[CRITIQUE] : Rampage - Hors de Contrôle
Réalisateur : Brad Peyton
Acteurs : Dwayne Johnson, Naomie Harris, Jeffrey Dean Morgan, Malin Akerman, Joe Manganiello, Jake Lacy,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h40min.
Synopsis :
Primatologue de profession, David Okoye a plus de mal à nouer des liens avec ses semblables qu'avec les singes. Pas étonnant qu'il se soit pris d'affection pour George, adorable gorille d'une intelligence hors du commun, dont il s'occupe depuis sa naissance. Mais suite à une expérience génétique catastrophique, George se métamorphose en monstre incontrôlable. Et il n'est pas le seul puisque d'autres animaux se transforment en prédateurs enragés aux quatre coins du pays, détruisant tout sur leur passage. Okoye décide alors de travailler d'arrache-pied avec une généticienne pour mettre au point un antidote. Pourront-ils à temps empêcher la planète d'être ravagée ?
Critique :
Sommet de blockbuster kaboom aussi regressif et bourrin qu'il est profondément jouissif, #Rampage - Hors de Contrôle est un pur plaisir coupable totalement décomplexé et d'une générosité sans bornes, qui s'assume autant dans ses (jolies) qualités que ses (nombreuses) faiblesses. pic.twitter.com/SLGRvH9QXP
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 26 avril 2018
Il y a quelque chose d'infiniment jouissif à voir Dwayne Johnson, plus encore qu'Arnold Schwarzenegger en son temps, sauver notre monde - et plus particulièrement sa famille -, de toutes les potentielles menaces qui l'habitent, en super-héros humain (facteur très important à une époque où les blockbusters super-héroïques pullulent dans les salles obscures) aussi cool qu'il est férocement musclé.
Et il faut dire aussi le capital sympathie de l'éternel The Rock ne cesse de grimper en flèche depuis qu'il a dépassé le statut déjà hautement enviable dans la jungle Hollywoodienne, de viagra des franchises, pour arborer celui de porte étendard du divertissement populaire monstrueusement fun.
Après avoir joué durant les fêtes de Noël, les adolescents (oui) enfermés dans un jeu d'aventure rocambolesque dans la suite/reboot divertissante du vénéré Jumanji (Jumanji : Bienvenue dans la Jungle) et avant de le voir cet été sauver sa famille de terribles terroristes braquant le plus grand gratte-ciel du monde dans le Die Hard-esque Skyscraper; le voilà déjà de retour à la tête de Rampage - Hors de Contrôle, adaptation du jeu vidéo culte éponyme cornaquée par Brad Peyton (qui l'avait déjà dirigé sur Voyage au Centre de la Terre 2 et San Andreas).
Sur le papier, Rampage version live avait tout du blockbuster de destruction massive comme on les aime : bourrin, régressif, jouissivement ridicule et attachant (George, le gorille albinos est limite un BFF rêvé), le tout avec des monstres géants fracassants tout ce qui peut bien leur tomber dessus - même des quartiers entiers -, des personnages caractérisés à la truelle et un The Rock plus gonflé que jamais, en guise d'arbitre de luxe.
À l'écran, non seulement le film se paye le luxe de totalement respecter son cahier des charges apocalyptique de destruction porn, mais il le fait avec une telle application technique (Peyton emballe le tout avec rigueur et les SFX sont bluffants) et une telle absence incroyable de scénario (c'est volontairement bas du front et prétexte à du Kaboom non-stop), qu'il est presque impossible de ne pas prendre un minimum son pied devant ce gros plaisir coupable sommaire qui en donne clairement pour son argent, notamment dans un climax proprement WTF, qui met totalement à sac la pauvre ville de Chicago.
Ode totalement décomplexée au lâcher prise et au n'importe quoi sérieusement bandant, qui tire judicieusement partie de son pitch fantômatique et de la magie improbable de son duo vedette - Okoye + George - pour emmener son spectateur vers les cimes du spectaculaire jubilatoire, Rampage est une péloche savamment testostéronée qui mise tout (mais alors vraiment TOUT) sur l'action pure et furieuse (avec une violence assez étonnante pour le coup) qui abime/amuse la rétine, et un second degré à la limite de la débilité profonde.
Alors tant pis si Dwayne Johnson est littéralement en pilote automatique (plus en mode G.I. Joe Retalliation que No Pain No Gain donc), que le film s'éloigne complètement du matériau d'origine ou encore qu'il démontre avec fracas les limites de la méthode " Johnson " (ce qui était un peu le cas du dernier Jumanji) dans un Gloubi-boulga rarement cohérent mais follement awesome et généreux, Rampage - Hors de Contrôle est un blockbuster populaire génialement démesuré et ravageur, un sommet de guilty pleasure qui fait du bien, tout simplement.
Jonathan Chevrier