[CRITIQUE] : Invasion
Réalisateur : Kiyoshi Kurosawa
Acteurs : Kaho, Shôta Sometani, Masahiro Higashide, ...
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Thriller
Nationalité : Japonais
Durée : 2h20min
Synopsis :
Pourquoi tout le monde change-t-il soudainement de comportement ? Etsuko est-elle la seule à se rendre compte que son amie, son patron, son mari ne sont plus tout à fait les mêmes ? Peu à peu, elle réalise que les humains sont en train de perdre leurs émotions…
Critique :
Si Invasion vous semble familier, ceci est tout à fait normal. Second film de l’année pour le réalisateur Kiyoshi Kurosawa, le film est une autre adaptation de la pièce de théâtre Avant que nous disparaissions de Tomohiro Maekawa, comme son précédent. L’histoire est strictement la même : des extraterrestres sont envoyés sur Terre pour comprendre les humains, voler leurs concepts en vu d’une invasion. Si Avant que nous disparaissions était un melting pot de plusieurs genres, alliant humour, scène d’action et malaise, Invasion se concentre sur le thriller, la peur de voir disparaître le monde tel qu’on le connaît.
Le film, contrairement à son prédécesseur, ne prend pas le temps d’installer le remplacement des humains. La menace est déjà présente et la première scène du film nous montre le premier signe du début de la fin. Tatsuo, le mari de Etsuko, est plongé dans la contemplation du ciel, totalement hermétique à ce qui se passe autour de lui. Un acte qui ne lui ressemble pas, comme on peut le voir à la réaction de sa femme. Le jeune homme est déjà le guide d’un extraterrestre et lui fournit des victimes à qui voler toute sorte de concept humain. Cet extraterrestre a pris la forme d’un chirurgien et à une soif insatiable de disséquer l’âme humaine, le rendant beaucoup plus menaçant que les adolescents du précédent film. Invasion glisse peu à peu dans la peur quand le spectateur comprend que Tatsuo est incapable de rompre le “pacte” qui le lie au faux Dr Makabe. Kurosawa, comme à son habitude, profite pour disséquer le thème du couple et de l’amour. Si le couple de Avant qu nous disparaissions était intéressant et offrait une analyse de l’amour face aux obstacles, thème cher à Kurosawa, ici Etsuko et Tatsuo sont un couple en perdition, se retrouvant quand il n’y a plus d’espoir. Sauf que l’on a du mal à s’attacher à ce couple dénué d’émotion, le message passe donc très mal.
Le principal problème du film est sa longueur, avec des séquences qui s’étirent au maximum. D’autant plus long, que le couple est beaucoup moins charismatique que celui formé par Narumi et Shinji. Mais il serait faux d’affirmer que Invasion ne vaut pas le déplacement, car le film excelle dans la diffusion de l’angoisse.
La catastrophe est imminente et ne peut être évité et le film joue brillamment dessus. Il va même plus loin dans la perversité que l’autre film en donnant de la culpabilité à ses personnages. Car accepter d’être un guide est synonyme finalement de faire un pacte avec le diable et de participer à la destruction du monde. Invasion distille cette culpabilité, cette angoisse profonde d’être le seul fautif et c’est en ceci qu’il excelle. Ce malaise est palpable tout le long : la violente douleur de Tatsuo au bras, son désir de briser le lien entre le Dr Makabe sans y arriver, les actes désespérés de sa femme pour le sauver.
S’il est vrai que Invasion est un film mineur pour ce réalisateur prolifique qu’est Kurosawa, il est pourtant un bon exercice de style, avec une atmosphère lourde de sens et une certaine beauté de la fin du monde, enlacé sous la pluie.
Laura Enjolvy
Critique :
Film mineur dans la riche filmographie de Kurosawa, #Invasion n'en est pourtant pas moins un bon exercice de style, avec une atmosphère lourde de sens et une certaine beauté de la fin du monde, enlacée sous la pluie. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/gfpnrI3ZZg— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 6 septembre 2018
Si Invasion vous semble familier, ceci est tout à fait normal. Second film de l’année pour le réalisateur Kiyoshi Kurosawa, le film est une autre adaptation de la pièce de théâtre Avant que nous disparaissions de Tomohiro Maekawa, comme son précédent. L’histoire est strictement la même : des extraterrestres sont envoyés sur Terre pour comprendre les humains, voler leurs concepts en vu d’une invasion. Si Avant que nous disparaissions était un melting pot de plusieurs genres, alliant humour, scène d’action et malaise, Invasion se concentre sur le thriller, la peur de voir disparaître le monde tel qu’on le connaît.
Le film, contrairement à son prédécesseur, ne prend pas le temps d’installer le remplacement des humains. La menace est déjà présente et la première scène du film nous montre le premier signe du début de la fin. Tatsuo, le mari de Etsuko, est plongé dans la contemplation du ciel, totalement hermétique à ce qui se passe autour de lui. Un acte qui ne lui ressemble pas, comme on peut le voir à la réaction de sa femme. Le jeune homme est déjà le guide d’un extraterrestre et lui fournit des victimes à qui voler toute sorte de concept humain. Cet extraterrestre a pris la forme d’un chirurgien et à une soif insatiable de disséquer l’âme humaine, le rendant beaucoup plus menaçant que les adolescents du précédent film. Invasion glisse peu à peu dans la peur quand le spectateur comprend que Tatsuo est incapable de rompre le “pacte” qui le lie au faux Dr Makabe. Kurosawa, comme à son habitude, profite pour disséquer le thème du couple et de l’amour. Si le couple de Avant qu nous disparaissions était intéressant et offrait une analyse de l’amour face aux obstacles, thème cher à Kurosawa, ici Etsuko et Tatsuo sont un couple en perdition, se retrouvant quand il n’y a plus d’espoir. Sauf que l’on a du mal à s’attacher à ce couple dénué d’émotion, le message passe donc très mal.
Le principal problème du film est sa longueur, avec des séquences qui s’étirent au maximum. D’autant plus long, que le couple est beaucoup moins charismatique que celui formé par Narumi et Shinji. Mais il serait faux d’affirmer que Invasion ne vaut pas le déplacement, car le film excelle dans la diffusion de l’angoisse.
La catastrophe est imminente et ne peut être évité et le film joue brillamment dessus. Il va même plus loin dans la perversité que l’autre film en donnant de la culpabilité à ses personnages. Car accepter d’être un guide est synonyme finalement de faire un pacte avec le diable et de participer à la destruction du monde. Invasion distille cette culpabilité, cette angoisse profonde d’être le seul fautif et c’est en ceci qu’il excelle. Ce malaise est palpable tout le long : la violente douleur de Tatsuo au bras, son désir de briser le lien entre le Dr Makabe sans y arriver, les actes désespérés de sa femme pour le sauver.
S’il est vrai que Invasion est un film mineur pour ce réalisateur prolifique qu’est Kurosawa, il est pourtant un bon exercice de style, avec une atmosphère lourde de sens et une certaine beauté de la fin du monde, enlacé sous la pluie.
Laura Enjolvy