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[CRITIQUE] : Opération Beyrouth


Réalisateur : Brad Anderson
Acteurs : Jon Hamm, Rosamund Pike, Dean Norris, Mark Pellegrino
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Thriller, Action
Nationalité : Américain
Durée : 1h49min

Synopsis :
Beyrouth, 1972. Diplomate américain, Mason Skiles organise une réception, en présence de sa femme et de Karim, orphelin libanais de 13 ans que le couple espère adopter. Mais le cocktail est perturbé par l'arrivée du meilleur ami de Mason, l'agent de la CIA Cal Riley, porteur de nouvelles inquiétantes concernant Karim. Quelques secondes plus tard, des terroristes font irruption et ouvrent le feu sur les convives. Les conséquences sont terribles.
Dix ans plus tard, Mason a sombré dans l'alcool. Vivant désormais à Boston, il intervient comme médiateur dans les conflits au sein de l'entreprise. Jusqu'au jour où il est abordé par un inconnu qui, à la demande d'"amis" communs, lui remet un passeport et un billet d'avion pour qu'il se rende le plus tôt possible à Beyrouth. D'abord réticent, il débarque dans une ville ravagée par la guerre qu'il ne reconnaît plus. Il comprend alors pourquoi on l'a fait venir : des terroristes ont kidnappé un agent de la CIA et il est censé négocier sa libération contre celle du djihadiste Abu Rajal, détenu par la police secrète israélienne. Avec l'aide de Sandy Crowder, elle-même membre de la CIA, Mason prend conscience que chaque force en présence – Tsahal, le gouvernement américain, l'OLP – cherche à servir ses propres intérêts. À qui peut-il encore faire confiance dans un monde où la vérité n'émerge que lorsqu'elle est rentable ?



Critique :


Fan de la saga Jason Bourne ? Le nom de Tony Gilroy doit forcément vous dire quelque chose. Bien avant d’être reconnu grâce à cette saga, le scénariste travaille sur un film qui parle des manigances des Etats-Unis de l'Israël et de l’OLP au Liban, à Beyrouth plus exactement dans les années 80. Mais en 1991, le sujet est encore trop sensible. Tony Gilroy le range alors dans un tiroir pour le ressortir plus de vingt ans plus tard, avec Brad Anderson à la barre, Opération Beyrouth sort enfin en salles.


Avec un tel scénariste et un réalisateur assez talentueux (on a tous en tête son The Machinist, sorti en 2004), on peut penser que le film sera un thriller politique très efficace. La déception est bien présente.
Pourtant tout est là pour avoir un bon film: un scénario efficace, de très bons acteurs (idée excellente d’avoir pris le talentueux Jon Hamm, que l’on voit trop peu depuis Mad Men) et une photographie soignée (Bjorn Charpentier, qui s’est beaucoup inspiré du travail de Roger Deakins dans Sicario). Le script solide creuse assez bien les problématiques géopolitiques tendues de Beyrouth et expose de manière quasi ludique les tensions de la région. Ce qui ne fonctionne pas, c’est la mise en scène de Brad Anderson, qui ne suit pas. Très terne, sans tension, l’histoire finit par ennuyer à cause du manque de souffle du montage.


On peut aussi regretter le regard trop américanisé du film et le personnage de Rosamund Pike, pas assez exploité (après Hostiles, Otages à Entebbe et maintenant Opération Beyrouth, quand est-ce qu’on va donner à cette actrice un vrai bon rôle à hauteur de son talent ?).
La mise en scène trop lisse ne permet pas au film de dépasser le stade de l’anecdotique.
Dommage car Opération Beyrouth pouvait avoir les ingrédients d’un très bon thriller d’espionnage.

Laura Enjolvy


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