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[CRITIQUE] : Mekthoub My Love - Canto Uno


Réalisateur : Abdellatif Kechiche
Acteurs : Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Salim Kechiouche, Alexia Chardard, Lou Luttiau, Hafsia Herzi,...
Distributeur : Pathé Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité :  Français.
Durée : 2h55min.

Synopsis :
En France, en 1994, Amin vit à Paris. Il retourne en été dans le Midi de la France où il a passé sa jeunesse chez ses parents qui tiennent un restaurant tunisien à Sète. Amin retrouve sa famille et ses amis de jeunesse, comme son cousin dragueur Tony ou sa meilleure amie Ophélie ; il passe son temps entre le restaurant familial, les bars du coin et la plage où viennent bronzer de jolies vacancières. Alors que Tony a du succès, Amin est plutôt timide. Il se trouve une occupation en photographiant la côte méditerranéenne dont il trouve la lumière fascinante et cherche l’inspiration de ses films futurs.




Critique :



Dire que le cinéaste Abdellatif Kechiche a mis du temps pour faire son retour dans les salles obscures, est un doux euphémisme.
Cinq ans (déjà) après le triomphe La Vie D'Adèle, le cinéaste nous revient à quelques semaines du festival de Cannes, avec un nouveau long-mètrage plein de promesses : Mekthoub My Love : Canto Uno (titre qui appelle, logiquement, une ou plusieurs suites), produit au forceps et s'inspirant très (très) librement du roman La Blessure, La Vraie de François Bégaudeau, concentrant sa caméra sur les vacances d'une poignée de jeunes adultes durant l'été 1994.


Fresque solaire ressérrée sur une courte période (le cinéaste travaille et étire le temps comme personne), immortalisant avec vivacité une tranche de vies encore pleine de candeur (le début de la vingtaine) où tout semble possible, et encore plus sous le soleil écrasant du sud de la France - à Sète -, Kechiche qui n'a rien perdu de son penchant pour le voyeurisme un poil excessif/abusif (notamment sa tendance à insister sur la beauté des corps féminins), suit les aléas sentimentaux et initiatique d'une bande attachante tout en prenant pour témoin central le timide Amin (que l'on peut presque voir comme un alter égo du cinéaste), et signe avec une authenticité et un naturel proche du documentaire, une formidable ode à la liberté et à la jeunesse dans tout ce qu'elle a de plus pure, sensuelle et empathique; captant avec une émotion renversante, l'effervescence de la période charnière d'une poignée d'existences fougueuses avant le douloureux passage à la vie adulte.


Jamais trop redondant malgré une longueur encore une fois astronomique (trois heures au compteur), esthétiquement fabuleux (formidable travail de Marco Graziaplena), sublimant jusqu'à l'épuisement parfois (certaines scènes tirent vraiment en longueur) ses nombreux interprètes - tous d'une justesse rare -, Kechiche ne révolutionne - évidemment - pas son cinéma avec Mekthoub My Love : Canto Uno, mais ajoute une nouvelle pierre à son édifice, un vent de fraicheur aussi poétique et vivant qu'il est exaltant et mué par un esprit carpe diem enchanteur.
Bref, une nouvelle oeuvre singulière qui ne laissera décemment pas indifférent, signée par l'un des cinéastes les plus iconoclastes du septième art hexagonal de ses vingt dernières années...


Jonathan Chevrier


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