[CRITIQUE] : Pur-Sang (Thoroughbreds)
Réalisateur : Cory Finley
Acteurs : Olivia Cooke, Anya Taylor-Joy, Anton Yelchin,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Thriller, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h33min.
Synopsis :
Lily et Amanda, des amies d’enfance, se retrouvent dans la banlieue du Connecticut des années après s’être perdues de vue. Lily est devenue une adolescente polie de la haute société. Elle est élève dans un chic internat et a même ajouté un stage très convoité à son CV. Amanda, de son côté, a développé un esprit acéré et une personnalité prononcée, mais tout cela dans le but de devenir une paria. Même si tout semble les séparer, les deux amies vont créer un lien fort notamment grâce au mépris de Lily pour son beau-père, Mark. Alors que leur amitié grandit, leurs défauts vont être peu à peu exacerbés. Leur plan va les amener à engager un arnaqueur du coin, Tim, et à prendre elles-mêmes les choses en main pour reprendre le cours normal de leur vie.
Critique :
Coming-of-age movie façon conte macabre sur une jeunesse ambiguë & inquiétante à l'ambiance singulière mais n'épousant jamais assez son étrangeté pour être pleinement marquant, #PurSang est un thriller aussi séduisant qu'il est bavard, porté par un duo Taylor-Joy/Cooke magnétique pic.twitter.com/86tpwvKcoi— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 1 juillet 2018
Dire que l'on donnerait presque le bon Dieu sans confession à la magnifique Olivia Cooke est presque un doux euphémisme, tant la jeune comédienne a réussi à faire de son joli minois, l'un des plus plaisants à suivre ces dernières années, aussi bien sur le petit que sur le grand écran.
Et alors qu'elle est en passe de s'offrir un joli billet pour la renommée suite au carton d'estime du méchamment jouissif Ready Player One du roi Steven Spielberg, et au triomphe critique du formidable premier essai de Wayne Roberts, Katie Says Goodbye (ou elle est extraordinaire), c'est au tour de Thoroughbreds, sortie dans l'anonymat le plus complet cette semaine malgré un buzz positif intense outre-Atlantique, que les amateurs de l'actrice se doivent de porter leur attention en ses premières heures d'un été bien plus riche que l'on aurait pu le croire.
Premier film du cinéaste Cory Finley (mais surtout dernier de feu le regretté Anton Yelchin), sorte de teen movie noir scindé en plusieurs parties/chapitres, sur une amitié orageuse/fusionnelle entre deux ados BCBG supposément opposées (l'animalité glaciale face à la candeur attachante) mais complémentaires, qui s'associent dans le crime pour liquider le beau-père prétentieux de l'une des deux; Thoroughbreds - titré Pur-Sang par chez nous -, se rêve tout du long comme un sommet de thriller ambiguë et tendu comme la ficelle d'un string, sur une jeunesse aussi froide qu'inquiétante (trompant l'ennui de leurs quartiers huppés en concoctant l'impensable, troublante mise en images de la vie inerte de la " haute société " contemporaine), mais se perd continuellement dans un amas de bavardage à peine divertissant (même si le duo Cooke/Taylor-Joy en impose) qui amenuie considérablement l'aspect foncièrement étrange d'un script tortueux mais bancal, un jeu de massacre boitant jusqu'à un dernier acte jamais marquant ni déstabilisant.
Coming-of-age movie façon conte macabre maladroit et singulier à l'ambiance pourtant enivrante grâce à la photographie soignée de Lyle Vincent (The Bad Batch, A Girl Walks Home Alone at Night), n'embrassant jamais assez sa part d'ombre - prometteuse - et son immoralité pour pleinement convaincre (même si la jeunesse dorée dépeinte inspiré bel et bien le sentiment de dégoût recherché), Pur-Sang, belle déception cynique vu les talents impliqués, ne vaut alors que pour l'alchimie magnétique et électrique d'Anya Taylor-Joy et Olivia Cooke, deux étoiles montantes d'un septième art ricain qui serait bien avisé de les faire jouer le plus possible.
N'est pas Bret Easton Ellis qui veut...
Jonathan Chevrier