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[CRITIQUE] : Mistress America


Réalisateur : Noam Baumbach
Acteurs : Greta Gerwig, Lola Kirke, Matthew Shear,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h24min.

Synopsis :
Étudiante en première année dans une université de New York, Tracy se sent bien seule : elle ne fait ni les rencontres exaltantes auxquelles elle s'attendait, ni ne mène la vie urbaine trépidante à laquelle elle aspirait. Jusqu'au jour où elle est accueillie par sa future demi-soeur Brooke, New-Yorkaise pure et dure habitant à Times Square. Séduite par les extravagances de Brooke, Tracy découvre enfin le Manhattan dont elle rêvait…


Critique :


Deux films en à peine six mois pour Noam Baumbach, qui dit mieux ?
Pas grand monde, même Woody Allen n'a pas la caméra aussi rapide, et pourtant le bonhomme nous revient pourtant tous les ans à la même époque, pour sa cuvée annuelle.

Pas un hasard d'ailleurs que l'on compare le cinéma du réalisateur du récent While We're Young, à celui de l'inestimable auteur de Manhattan et Annie Hall, tant le premier semble poursuivre avec le temps les mêmes thématiques ayant fait la grandeur du second.
Avec son nouveau long, il retrouve sa muse et compagne Greta Gerwig, pour une péloche qui s'inscrit dans la droite lignée de While..., en traitant encore plus profondément la confrontation entre deux âges.


Mistress America ou l'histoire de Tracy, étudiante en première année dans une université de New York, qui se sent bien seule : elle ne fait ni les rencontres exaltantes auxquelles elle s’attendait, ni ne mène la vie urbaine trépidante à laquelle elle aspirait.
Jusqu’au jour où elle est accueillie par sa future belle-sœur Brooke, New-Yorkaise pure et dure habitant à Times Square.
Séduite par les extravagances de Brooke, Tracy découvre enfin le Manhattan dont elle rêvait…

Avec son amitié craquante de deux alter-égos, futurs belles-sœurs aux générations différentes mais tout aussi perdues, qui se découvrent, se scrutent tout en avançant ensemble; Noah Baumbach signe ici une réjouissante fable comico-désenchantée sur la fin de l'insouciance et l'entrée de plein pied dans l'âge adulte, aussi barrée que mélancolique, une screwball comedy jouissive et maitrisée, menée tambour battant (ça va vite, très vite, le film ne dépasse d'ailleurs pas les quatre-vingt minutes) ou les répliques cinglantes fusent comme des balles sur un stand de tir.

Visiblement inspiré quand sa muse est dans les parages (tout comme pour l'excellent Frances Ha, (Gerwig cosigne le scénario), le cinéaste met toujours aussi adroitement en lumière la bêtise boboïsante et la nostalgie surfaite de l'adolescence de manière certes un poil bavarde et prévisible mais à des années lumières du traitement laborieux de son précédent métrage, qui suivait la rencontre intergénérationnelle entre deux couples (l'un quarantenaire et en quête de sa jeunesse perdue, l'autre hipster et décomplexé) euphorisante dans sa première partie, mais férocement ennuyeuse dans sa seconde, malgré un casting au poil - Ben Stiller, Naomi Watts, Adam Driver et Amanda Seyfied, tous excellent.


Surréaliste, burlesque à souhait, aussi légère que jouissivement grinçante et portée par une bande originale finement choisie, Mistress America est un beau portrait de femmes façon comédie énergique et vivante, un bijou dans le pur style Allenien, au sein duquel on découvre une Lola Kirke, touchante en héroïne qui se fait littéralement voler la vedette par la merveilleuse Greta Gerwig, pourtant au second plan.

En marginale gauche qui croque la vie à pleine dent et irritante juste ce qu'il faut, elle irradie le métrage de sa grâce lumineuse et incarne sans l'ombre d'un doute la raison majeure - tout comme pour Frances Ha - de découvrir le nouveau film de Noah Baumbach en salles, entre deux hits plus qu'attendus - The Hateful Eight, Creed et Carol.


Jonathan Chevrier


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