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[CRITIQUE] : Crazy Amy

 
Réalisateur : Judd Apatow
Acteurs : Amy Schumer, Bill Hader, Brie Larson, LeBron James, Tilda Swinton, Ezra Miller, Vanessa Bayer, John Cena,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : 35 000 000 $
Genre : Comédie.
Nationalité :  Américain.
Durée : 2h05min.

Synopsis :
Depuis sa plus tendre enfance, le père d’Amy n’a eu de cesse de lui répéter qu’il n’est pas réaliste d’être monogame. Devenue journaliste, Amy vit selon ce crédo – appréciant sa vie de jeune femme libre et désinhibée loin des relations amoureuses, qu’elle considère étouffantes et ennuyeuses ; mais en réalité, elle s’est un peu enlisée dans la routine. Quand elle se retrouve à craquer pour le sujet de son nouvel article, un brillant et charmant médecin du sport nommé Aaron Conners, Amy commence à se demander si les autres adultes, y compris ce type qui semble vraiment l’apprécier, n’auraient pas quelque chose à lui apprendre.


Critique :



Fou mais vrai, en cette pourtant riche année ciné 2015, on retiendra bien plus de poilades made in France dans les salles obscures que de bonnes comédies made in US, à la différence de l'an dernier avec ses excellents The Interview, Nos Pires Voisins ou encore 22 Jump Street et Albert à l'Ouest.

Alors bien sur, le pays de l'Oncle Sam nous a offert deux, trois must bien croustillants ces derniers mois (Paul Feig et son Spy, Seth MacFarlane et son Ted 2, et dans une moindre mesure Entourage), mais ce ne sont que de petits caches misères face à une réalité de plus en plus voyante : l'humour ricain peine ses dernières années a véritablement faire mouche.


Un écart de conduite certain qu'aura tentée pourtant de réparer quatre péloches qui étaient hautement attendues dans ce derniers tiers de 2015 : American Ultra tout d'abord signé par Nima " Projet X " Nourizadeh - et sortie dans l'indifférence total au mois d'aout -, la romcom bien potache Jamais entre Amis porté par le savoureux duo Jason Sudeikis/Alison Brie; mais également (et surtout) les derniers Judd Apatow (Trainwreck aka Crazy Amy, qui a cartonné cet été outre-Atlantique) et Will Ferrell (Get Hard, ou il partage la vedette avec le délirant Kevin Hart) en date.

Si l'on a adoré American Ultra et Jamais entre Amis, et que Get Hard tarde toujours autant à pointer le bout de son nez (l'impopularité dans l'hexagone oblige, il faudra certainement s'attendre à un statut de DTV), place donc à Crazy Amy, dernier long métrage en date du roi Judd Apatow, qui nous avait partiellement convaincu en 2013 avec son pourtant sympathique 40 Ans : Mode D'Emploi.

Une suite officieuse de son savoureusement potache En Cloque : Mode d'Emploi (c'est simple en France, tout re-titrage de comédie made in US comporte soit Very Bad, soit Mode d'Emploi, soit American, soit Crazy...) qui laissait entrevoir que le bonhomme avait justement perdu son mojo depuis son mal-aimé mais pourtant superbe Funny People.
Définitivement assagit le Apatow ?


Heureusement non, car en prenant pour vedette et scénariste le phénomène (et le mot est faible) Amy Schumer, le producteur/cinéaste roi de l'humour US de la dernière décennie retrouve toute l'essence qui faisait la grandeur et la saveur de ses bandes : une histoire aussi impertinente qu'intelligente et touchante.
Un comble quand on sait que l'histoire ne vient pas de lui...

Trainwreck ou le destin d'Amy, dont le père n’a eu de cesse de lui répéter depuis sa plus tendre enfance qu’il n’est pas réaliste d’être monogame.
Devenue journaliste, Amy vit selon ce crédo – appréciant sa vie de jeune femme libre et désinhibée loin des relations amoureuses, qu’elle considère étouffantes et ennuyeuses ; mais en réalité, elle s’est un peu enlisée dans la routine.

Quand elle se retrouve à craquer pour le sujet de son nouvel article, un brillant et charmant médecin du sport nommé Aaron Conners, Amy commence à se demander si les autres adultes, y compris ce type qui semble vraiment l’apprécier, n’auraient pas quelque chose à lui apprendre...


Après vision, une évidence frappera instantanément la psyché de tout spectateur un minimum avertit : oui, Judd Apatow est un grand exploiteur de talents (de Seth Rogen à Kristen Wiig en passant par Melissa McCarthy ou encore Jonah Hill et sa femme Leslie Mann), et quelle grande idée il a eu de laisser le champs libre à la délirante Amy Schumer pour s'exprimer pleinement sur grand écran, elle qui avait déjà dévoilé tout le potentiel de son génie comique dans sa série Inside Amy Schumer.

Car à l'instar de son propre show, Schumer propose dans Crazy Amy une version appuyée et sincère d'elle-même, une introspection aussi franche (elle ne masque pas sa part d'ombre, notamment son penchant pour l'autodestruction, polygamie et alcoolisme en prime, et son manque de repère paternel et affectif) que touchante de sa personnalité haute en couleur qui peine à embrasser l'âge adulte; le tout prenant les atours d'une comédie frappant très souvent en dessous de la ceinture et s'avérant bien, bien plus complexe qu'elle en a l'air.

Réaliste - voir même très cru -, profondément contemporain et féminin dans son propos - une première pour le cinéaste -, le film revisite autant la comédie un poil dramatique contemporaine (assez masculine dans sa généralité) que la romance intimiste en suivant le parcours d'une relation au quotidien (exit le jeu de séduction et la naissance d'une idylle, la on est dans l'étude des fondements de toute relation amoureuse se voulant durable, avec ses hauts et ses bas) de monsieur et madame tout le monde (on ne peut pas faire plus commun que Schumer et Bill Hader)


Véritable réussite aussi drôle qu'intelligente et follement empathique, bourré jusqu'à la gueule de punchlines jouissives et référencées, ou encore de seconds couteaux finement croqués (Brie Larson et LeBron James en tête, même si l'on a rarement vu une Tilda Swinton aussi délurée), Trainwreck est décemment la péloche la plus juste et authentique de Judd Apatow avec Funny People, tout autant que sa romcom la plus grand public à ce jour.

Que le cinéaste soit de retour avec un divertissement aussi irrévérencieux qu'il est ambitieux et inspiré à tout du miracle en soit.
Et bonne nouvelle, ce miracle à même un nom et une silhouette des plus craquante : Amy Schumer.


Jonathan Chevrier


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