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[CRITIQUE] : Vierges

 

Réalisateur : Keren Ben Rafael
Acteurs : Joy Rieger, Evgenia Dodina, Michael Aloni,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Israélien, Belge.
Durée : 1h31min

Synopsis :
À Kiryat Yam, petite station balnéaire au nord d’Israël, tout semble s’être arrêté. Lana, 16 ans, s’est jurée de lutter contre l’immobilisme et la résignation. Elle est loin d’imaginer que la rumeur d’une sirène va réveiller sa ville de sa torpeur et lui permettre enfin de vivre.




Critique :

Vierges, oeuvre au titre français volontairement trouble et en fait franchement opposé au titre original (littéralement, Il n'y a pas de vierges dans le Krayot), plutôt que de parler d'un hypothétique statut physique ou de relations humaines, traite en fait de la balance entre inertie et action.
Trois personnages féminins, trois âges radicalement différents, dans un café presque abandonné sur une plage déserte, le tout dans un été rigoureux et tremblant. Ces trois femmes sont confrontées à ce qu'elles sont, ce qu'elles souhaitent et leurs imaginaires respectifs. On croit découvrir une sirène dans cette ville balnéaire presque fantôme, c'est l'occasion pour elles de se transformer ; non pas de de se remettre en question mais simplement d'abandonner l'inaction. Quelque chose va devoir se passer pour Lana, Tamar et Irena.


La principale force de l'oeuvre repose dans ses personnages et le naturel avec lequel ils sont interprétés, qui forment une minuscule communauté en perdition qui ne peut susciter que de l'affection. Le couple principal (Joy Rieger/Micahel Aloni) et l'aimantation bestiale qui les lie sont également remarquables. Si les 1h31 paraissent longues, elles ne sont pas dénuées de vie(s) ni de sentiments.
Du reste, le film, d'un certain lyrisme toujours emprunt de réalisme échoue cependant à trouver un véritable style, autre du moins que cette froideur clinique - témoin de la quasi-désolation de la plage - qu'il a à coeur de représenter. Les lens flares, c'est bien joli mais toujours difficile à replacer dans une véritable démarche esthétique...


On reprochera enfin à l'oeuvre l'absence d'un véritablement dénouement, l'omission volontaire d'une scène ultime pour donner un sens à tout cela. Ou peut-être même pire, de donner le sentiment de s'arrêter en pleine action. Lorsqu'un fondu au noir termine brutalement le film en plein milieu d'une scène aux enjeux pourtant conséquents, on est presque revenus au point de départ. La situation a éventuellement pris un tour plus funeste ; on ne le saura pas. La notion même de conséquence est absente de l'oeuvre, et c'est bien dommage pour un film qui devait représenter un mouvement vers quelque chose.


Augustin Pietron