nostalgique qui fait mouche.
Venise n’est pas en Italie est une comédie familiale sympathique, montrant avec tendresse la maladresse des parents, une éducation peut-être bancale mais où l’amour domine.
Laura Enjolvy