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[CRITIQUE] : Jalouse


Réalisateur : David et Stéphane Foenkinos
Acteurs : Karin Viard, Anaïs Demoustier, Anne Dorval, Thibault de Montalembert,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français
Durée : 1h42min

Synopsis :
Nathalie Pêcheux, professeure de lettres divorcée, passe quasiment du jour au lendemain de mère attentionnée à jalouse maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, Mathilde, danseuse classique, son champ d'action s'étend bientôt à ses amis, ses collègues, voire son voisinage... Entre comédie grinçante et suspense psychologique, la bascule inattendue d’une femme.



Critique :



Dans la catégorie des comédiennes françaises injustement mésestimées, le cas de la grande Karin Viard se pose bien là, au même titre que ceux de ses camarades de jeu Julie Delpy et Marina Foïs.
Aussi belle que généreuse face caméra, capable de voguer entre la comédie populaire et le drame intime avec une légèreté et une facilité proprement indécente, elle se fait aujourd'hui muse des frères Foenkinos pour Jalouse, portrait de femme à hauteur humaine, aussi cinglant qu'il est savoureusement grisant.
Véritable mi-ange, mi-démon (surtout) en quinqua pas si lointaine nièce de la terrible Tatie Danielle/Tsila Cheloton de Chatiliez, la comédienne, plus lumineuse et vacharde que jamais, est une femme dont la jalousie maladive n'est que le reflet vibrant et criant d'un mal-être qui la bouffe voracement.



Allergique au bonheur des autres - même celui de ses proches -, Nathalie domine son vaste entourage telle une despote aux actes et répliques à la violence croissante.
Un monstre certes, mais un monstre au visage cruellement humain, plume des frangins Foenkinos oblige.
Croquée avec une délicatesse rare, entre comédie (très) drôle et drame poignant et fort, les deux cinéastes jamais juge ni bourreau, font de leur jalouse une héroïne aussi destructrice qu'attachante et empathique, une âme complexée et complexe, sublimée par une Karin Viard en complet état de grâce.
Tout en nuances, flirtant habilement sur le fil tenu du surjeu et de l'excès, et épaulée par un casting de seconds couteaux quatre étoiles (Anaïs Demoustier et Anne Dorval en tête); l'actrice s'offre l'un de ses plus beaux rôles et fait de Jalouse, l'un des moments de cinéma les plus élégants et savoureux de cette fin d'année ciné 2017.


Jonathan Chevrier



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