[CRITIQUE] : Come as You Are
Réalisateur : Desiree Akhavan
Acteurs : Chloé Grace Moretz, Sasha Lane, John Gallagher Jr, Jennifer Ehle,...
Distributeur : Condor Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h31min.
Synopsis :
Pennsylvanie, 1993. Bienvenue à God’s Promise, établissement isolé au cœur des Rocheuses. Cameron, vient d’y poser ses valises. La voilà, comme ses camarades, livrée à Mme. Marsh qui s’est donnée pour mission de remettre ces âmes perdues dans le droit chemin. La faute de Cameron ? S’être laissée griser par ses sentiments naissants pour une autre fille, son amie Coley. Parmi les pensionnaires, il y a Mark l’introverti ou Jane la grande gueule. Tous partagent cette même fêlure, ce désir ardent de pouvoir aimer qui ils veulent. Si personne ne veut les accepter tels qu’ils sont, il leur faut agir...
Critique :
D'une candeur rafraichissante tout en s'amusant continuellement à déjouer les attentes du spectateur avec quelques pointes d'humour salvatrices, #ComeAsYouAre, teen movie autant provocateur qu'il est infiniment poignant, est une belle fable coming-of-age sur l'acceptation de soi pic.twitter.com/nabkrK3Dqk— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 20 juin 2018
Au sein de la plus ou moins riche sélection du dernier CEFF, qui vient tout juste de signer son clap de fin, Come As You Are, au même titre qu'un Piercing où même qu'un Paranoïa (Unsane) de Steven Soderbergh, apparaissait aisément aux yeux des cinéphiles avertis, comme l'une des séances les plus immanquables, en bonne bête de festivals qu'il est.
Avec la grosse étiquette " Sundance Approved " collée sur le coin de la pellicule, et celle encore plus imposante - mais moins rassurante - d'adaptation de roman YA - The Miseducation of Cameron Post d'Emily Danforth -, le tout porté par un casting de jeunes talents alléchant, le second long-métrage de Desiree Akhavan s'attaque à un sujet costaud sur le papier : l'apprentissage et l'affirmation de la sexualité chez les adolescents, poussés littéralement au redressement dans un sinistre camp de " conversion gay " évangélique quand ceux-ci éprouvent une attirance pour un jeune du même sexe; une tare qu'il faut corriger en poussant constamment au self shaming et au matraquage psychologique (lavages de cerveau, humiliations publiques etc...).
Vrai drame façon fable coming-of-age sur l'acceptation de soi, reflet honnête et amer de l'incertitude déchirante de l'identité et de la sexualité adolescente tout en étant étonnamment ouvert à la compréhension et à la réflexion sur tous les points de vue (le film ne charge jamais à outrance le camp des oppresseurs pieux, et la ferveur religieuse n'est jamais moquée), Come As You Are, teen movie autant provocateur et sombre qu'il est infiniment poignant, traite frontalement et avec une vérité cru l'enfer " pavé de bonnes intentions " vécu par une poignée d'ados combattant tout du long dans un cadre répressif, pour s'affirmer tels qu'ils sont réellement.
D'une candeur et d'une sincérité rafraichissante tout en s'amusant continuellement à déjouer les attentes du spectateur avec quelques pointes d'humour salvatrices, solidement interprété (Jennifer Ehle et Chloé Grace Moretz y trouvent leurs plus beaux rôles), le film de Desiree Akhavan est un beau et modeste moment de cinéma, qui peut offrir une contre-séance parfaite au plus bienveillant - mais pas moins pertinent - Love, Simon de Greg Berlanti.
Jonathan Chevrier