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[CRITIQUE] : The Nightshifter


Réalisateur : Dennison Ramalho
Acteurs : Daniel de Oliveira, Fabiula Nascimento, Bianca Comparato,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Thriller, Epouvante-Horreur.
Nationalité : Brésilien.
Durée : 1h44min.

Synopsis :

Employé de nuit dans une morgue, Stênio est un homme qui possède la faculté de parler aux morts. Un jour, il apprend que sa femme le trompe et cherche un moyen de se venger. Malheureusement, il déclenche une terrible malédiction.



Critique :


Le brésilien Dennison Ramalho avait su gentiment se faire un nom par la force de courts-métrages aussi chocs que volontairement singuliers (Love From Mother Only et Ninjas), et il était évident que dès que le bonhomme sauterait le pas en passant par la case long-métrage, il serait méchamment attendu au tournant par les amateurs de cinéma de genre.
Chose promise, chose dû puisque son alléchant The Nightshifter (à la bande annonce qui vend sensiblement du rêve), vient faire partie des séances les plus alléchantes de l'édition 2018 de l'Etrange Festival, un poids loin d'être évident à porter sur le papier, malgré un pitch qui semblait en avoir dans le ventre.


The Nightshifter – Dennison Ramalho (Source : Bloody Disgusting)
La péloche capte l'histoire d'un veilleur de nuit dans une morgue (remember les mésestimés Le Veilleur de Nuit et The Jane Doe Identity), Stênio, doté d'un don plus que particulier : la faculté de pouvoir communiquer avec les morts.
Chaque nuit alors qu'il opère son tour de garde, ils communiquent avec lui en lui révélant leurs inquiétudes, leurs peurs voire même parfois, leurs sombres secrets...
De la bouche de l'un d'eux (oui), il apprendra que sa femme, imbuvable, le trompe, et il décidera alors d'organiser le meurtre de l'amant de celle-ci, avant que tout commence à gentiment se compliquer (pour notre plus grand plaisir)...
Sur le papier, avec son utilisation habile d'un artifice horrifique commun (parler avec les morts), le premier essai de Ramalho voguait en terrain connu mais alléchant, sorte de thriller horrifique articulé autour de la vengeance maritale et de l'adultère, enrobé par l'idée que les morts, même au congélo dans une morgue, ne nous veulent décemment pas du bien.


The Nightshifter – Dennison Ramalho (Source : Bloody Disgusting)
À l'écran en revanche, la mayonnaise ne prend pas forcément, le tout ressemblant fortement à un film de fantômes maladroit doublé d'un thriller psychologico-surnaturel bancal et ironique (les traits d'humour sont étonnament réussis) douloureusement alourdi par une écriture limitée ne rendant jamais empathique le moindre de ses personnages (et encore moins son héros-titre, aussi anti-héros que vrai crétin assumé) et ne tirant jamais parti autant d'un pitch pourtant prometteur, que d'une photographie léchée.
Chronique d'une déchéance à tous les niveaux un brin fourre-tout - pour être poli -, n'allant jamais réellement à l'essentiel et nous laissant tout du long cruellement sur notre faim (même dans son final), The Nightshifter est une belle déception sans pour autant être un tâcheron sans nom.
Un paradoxe étrange, qui pourrait se décliner sur le petit écran puisque le cinéaste a dans l'idée de capitaliser sur le buzz entourant son film pour en faire une série télé dans un futur plus ou moins proche...


Jonathan Chevrier